Le 1er mai 2014 dernier, le comité des populations de Zagtouli tenait une conférence de presse pour dénoncer les manœuvres des maires des arrondissements n°7 et 8 de la commune de Ouagadougou sur les attributions de parcelles à Zagtouli. S’agit-il de nouveaux lotissements ou de l’apurement du passif de lotissement légué aux premiers responsables de ces arrondissements ? Des éléments de réponses dans ce reportage.
Tout a commencé le 4 juin 2013, date à laquelle la population de Zagtouli a été invitée chez le maire de l’arrondissement n°8 de Ouagadougou pour être informée de l’implantation au plus tard dans deux semaines, de bornes dans une zone dite lotie. Cette information ne donnait pas lieu à discussion et une mise en garde a été faite à toute personne qui s’opposerait à l’implantation de ces bornes. Une pilule difficile à avaler. Les propriétaires terriens et les habitants ont alors mis en place un comité afin de défendre les intérêts des populations. Le 1er mai 2014, ledit comité a réaffirmé au cours d’une conférence de presse, son opposition face aux actions de lotissements des maires Boureima Tapsoba de l’arrondissement n°7 et Johanny Ouédraogo de l’arrondissement n° 8 (ex-maire de l’arrondissement de Boulmiougou). «Ces lotissements doivent être arrêtés immédiatement conformément aux conclusions des états généraux sur les lotissements, tenus les 24 et 25 octobre 2013», exige un membre du comité Pierre Lassané Yanogo. Pour mieux éclairer la lanterne sur cette situation, le maire de l’arrondissement n°8 explique que le lotissement de la zone a été entrepris en 2002 par l’ex-arrondissement de Boulmiougou. Une partie de la zone a fait l’objet d’implantation et d’attribution. Les travaux d’implantation devraient se poursuivre sur la partie Zagtouli quand est intervenue la mesure de suspension des lotissements en 2011. En plus, «suite aux états généraux sur le lotissement, il a été décidé d’épurer tout le passif de lotissement avant d’entamer tout nouveau lotissement. Le maire central a demandé aux différents maires de faire l’état des lieux de tout ce qu’il y a comme problèmes existant dans tous les arrondissements », ajoute le maire de l’arrondissement n°7. Les travaux dont il est question à Zagtouli entrent donc dans le cadre de l’apurement de ce passif initié par les prédécesseurs. A cet effet, il a été créé des commissions adhoc chargées de réfléchir aux problèmes de lotissements dans chacun des arrondissements. Ainsi, dans chaque secteur, des commissions ont été mises en place avec à leur tête, une commission adhoc d’arrondissement et les conseillers sont chargés de choisir cinq personnes-ressources pour faire partir de ladite commission adhoc. « Nous avons demandé aux conseillers d’organiser des assemblées générales dans chaque secteur afin de passer l’information sur nos actions prochaines et ainsi que la mise en place des commissions », confesse M. Tapsoba. Il a précisé que la reprise des lotissements a été autorisée le 13 décembre 2012 suivant arrêté n°2012-055/MATDS/RCEN/GCTO/SG. Par ailleurs, aucune disposition réglementaire ne suspend les lotissements. Le maire Boureima Tapsoba attire l’attention des propriétaires terriens d’arrêter la vente des portions de terre à des occupants car après ce passif, il n’y aura plus de non-lotis, ni de lotissement à Ouagadougou. Il est, du reste, prévu dans les jours à venir, une assemblée générale afin d’expliquer très clairement à la population, la situation. Notons qu’au terme du découpage de la commune urbaine de Ouagadougou, le village de Zagtouli appartenant à l’ex-arrondissement de Boulmiougou, a été divisé en deux et délimité par la route nationale n°1. La partie- sud revient à l’arrondissement n°7 et le nord à l’arrondissement n°8. Le Sud relève du secteur 33 qui forme avec les secteurs n°32, 31 et 30 l’arrondissement n°7. La partie Nord, secteur n°34, forme avec les secteurs n°35 et n°36 l’arrondissement n°8 de Ouagadougou.
