Ouagadougou, Plusieurs milliers de jeunes ont pris d’assaut mardi matin, le Service national pour le développement (SND) où y débute, un vaste recrutement de 2800 jeunes volontaires pour une durée d’un an, pour le compte de plusieurs ministères et institutions ainsi que des centres de formation professionnelle et technique, a-t-on constaté.
«Cette opération officielle de recrutement concerne 2800 appelés au titre de la 61è promotion du SND. Il s’agit de 1950 volontaires pour le compte des ministères et institutions (secrétaires, enseignants, chauffeurs électriciens…) 700 pour le compte des centres de formation professionnelles et 100 pour le compte des sapeurs pompiers» a indiqué le directeur général du SND, le colonel Hamadou Dabré.
Le Service national pour le développement, un service à caractère obligatoire, a été crée en 1984 sous le Conseil national de la révolution (CNR) du défunt président Thomas Sankara afin de susciter le patriotisme parmi les jeunes.
En 1990, la phase pratique (formation militaire) sera supprimée et les appelés, désormais tirés au sort, seront uniquement formés en mécanique, en maçonnerie, en agriculture, en élevage… et dans plusieurs autres secteurs d’activités en fonction de la demande des ministères.
Leur rémunération mensuelle est passée en janvier 2014 de 30.000FCFA à 40000FCFA, ce qui explique en partie selon le colonel Dabré, la forte affluence observée.
Dans un pays où le chômage gagne du terrain, plusieurs milliers de jeunes ont pris d’assaut depuis la veille du recrutement, le siège du SND pour espérer tirer le «Oui» qui leur ouvrira pour la grande majorité, les portes d’un premier emploi.
Selon une étude réalisée il y a quelques années par l’Observatoire national pour l’emploi et la formation professionnelle (ONEF), au Burkina, « environ 51% des jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi. 45% des demandeurs d’emploi ont un niveau secondaire et 20% un niveau supérieur ».
Pour Jérôme Tindano étudiant en deuxième année d’électricité, le service national pour le développement est un «palliatif» contre le chômage.
«Il (le SND) aide les chômeurs à s’occuper car nous faisons les concours (de la Fonction publique) et ça ne marche pas. Ils (le gouvernement) ont trouvé une idée pour nous aider en attendant que nous gagnons ce que nous voulons» a-t-il ajouté, précisant qu’il est sur le site depuis lundi matin à 8heures (TU) alors que le recrutement était prévu pour le lendemain.
Si certains candidats ont eu la chance de tiré le «Oui», d’autres à l’image de Estelle Zongo, 26 ans et titulaire d’une licence en histoire, ont tiré «Non» pour leur première tentative.
«J’ai tiré «Non», mais je compte reprendre le rang, jusqu’à ce que la chance me sourisse car je n’ai pas d’emploi alors que j’ai beaucoup de charges» a confié cette jeune femme qui dit avoir une passion pour l’enseignement.
Les candidats retenus recevront pendant une semaine, une formation à Ouagadougou (centre) et à Bobo dioulasso (Ouest) dans le domaine civisme, du patriotisme, des droits et devoirs du citoyen etc.… avant de rejoindre leurs postes respectifs.
