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Le Pays N° 5641 du 7/7/2014

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Détournement de fonds à Diebougou: les « vérités » du maire Koumbatersour Nicolas Dah
Publié le lundi 7 juillet 2014   |  Le Pays




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L’actualité politique à Diébougou est marquée depuis plus d’un mois par les accusations de détournement de fonds par le députe-maire, Koumbatersour Nicolas Dah. Pour lever tout soupçon, celui-ci a invité la population le samedi 5 juillet 2014 pour, dit-il, « dire ses vérités ». Une rencontre de reddition de comptes qui s’annonçait électrique mais qui s’est passée finalement sans anicroche. Ceux qui voulaient voir clair dans la gestion du maire, se sont vu plutôt accusés de détournements et devront répondre bientôt devant le juge.

Les arroseurs arrosés, telle pourrait être la conclusion de la rencontre de vérité initiée par le député-maire de Diébougou, suite aux accusations de détournement portées sur sa personne par certains conseillers de la commune de Diébougou. En tout cas, si ce n’était pas le cas, cela en avait vraiment l’air. Finalement, c’est le maire qui a démontré, avec des preuves à l’appui, que ce sont ses pourfendeurs qui sont les détourneurs. En effet, tout serait parti d’une manifestation le 2 juin dernier, date à laquelle des jeunes de Diébougou, après avoir saccagé un kiosque, ont mis en cause la gestion du maire, Koumbatersour Nicolas Dah. Le 15 juin 2014, dans sa livraison n°008, notre confrère Complément d’enquête a révélé le contenu d’une lettre que des conseillers municipaux ont envoyée à la Cour des comptes et dans laquelle le bourgmestre se serait rendu coupable de détournement de fonds, de faux et usage de faux et de mal gouvernance. Il n’en fallait pas plus pour que celui-ci monte au créneau pour « dire ses vérités » aux populations. Surnommé « Koungbè », c’est-à-dire « tête blanche » ou encore « Sarko » par ses partisans, le bourgmestre a apporté des démentis à toutes les accusations portées sur sa personne. Devant la population qui remplissait la salle du CDFA au fur et à mesure qu’il avançait dans ses démonstrations avec des documents à l’appui, l’édile a qualifié toutes ces accusations d’affabulations et d’allégations mensongères. Selon les conseillers qui ont écrit à la Cour des comptes, le maire aurait détourné les indemnités des conseillers qui ont boycotté les sessions lors de son premier mandat à la tête de la commune, ainsi que les 5 millions de F CFA offerts par la ville de Floirac (France) dans le cadre du jumelage. Aussi, ils lui reprochent une gestion familiale de l’officine pharmaceutique et de se sucrer, avec le DG sortant de l’ONEA, sur le contrat d’affermage entre la mairie et la Nationale de l’eau.
« Je ne suis pas blanc comme neige, mais ceux qui m’accusent sont beaucoup plus sales que moi »
Ses détracteurs lui en veulent également d’avoir empoché 900 000 F CFA, représentant les frais de terrassement d’arbres, remis par l’entreprise OK, dans le cadre du bitumage de la route Bobo-Dioulasso-Frontière du Ghana. Ainsi, sur les 11 chefs d’accusation, le maire a apporté des éclaircissements et démontré que ses accusateurs sont en fait les vrais fautifs. « La recherche de la vérité est un élément fondamental de sécurité, de lutte contre les conflits dans notre commune. Faire la lumière sur la gestion de la commune permet aux populations d’apprécier le travail des conseillers. Je ne dis pas que je suis blanc comme neige, mais ceux qui m’accusent sont beaucoup plus sales que moi », a-t-il laissé entendre. « Pour les dossiers dans lesquels ils sont mis en cause, nous engagerons des poursuites judiciaires contre eux pour récupérer l’ensemble des biens et des deniers publics qu’ils ont détournés », a-t-il prévenu. A la question de savoir pourquoi avoir attendu maintenant pour décider de les poursuivre, le député-maire a été on ne peut plus clair. « Nous n’avons pas attendu la marche du 2 juin pour engager des procédures contre les intéressés. Nous avions déjà fait des correspondances pour réclamer les dus de la mairie et ce sont des affaires qui sont en cours », a-t-il confié. Selon lui, ce sont Zakaria Somé, ex- 1er adjoint au maire, Abdou Ouédraogo, ex- 2e adjoint au maire, Wenhirè Hien, Mamadou Konaté dit Palé et Amidou Ouattara ayant fait partie du Conseil municipal de 2006 à 2012, qui ont organisé la marche du 2 juin et tout orchestré contre sa personne. Tour à tour, le maire a présenté les différents cas de détournement des personnes sus-citées avec les mandats de paiements dont les intéressés n’ont pas donné jusqu’à ce jour les pièces justificatives. « Les différentes lettres de réclamation, a-t-il poursuivi, sont restées lettre morte ». Il a dit comprendre leur fébrilité parce qu’il y a des enquêtes en cours dans la gestion des parcelles dont ils se seraient rendus coupables d’attributions frauduleuses. « Dans tous les cas, les différentes pièces justificatives sont disponibles pour toute personne qui voudrait les consulter », s’est-il empressé d’ajouter. Avant de clore la rencontre, le député-maire a réitéré sa volonté de faire rembourser tous les fonds détenus par ces personnes au centime près. Au cours de sa sortie de vérité, le maire a également fait savoir que Martin Ziwaga, un entrepreneur de la place, doit aussi plus de 4 millions de F CFA à la commune de Diébougou.

François SOME (Correspondant)

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