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Kadré Ouédraogo dénonce les « entraves » sur les axes routiers dans l’espace CEDEAO
Publié le vendredi 4 juillet 2014   |  Agence de Presse Africaine


Ouverture
© aOuaga.com par Atapointe
Ouverture de la session extraordinaire du conseil des ministres de la CEDEAO
Lundi 30 septembre 2013. Abidjan. Hȏtel du Golf de la Riviera. Les ministres de la communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest se sont réunis en session extraordinaire. Le ministre ivoirien des affaires étrangères Diby Koffi a ouvert les travaux. Photo: Désiré Kadré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO.


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Abidjan (Côte d'Ivoire) - Désiré Kadré Ouédraogo, président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a décrié, jeudi, à Ouagadougou, la situation globale de la libre circulation des personnes et des biens dans la région, relevant les « entraves » sur les axes routiers et aux frontières terrestres de la région.

A l'ouverture d'un Forum régional citoyen de trois jours regroupant plus d'une centaine d'acteurs venus des différents Etats de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo a rappelé que la libre circulation des personnes et des marchandises constituait «le ciment et l'étape principale de tout processus d'intégration régionale», indique une note d'information transmise à APA.

Elle conditionne, selon M. Ouédraogo, la réalisation du marché commun que « nous ambitionnons et la réalisation de notre vision stratégique à l'horizon 2020 » fondée sur l'émergence d'une CEDEAO des peuples.

Il a expliqué que la zone de libre-échange, dont le projet a été lancé en 1979 et achevé en 2003, peine à fonctionner de manière satisfaisante car, selon le Schéma de libéralisation des échanges (SLE), les produits du cru, du règne animal et végétal ainsi que les produits de l'artisanat doivent « circuler librement » dans l'espace communautaire et être « exemptés de droits de douane et de contingentement ».

« Le commerce intracommunautaire qui résulte du SLE est estimé en moyenne à 15 milliards de dollars par an, soit 11% à 12% des échanges globaux de la Communauté selon les années » a poursuivi M. Ouédraogo, soulignant les « nombreux acquis institutionnels et pratiques » de la libre circulation.

Cependant, a regretté le Président de la Commission, ces acquis restent « fragilisés » par la persistance de multiples fragmentations des politiques commerciales, les problèmes sécuritaires, les insuffisances des administrations de contrôle et la sous-information chronique des acteurs au sujet des dispositions communautaires sur le commerce régional...

«Ainsi, de nombreuses entraves existent aujourd'hui dans tous les Etats membres sur les axes routiers et aux frontières terrestres», a dénoncé M. Ouédraogo, soulignant que les citoyens de la Communauté sont quotidiennement confrontés « au racket, à l'intimidation et au harcèlement des agents de police, de gendarmerie, des douanes et de l'administration » en poste aux frontières et le long des corridors.

A cet égard, il a révélé qu' « en moyenne 36% des personnes traversant les frontières dans la Communauté ont beau posséder des documents de voyage valides, cela ne les dispense pas pour autant des rackets et prélèvements illicites opérés ici et là », citant une récente étude de la Direction de la libre circulation de la Commission de la CEDEAO.

En dépit des insuffisances notées, Kadré Désiré Ouédraogo a indiqué que sur le plan institutionnel, les succès enregistrés par la CEDEAO dans le domaine de la libre circulation sont « visibles et palpables ».

«En effet, l'application des dispositions du Protocole sur la libre circulation, le droit de résidence et d'établissement a connu des avancées significatives dans la mesure où les citoyens de la CEDEAO peuvent maintenant voyager sans visa dans notre région», s'est-il réjoui.

Mais malgré ce cadre juridique mis en place depuis plus de 30 ans, les citoyens connaissent des restrictions de leurs droits en la matière avec l'application sélective du protocole, son manque d'intégration dans les législations des différents Etats, mais aussi et surtout l'insuffisante connaissance par les citoyens et par les administrations des droits inscrits dans le Protocole.

En outre, 91% des migrants vers les différents pays de la CEDEAO se plaignent du « coût élevé » d'obtention des documents de voyage requis, tandis que 77% de ces migrants payent « des pots-de-vin » aux agents chargés du contrôle à chaque passage de frontière.

« Il en est de même des chauffeurs de véhicule de transport de personnes, obligés aussi de verser des sommes indues aux agents de sécurité pour accélérer les formalités requises », a martelé le Président Ouédraogo, en présence du ministre d'Etat aux Affaires étrangères et à l'Intégration régionale du Burkina Faso, Yipénè Djibrill Bassolé.

Les mêmes méfaits ont été aussi relevés et déplorés par le ministre d'Etat Djibrill Bassolé, qui, dans son allocution d'ouverture, a exhorté l'ensemble des acteurs impliqués dans le processus de libre circulation à s'engager à respecter les textes pertinents de la CEDEAO sur la question.

«Que, dans un élan patriotique, l'ensemble des agents de sécurité aux frontières refusent désormais d'exiger et de recevoir des pots-de-vin et que les transporteurs se mettent en règle tout en refusant de verser des pots-de-vin en vue de faciliter leur passage», a dit, en substances, M. Bassolé devant les participants à la rencontre de Ouagadougou.

Pour rappel, lors de la 43ème session ordinaire de leur conférence, en juillet 2013 à Abuja, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO avaient constaté les «résultats très modestes» enregistrés au plan de « l'intégration des marchés et des personnes » et se sont alors résolus à « assurer l'application effective des protocoles de l'organisation » sur la libre circulation.

En dehors des personnes-ressources, le Forum qui prend fin samedi , regroupe des participants issus des structures impliquées dans la question, tels les services de douane, d'immigration et d'intégration, les chambres de commerce et d'industrie, le secteur privé, la société civile, les associations professionnelles régionales ainsi que les institutions régionales comme l'UEMOA et le CILSS.

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