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L`Observateur Paalga N° 8656 du 4/7/2014

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Union Africaine : les chefs d’Etat veulent assurer leurs arrières
Publié le dimanche 6 juillet 2014   |  L`Observateur Paalga


Le
© Présidence par DR
Le Président du Faso, Blaise Compaoré, participera au 23e Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (U.A) les 26 et 27 juin 2014 à Malabo, en Guinée Equatoriale (Ph. d`archives)


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Exeunt les thèmes préparés à l’avance. Ainsi en est-il souvent, pour ne pas dire presque toujours, des grands Sommets africains. Cette fois-ci encore, la tradition a été, comme qui dirait, respectée. Ils devraient parler d’agriculture et de sécurité alimentaire, ils ont plutôt pensé à leur propre sécurité. Ils ont appliqué à la lettre le dicton qui dit que charité bien ordonnée commence par soi-même. «Ils», ce sont les chefs d’Etats qui se sont réunis récemment à Malabo, dans la capitale équato-guinéenne dans le cadre du 23e Sommet de l’Union africaine. Dans les statuts de la future Cour africaine de justice et des droits de l'homme, nos chers dirigeants ont décidé de s’accorder une immunité supplémentaire durant la totalité de leur mandat, un bouclier qui les couvre même contre chefs d'inculpation de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité. Bénéficieront également de ce parapluie judiciaire les chefs de gouvernement en exercice et tout autre haut représentant de l'Etat en fonction des responsabilités exercées. Un vaste panel de responsables africains pourrait donc profiter du confort douillet de cet article 46 bis a de la future Cour africaine et sur lequel les principaux bénéficiaires n’ont pipé mot. En seraient-ils gênés aux entournures ?

Ils n’ont pas beaucoup tort, ceux qui ont toujours qualifié de syndicat ce regroupement de présidents dont le principal souci semble être la défense de leurs propres intérêts matériels et moraux. Peuvent encore patienter les préoccupations majeures de leurs sujets. Qu’est-ce qui a bien pu pousser les princes qui nous dirigent à se doter d’un parapluie immunitaire de plus, d’autant qu’au niveau national, ils jouissent, ès-qualité, de nombreux autres avantages du genre, avec des amnisties locales taillées sur mesure ? Finalement, c’est à croire qu’ils ne sont justiciables que de Dieu seul. Là encore, il s’en trouverait qui feraient remarquer au Bon Père qu’il n’a point le droit de les juger. L’immunité tout au long du règne aidant, voici un argument qui pourrait encourager beaucoup à pousser des racines sous le fauteuil présidentiel, à commencer par l’hôte de la rencontre qu’est Teodoro Obiang Nguema, l’ancêtre Mugabe et ces nombreux autres présidents à vie qu’il serait fastidieux de citer ici. Autant dire qu’ils useront de tous les artifices pour perdurer au pouvoir.

Cependant, toutes ces immunités taillées sur mesure ne sont qu’artifices qui valent ce qu’ils valent, le meilleur des abris restant la bonne gouvernance économique et politique. Quand on a une gestion prédatrice et clanique des richesses nationales, quand on tient la démocratie en laisse, aucune amnistie ne viendra vous sauver. La vertu est le seul bouclier antipoursuite. N’ont pas eu besoin de ce genre de faveur d’anciens dirigeants comme Pedro Pires du Cap Vert, Festus Gontebanye Mogae du Botwana, Alpha Omar Konaré du Mali, John Kufuor du Ghana, Joaquim Alberto Chissano du Mozambique ou Nicéphore Soglo du Bénin. N’étant plus aux affaires, ils ont patte blanche et prennent aujourd’hui le taxi ou l’avion selon leur humeur du moment, sans être inquiété et sans peur d’être rattrapé par un quelconque passé.


Issa K. Barry

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