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Sidwaya N° 7702 du 8/7/2014

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Le patriarche repose à Soubo, son village natal
Publié le mardi 8 juillet 2014   |  Sidwaya


Obsèques
© aOuaga.com par A.O
Obsèques de Gérard Kango Ouédraogo : les corps constitués à la veillée funèbre
Samedi 5 juillet 2014. Ouagadougou. Les corps constitués de l`Etat sont allés s`incliner sur la dépouille de Gérard Kango Ouédraogo à la veillée funèbre organisée au domicile du défunt


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Gérard Kango Ouédraogo que d’aucuns appelaient affectueusement « Le Duc du Yatenga », décédé le 1er juillet 2014 à Ouagadougou, à l’âge de 89 ans, a été inhumé le lundi 7 juillet, dans un caveau familial à Soubo, son village natal, à une dizaine de kilomètres de Ouahigouya. C’était en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao et de nombreux parents, amis et connaissances.

Autorités politiques, administratives, religieuses, militaires, judicaires, législatives, les membres de la famille royale du Yatenga, avec à sa tête Sa Majesté Naaba Kiiba, etc. étaient nombreux à la messe funéraire de Gérard Kango Ouédraogo, à la cathédrale Christ-Roi de l’Univers de Ouahigouya. C’est un grand monde qui s’est mobilisé pour rendre un dernier hommage et accompagner le défunt à travers des prières. La célébration, dirigée par le Cardinal Philippe Ouédraogo, a connu la présence du représentant du Nonce apostolique Burkina-Niger, de l’archevêque de Koupèla et des évêques de Koudougou, Manga, Ouahigouya. A la suite de l’évangile du jour selon St Mathieu, qui relate le grand sermon de Jésus sur la montagne (chapitre 5 verset 1-12), le cardinal Philippe Ouédraogo, dans son homélie, parlant de la mort a, de prime abord, déclaré à l’assemblée que Dieu a donné, le Seigneur a repris; que son nom soit béni à jamais. Le prélat, après un détour sur sa riche carrière politique, diplomatique, administrative, coutumière a, sans ambages, affirmé que Gérard Kango Ouédraogo est un véritable combattant, un intrépide serviteur de sa société, un passionné pour l’homme et un authentique serviteur du bien commun. Du point de vue spirituel, le cardinal Philippe Ouédraogo a relevé trois aspects saillants de la vie du défunt qui l’autorisent à dire que ce dernier était un passionné de Dieu. Il s’agit pour le représentant de l’Eglise-famille de Dieu au Burkina, du passage de l’homme en résidence surveillée qui lui a permis d’approfondir ses connaissances bibliques, la réalisation de son rêve de construire une chapelle à Soubo pour son Seigneur et enfin, la régularisation de sa situation matrimoniale. Le cardinal Philippe Ouédraogo a rappelé que feu le polygame Gérard Kango Ouédraogo a retrouvé le chemin de l’Eglise le 16 août 2007, suite à la demande du regretté de régulariser sa situation matrimoniale, afin de vivre sa foi chrétienne selon la volonté divine, chose qui a été acceptée dans le strict respect de la procédure canonique. «Célébrons avec ferveur le présent sacrifice eucharistique, ensemble, prions pour que le Seigneur accueille Gérard Kango Ouédraogo afin qu’il passe avec le Christ de la mort à la vie et qu’il soit purifié de toutes ses fautes et rejoigne au ciel tous les Saints dans l’attente de la résurrection des morts et la bienheureuse espérance de l’avènement du Christ», a laissé entendre le cardinal à la fin de son homélie.

Après la cathédrale, un long cortège de grosses cylindrées, de cars et de motos s’est ébranlé en direction de Soubo, village natal du défunt. Il a fallu deux heures de temps au véhicule transportant le cercueil pour parcourir la dizaine de kilomètres qui sépare Ouahigouya de Soubo. Dans ladite localité, Gérard Kango Ouédraogo a fait bâtir une chapelle dans laquelle se trouve le caveau familial. Et c’est là qu’il a souhaité se reposer éternellement. Devant la chapelle et à l’intérieur, un public immense attendait l’arrivée du corps. Des femmes formant des groupes de trois et assises sur des pagnes étalés au sol ne passaient pas inaperçues. Ce dispositif est installé en trois endroits. Le cercueil a dû marquer des arrêts devant ces femmes qui, dit-on, sont de la cour royale afin que les enfants du défunt payent pour libérer le passage. Puis, l’illustre disparu a reçu les derniers honneurs militaires avant de se retrouver dans la chapelle pour l’absoute. Ce fut également un moment pour les personnalités présentes de rendre un ultime hommage au défunt. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a, au nom du président du Faso, traduit la compassion du gouvernement et de toute la nation à la famille Ouédraogo. Il a salué la mémoire de Gérard Kango Ouédraogo qui, pour lui, fut un exemple accompli d’une riche carrière politique et administrative, un exemple de patriotisme et de combattant politique pour l’intégrité de son pays, un exemple de droiture, de vérité, d’humanité et d’amour pour son prochain. «Cet exemple accompli est forgé par la culture du terroir yadéga», a indiqué le chef du gouvernement. A sa suite, le secrétaire général de l’ADF/RDA, Bouba Yaguibou, a, au nom des militants et sympathisants du parti de l’éléphant, souhaité que l’âme du défunt repose dans la paix du Seigneur. A l’entendre, leur président d’honneur à vie a laissé un lourd héritage qu’il convient de perpétuer. Quant au président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM/RDA), Bocar Moussa Diarra, il a reconnu les mérites du défunt et souligné qu’au-delà du Burkina, ses enfants sont nombreux. Car pour lui, à travers le RDA, Gérard Kango a une famille nombreuse. Parentée à plaisanterie oblige, les Samos se sont fait entendre. Par la voix de leur représentant, Emile Pargui Paré, ils ont titillé les Yadcé. «Je prends la parole en cet instant triste pour les uns, certainement les enfants, les amis et tous les Mossé mais de joie pour les autres, c’est-à-dire les Samos du Burkina et d’ailleurs. On dit aujourd’hui qu’un grand baobab est tombé, mais nous, nous disons qu’un grand neemier est tombé. Un grand serviteur, un grand protecteur, un grand esclave politique est parti pour rejoindre ses maîtres Lamizana, Ki Zerbo et Saye Zerbo», a-t-il ironisé, décrispant l’atmosphère. D’autres personnalités telles que les représentants des partis de la majorité, du Naaba Kiiba et le chef de Zogoré, ont pris la parole pour consoler la famille éplorée. Après l’absoute, le corps a été inhumé dans le caveau familial. Au nom de la famille, Georges Ouédraogo, fils du défunt, a passé en revue l’héritage politique et social du père, grand-père et arrière grand-père et pris l’engagement ferme de travailler à perpétuer l’œuvre de l’illustre disparu. Le géant Baobab de l’histoire contemporaine de la Haute-Volta, actuel Burkina Faso, qui s’est effondré, laisse derrière lui 24 enfants, 29 petits-fils et 10 arrières petits-fils.

Mady KABRE
Philibert NIKIEMA

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