Originaire du Burkina Faso, Absa Zabsonre qui devait être déportée dans son pays d’origine sans son fils, né au Canada, a obtenu un sursis d’une semaine. Ce dernier n’a pas de passeport, le père de l’enfant, un Canadien, refuse de signer les documents y afférant, rapporte cet article publié par le site journaldemontreal.com, le 23 novembre dernier.
« Absa Zabsonré, 33 ans, qui devait quitter le pays à partir de l’aéroport Montréal-Trudeau, voit ainsi son départ reporté d’une semaine. Le coup de fil est venu vendredi en début d’après-midi de l’Agence des services frontaliers du Canada. La dame, paniquée à l’idée de quitter sans son bébé, a fait une crise à l’aéroport. Le commandant de bord a refusé de la faire monter à bord, mais pour l’avocat de Mme Zabsonre, le délai permettra d’obtenir l’ordonnance d’un juge. La femme devrait en principe quitter le pays avec son fils la semaine prochaine. Si tout se passe comme prévu, elle sera de retour au Canada dans sept à huit mois avec un statut de résidente permanente.
Jamais sans son fils
Arrivée au Canada en 2008, la dame a vu sa demande de statut de réfugiée refusée. Entre-temps, elle avait rencontré un Canadien et de cette union, est né un garçon. Mme Zabsonre n’est plus avec cet homme depuis. Récemment, elle a appris qu’elle serait déportée. La mère s’est dite résignée, à condition que son fils l’accompagne dans son pays d’origine. Elle a donc déposé une demande à Passeport Canada afin qu’ils fournissent un passeport à son fils, mais le père de l’enfant a refusé de signer les documents.
Déportée en attente d’un jugement
Des démarches avaient été entamées pour qu’un juge de la Cour supérieure force l’organisme gouvernemental à octroyer un passeport. L’Agence des services frontaliers n’a toutefois pas attendu le jugement avant d’arrêter Absa Zabsonré pour la retourner au Burkina Faso et la mettre en détention jusqu’à son départ.
Proches atterrés
Son fils, d’abord pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse, a finalement été confié à une amie de la famille. Rencontrée par TVA Nouvelles, cette dernière était déchirée, à l’approche de l’heure fatidique.
« C’est plus fort que moi... Toute la nuit, ‘’Maman ! Maman ! Maman !’’ C’est vrai, je fais une œuvre humanitaire, je l’aide, mais je ne peux pas être sa mère, vous comprenez ? Il faut que sa mère parte avec son fils », a estimé l’amie d’Absa Zabsonre. Cette dame souhaitait lancer un ultime message au gouvernement qui a pris cette décision « de tout faire, parce qu’il s’agit des droits d’un enfant ». Le NPD a également tenté d’intervenir, ce vendredi, en envoyant une lettre au ministre Toews afin qu’il accorde un sursis à Mme Zabsonre, le temps que la cour rende un jugement ou que son fils obtienne un passeport. »