Ils sont 120 délégués tous des magistrats qui seront déployés pour le suivi et le contrôle des élections législatives du 2 décembre 2012. Pour mieux les situer sur les missions qui doivent être les leurs, un atelier a été organisé au profit des 40 magistrats retenus à Bobo-Dioulasso le vendredi 23 novembre 2012.
Un scrutin libre et transparent n’est pas souvent des plus aisées. La juridiction burkinabè, gardienne de la constitution en est bien consciente. Institution habilitée à contrôler la régularité et la transparence du scrutin des élections présidentielle et des referendums, le Conseil constitutionnel (CC), a été crée depuis 2009 suite à la modification de la loi. Il contrôle également avec le Conseil d’Etat et les tribunaux administratifs, les élections législatives. Il en fera autant pour les législatives que pour les municipales vu qu’elles sont couplées. En effet, l’ambition d’une véritable démocratie, à en croire son excellence Jean-Baptiste Ilboudo, représentant le président du Conseil constitutionnel est d’être vécue dans la sérénité par et avec tous les acteurs.
Alors, si les élections qui sont l’essence même d’une démocratie libre, sont transparentes et régulières, et que les résultats sont acceptés par toutes les formations politiques, cela va dans l’intérêt de tout le peuple. Aussi, « l’article 152 de la Constitution du 11 juin 1991 donne au Conseil constitutionnel la mission de veiller à la régularité, à la transparence et à la sincérité des élections législatives et de connaître du contentieux ». Un devoir, indique son excellence M. Ilboudo, qui exige une bonne organisation pour le déploiement efficient d’un personnel compétent dans les différentes provinces du Faso. C’est ainsi que dans le cadre des élections du 2 décembre prochain, l’Institution est tenue de désigner des délégués choisis parmi les magistrats pour suivre sur le terrain, le déroulement des opérations de vote.
L’œil et l’oreille du Conseil constitutionnel
La quarantaine de délégués formés à Bobo-Dioulasso après les 80 de Ouagadougou sont, souligne le représentant du président du CC, l’œil et l’oreille de l’Institution. Dès 6h le jour du vote, munis d’un ordre de mission délivré par le Président du CC, ils procéderont à des contrôles inopinés. « Les délégués du CC auront ainsi pour mission de visiter les bureaux de vote, de s’assurer de la régularité de la composition desdits bureaux, du respect du libre exercice des droits des électeurs et des candidats et du bon déroulement du dépouillement des suffrages », soutient Jean-Baptiste Ilboudo. Il s’agit succinctement de sécuriser et de crédibiliser les élections. Ainsi, doivent-ils travailler à ce que les résultats soient acceptés par tous. Pour mener à bien cette mission, la loi autorise ces délégués à l’accès aux bureaux de vote à tout moment pour procéder à tous contrôles et vérifications utiles.
Des rapports, à l’issue du scrutin seront produits, que le Conseil constitutionnel exploitera avec la plus grande attention. Les délégués seront déployés deux par province. Il est évident qu’ils ne pourront contrôler tous les bureaux de vote, mais ceux qu’ils visiteront, constitueront les échantillons sur lesquels les jugements de transparence seront portés. Non sans saluer l’initiative des acteurs politiques pour l’option de la biométrie, Jean-Baptiste Ilboudo a rassuré, pour sa part, que le Conseil constitutionnel ne managera aucun effort pour la bonne tenue de ces élections couplées.