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Sidwaya N° 7699 du 3/7/2014

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Visite du président du Faso au Mali
Publié le jeudi 3 juillet 2014   |  Sidwaya


Coopération
© aOuaga.com par A.S
Coopération Burkina / Mali : Visite du président Blaise Compaoré et de son homologue IBK à Ségou
Mardi 1 juillet 2014. Ségou. Le président burkinabé Blaise Compaoré,et son homologue du Mali, Ibrahim Boubacar Keita se sont rendus à l`office du Niger.


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Le président du Faso, Blaise Compaoré, à l’occasion de son séjour au Mali, a rencontré, le mardi 1er juillet 2014 à Kolongo, à 345 km de Bamako, les Burkinabè de la région de Ségou. Travailleurs de la terre en majorité à l’Office du Niger, ils ont salué le déplacement du chef de l’Etat, avec à la clé, des doléances pour leur meilleure intégration. Blaise Compaoré a également visité un complexe agroindustriel pouvant inspirer le Burkina Faso dans sa politique nationale d’autosuffisance alimentaire.

Mamatou Paré, producteur de riz de Lafiala dans la commune de Kolongo et né au Mali, la soixantaine, est l’un des meilleurs producteurs de riz de l’Office du Niger, un pôle de croissance à forte potentialité de production agricole au Mali. En 2013, ce Burkinabè de nationalité a été primé meilleur producteur de riz avec une attestation et une médaille de l’Etat malien. Comme lui, il y a environ 35 000 autres compatriotes qui vivent dans la région de Ségou et qui officient dans l’agriculture, la Fonction publique malienne, le commerce, la pêche et divers autres métiers. A la faveur de son séjour de travail et d’amitié de 48 heures au Mali les 30 juin et 1er juillet 2014, le président du Faso, Blaise Compaoré a consacré la seconde journée de sa présence dans le pays de Soundiata Keïta à ces Burkinabè de la diaspora. C’est Kolongo, localité située à 345 km de Bamako qui l’a accueilli, accompagné de son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Après un bain de foule au rythme de flutes samo et des balafons, IBK a laissé son hôte « dans les mains» de ses compatriotes. Du haricot comme « eau de bienvenue à leur esclave », les samos ont agrémenté cette visite du jeu de parenté à plaisanterie. Dès l’entame des échanges, les Burkinabè de Ségou ont signifié au président Blaise Compaoré que sa présence est un événement. En effet, ont-ils dit, depuis l’indépendance de la Haute-Volta en 1960, ce n’est que le président Maurice Yaméogo qui est passé les voir en 1961. Et depuis, aucun autre président burkinabè n’a eu cette volonté de venir jusqu’à eux dans « le Mali profond » pour les écouter. « Il faut plutôt remercier le président Ibrahim Boubacar Keïta grâce à qui nous sommes là pour visiter le Mali et voir comment manifester davantage notre solidarité, notre amitié séculaire », a introduit Blaise Compaoré. Pour lui, il est prioritaire que ces relations entrainent les deux Nations vers une composition d’hommes et de femmes qui peuvent vivre, d’un côté ou de l’autres des frontières, en toute quiétude et donner un exemple d’intégration entre peuples. Les épreuves « très difficiles » que ce pays a traversées, a poursuivi Blaise Compaoré, concernent directement le Burkina Faso, parce que, a-t-il confié, « s’il arrive un malheur au Mali, le Burkina Faso en subit les conséquences». Comme témoignage, Salif Ouédraogo, un cadre de l’Office du Niger a raconté qu’aux temps forts de la crise, il a été recherché pour être tué à Diabali. «Grâce à vous et à la coopération française, le Mali recouvre doucement sa tranquillité d’antan », a-t-il dit au président du Faso, la voix pleine d’émotion. A son entendement, « les Burkinabè du Mali savent mieux que Blaise Compaoré que la médiation que lui a confiée la CEDEAO est un défi national ». Il a donc demandé à ses compatriotes, de travailler, chacun à son niveau à consolider la paix, l’entente et la cohésion sociale dans son entourage.

De sages conseils du président du Faso

Le chef de l’Etat a dit être aussi venu pour encourager ces «braves » Burkinabè réputés être de grands travailleurs et dignes représentants du « pays des hommes intègres », en toute quiétude avec les autochtones. « N’oubliez surtout pas que vous viviez en communauté et je salue toutes les associations de production et d’intérêt que vous avez créées pour travailler et vous entraider afin de ne pas vous sentir isolés », leur a-t-il conseillé. Et les Burkinabè de Ségou l’ont si bien compris, puisque plusieurs d’entre eux sont des conseillers municipaux et leurs fils, des magistrats, des enseignants et autres fonctionnaires maliens. A titre d’exemple, le 1er adjoint au maire de la commune de Kolongo, un Burkinabè d’origine, a informé le chef de l’Etat qu’une grande école de la ville sera baptisée au nom de Blaise Compaoré. L’occasion faisant le larron, ils ont soumis au chef de l’Etat, des préoccupations entravant leur plein épanouissement. Ainsi, leur délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger, Zakaria Ouédraogo, a d’abord salué les efforts de médiation du président du Faso pour pacifier le Mali qui les a accueillis ou vu naître depuis des dizaines années. « Votre appel de sociabilité a été entendu parce que notre crédo est : ni vous sans moi, ni moi sans vous », a insisté Zakaria Ouédraogo. Les doléances ont, quant à elles, trait à de l’aide des responsables d’associations dans l’organisation des Burkinabè, à la pression foncières, au matériel moderne de pêche et à une possibilité pour eux de bénéficier des logements sociaux dans leurs villes d’origines au Burkina Faso, entre autres. Pour toutes ces préoccupations, le président Compaoré les a invités à entrer en contact avec leur nouvel ambassadeur, Kodio Lougué ou avec son propre cabinet, dirigé par l’ancien ambassadeur au Mali, Sanné Topan ou encore avec le ministère des Affaires étrangères.

Vers un consulat général à Ségou

A cet effet, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé a annoncé que sur instruction du président du Faso, il va prendre attache avec les autorités diplomatiques maliennes pour étudier la possibilité d’ouvrir un consulat général du Burkina Faso à Ségou. « Le consulat général pourra s’occuper de vos problèmes administratifs, d’Etat civil mais aussi des problèmes de votre implication dans le programme de développement sociaux économiques du Burkina Faso », a soutenu Djibrill Bassolé. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, le ministère a un projet appelé Migration, développement en Afrique (MIDA), adopté par le gouvernement burkinabè comme partie intégrante de sa stratégie nationale de développement impliquant les Burkinabè de l’étranger. Si le consulat général venait à voir jour, a confié le ministre Bassolé, le projet MIDA pourra se concrétiser avec les Burkinabè de Ségou. Au terme des échanges, Blaise Compaoré a salué cet exemple d’intégration des peuples en Afrique de l’Ouest. « Mes compatriotes sont bien traités et bien intégrés au Mali avec une totale liberté dans leur travail. Cela nous honore tous en tant que Burkinabè et nous rend respectueux de cette hospitalité et de cette disponibilité des Maliens, depuis les autorités jusqu’aux populations à la base », a-t-il exprimé. De même, il convient, à son avis, que les Maliens au Burkina Faso se sentent aussi chez eux et c’est tout le sens des efforts des autorités des deux pays pour faire de l’intégration ouest-africaine une réalité. La visite de travail et d’amitié du président du Faso l’a également conduit dans une ferme agricole à Diado, un village situé à 70 km de Kolongo.

L’Afrique peut nourrir les Africains

Appelé Complexe agropastoral et industriel (CAI), il est l’initiative de Modibo Keïta, un agro-businessman. Dans ladite ferme, et au regard de l’insuffisance alimentaire qui menace plusieurs pays d’Afrique en particulier, cet importateur et distributeur de denrées alimentaires dit avoir pris l’engagement envers son pays, de faire du développement agricole, le seul moyen de contribuer à une autosuffisance et indépendance alimentaires. Il exploite ainsi à l’Office du Niger, 1 000 ha déjà valorisés en produisant du blé, de la pomme de terre, des oignons, de l’ail, du riz, du maïs, entre autres. Il a expliqué aux chefs d’Etat malien et burkinabè qu’il a voyagé à travers le monde pour s’enrichir des meilleures techniques agricoles pratiquées dans les pays développés. Il dit avoir aussi fait venir des compétences de plusieurs nationalités pour mieux développer le projet et, du même coup, former les jeunes Maliens à travers un transfert de technologies. « J’ai signé un bail avec l’Office du Niger en 2010 et le Complexe agropastoral et industriel a introduit les meilleurs techniques de guidage satellitaire, des tracteurs de haute puissance et des variétés de semences hybrides», leur a-t-il expliqué. Et de poursuivre qu’avec ses
1 000 ha déjà valorisés, le CAI continuera d’exploiter d’autres superficies irrigables par pivot pour couvrir graduellement
20 000 ha. Les premiers résultats, s’est-il réjoui, sont très satisfaisants avec une production supérieure à 4 tonnes à l’hectare en blé et 40 tonnes à l’hectare en pomme de terre. Après une visite guidée de la ferme, le président du Faso et celui du Mali ont marqué tout leur encouragement au promoteur et jeune pionnier de l’agro industrie, dans le livre d’or de la CAI. « Il a donné l’exemple qu’on n’a pas besoin d’aller chercher à manger ailleurs que sur le continent africain, si l’on sait s’organiser et tirer les leçons des expériences à travers le monde. On pourra ainsi construire en Afrique, des capacités de sécurité alimentaire », a conclu Blaise Compaoré. Pour son séjour dans la région de Ségou, le président du Faso a également rencontré les notabilités de la région pour leur parler de paix, de développement durable et d’intégration harmonieuse des peuples.

Jean-Marie TOE

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