Les musulmans du Burkina entament le «mois saint du ramadan», cette année, dans une période relativement favorable pour «se priver de boire et de manger du lever au coucher du soleil». Du moins, c’est toujours mieux de jeuner en juin-juillet, pendant l’hivernage que dans les mois chauds où le mercure peut monter parfois jusqu’à 45° dans certaines régions du pays. Dans les présentes conditions clémentes de température, on n’est pas surpris de voir plus d’engouement pour ce pilier de l’Islam comme on a pu le constater ce dimanche 29 juin, premier jour de ramadan où les rues de la capitale burkinabè étaient pratiquement vides. La plupart des commerces ont curieusement fermé autour du grand marché. Faut-il conclure que les commerçants sont devenus plus fervents que jamais?
Pour l’une des rares fois, le «Jour du Seigneur» semble avoir coïncidé avec le «Jour d’Allah». C’est tant mieux dans ce Burkina où la liberté religieuse n’a presque jamais été prise à défaut. Contrairement à d’autres contrées où musulmans et chrétiens ne font pas bon ménage, on peut se féliciter de voir que des familles se permettent même de faire porter deux prénoms, musulman et chrétien, à leurs enfants. S’appeler Moussa Gustave ne choque personne. Bien au contraire.
A la faveur de la Coupe du monde où des passionnés de foot sont désormais partagés entre les deuxièmes matches de 8e de finale qui passent à l’heure de la rupture du jeûne, certains n’hésitent pas à regarder leurs matches dans le maquis le plus proche de la mosquée. Ça aussi, c’est une caractéristique bien burkinabè.