Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles

 Météo


Comment

Politique

Prise en compte de l’éducation dans les programmes des candidats : Des partis politiques s’engagent
Publié le samedi 24 novembre 2012   |  L’Hebdomadaire


Education
© Autre presse
Education : Des élèves en classe à l`éole primaire de Kounéni (Burkina)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le déroulement de la campagne a permis à la Coalition nationale pour l’éducation pour tous au Burkina Faso (CN-EPT/BF) de mettre les partis politiques et leurs candidats face à leur responsabilité dans la gestion des affaires publiques. A cet effet, elle a organisé le 14 novembre dernier au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) une table ronde avec les partis politiques en lice pour les élections municipales et législatives simultanées de 2012. Le thème requis pour ce plaidoyer a porté sur les « programmes des partis politiques  : quelle place pour l’éducation  ? »

A cette rencontre des responsables des partis et formations politiques, la Coalition nationale EPT a saisi l’occasion pour rappeler les engagements pris par le Burkina Faso dans la recherche des voies et moyens pour réaliser l’éducation pour tous d’ici à 2015.

En effet, pour concrétiser ses engagements, le gouvernement, avec ses partenaires techniques et financiers, a pris des initiatives dont l’adoption de la Loi n°013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d’orientation de l’éducation (elle a été votée le 30 juillet 2007 par l’Assemblée nationale) consacrant la gratuité de l’éducation pour les enfants de 6 à 16 ans, le PDDEB mis en œuvre entre 2000 et 2010, la création du fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAEF).

La mise en œuvre des différentes initiatives bénéficiant de l’accompagnement des ONG et du plaidoyer salvateurs dans l’égalité de région et de genre des organisations de la société civile, les progrès de scolarisation ont été plus que (beaucoup plus chez les filles (47,3%) que chez les garçons. Le taux brut de scolarisation en 2011 a été 77,6% dont 80,2% pour les garçons et 75% pour les filles).

Quelques indicateurs du système éducatif burkinabè

Si les défis liés à l’admission sont en passe d’être relevés, en revanche des insuffisances persistent au niveau de la rétention, de la qualité et de l’équité entre filles et garçons, entre urbains et ruraux. En effet, au plan national, le taux d’achèvement au primaire en 2011, a été de 49,1% pour les filles contre 55,1% pour les garçons.

A l’intérieur du pays, on enregistre dans la région du Plateau central, un taux d’achèvement de 53% dont 57% pour les garçons et 48,2% pour les filles contre 27,8% au Sahel dont 30,4% pour les garçons contre 25,1% pour les filles.

Ensuite, le taux national d’alphabétisation est de 28,7% dont 19,5% en milieu rural et 21,3% chez les femmes alors que la moyenne de l’Afrique subsaharienne de cette année est de 61%. Enfin, des disparités, se traduisant par des écarts importants entre régions, persistent depuis des années.

En effet, pendant que la région du Centre réalise 63,7% de taux d’alphabétisation, le Centre-Sud n’enregistre que 16,1%. Quant à l’enseignement secondaire, celui-ci accuse un retard important dans son développement par rapport à l’enseignement de base, en témoigne le faible taux brut de scolarisation à ce niveau d’enseignement qui est de 10,7% avec 7,7% pour les filles en 2010/2011.

Par ailleurs, une majorité des enfants handicapés se trouve totalement exclue du système éducatif soit à cause de la réticence des parents, soit à cause de la rareté des écoles spécialisées pouvant répondre à leurs besoins éducatifs spéciaux ou à cause de la pauvreté des parents. Les enfants qui fréquentent les écoles spécialisées éprouvent d’énormes difficultés et ont des problèmes de socialisation et ceci, même après qu’ils ont terminé leur programme d’éducation spéciale.

Une loi a été votée en 2010 portant promotion et protection des droits des personnes handicapées. Trois projets de décrets d’application de cette loi ont été élaborés suite aux actions de plaidoyer de la CN-EPT/BF et des associations de personnes handicapées mais aucun de ces décrets n’est encore publié.

Financement et question enseignante : des défis à relever

Le financement du système éducatif est marqué par une contribution des ressources extérieures au budget du ministère en charge de l’Education nationale a été en moyenne de 34,28% par an sur la période 2001 à 2010. En termes d’évolution, on note que ce ratio a augmenté au début de la mise en œuvre du PDDEB (passant de 37% en 2001 à 49,43% en 2004) avant de diminuer régulièrement jusqu’à 12% à la fin du plan décennal en 2010.

Selon le rapport sur la gouvernance et l’efficacité des dépenses publiques dans le secteur de l’éducation, il existe des failles dans le circuit des dépenses qui occasionnent des fuites de ressources malgré que la gestion financière ait fait l’objet d’une attention particulière avec la mise en place de manuels de gestion administrative et financière et la réalisation d’audits auprès des directions régionales et provinciales de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation.

L’analyse de la problématique de la gestion dans le système éducatif burkinabé indique que celle-ci se situe tant au niveau des crédits délégués qu’au niveau des dotations et ce, à différents niveaux de la chaîne d’exécution des dépenses.

La question enseignante, est une problématique qui doit être envisagée en tenant compte du fait que le maintien des conditions actuelles d’encadrement est un strict minimum acceptable, qu’il serait souhaitable de dépasser pour proposer une amélioration de la qualité des services éducatifs offerts.

Une réflexion sur les statuts et les traitements des personnels du secteur serait d’une importance pour l’atteinte de l’EPT d’ici à 2015. Le Burkina Faso, malgré un ratio de dépense par tête très élevé (le plus élevé de l’Afrique au Sud du Sahara), enregistre des indicateurs de performance peu enviables de ceux de la région.

Ainsi, pour un ratio de dépenses par élève de 29% du PIB en 2007, le Burkina Faso a l’un des ratios élèves-maître les plus élevés (48,9) et l’un des taux d’achèvement au primaire les plus faibles (43) du continent après le Niger (40,3).

Le ratio maître-élèves est de 53 élèves par classe mais, celui-ci cache une mauvaise répartition en régions. La gestion des infrastructures scolaires est loin d’être rationnelle et pour cause  : près de 4% des classes construites (1 710 sur 43 919) restent inoccupées, 6 135 classes provisoires (14% de l’ensemble) ne répondent pas aux normes requises et abritent quelques 325 155 élèves, soit 14,4% des effectifs totaux.

S’inscrivant dans sa logique de plaidoyer à la fois à l’endroit des populations, des partenaires techniques et financiers que des décideurs, la Coalition nationale EPT veut, par la tenue de cette table ronde avec les responsables des partis et formations politiques, renforcer le processus de consolidation et d’amélioration des acquis en obtenant un engagement ferme de ceux-ci à s’impliquer davantage dans la promotion de l’éducation de qualité pour tous.

Abou OUATTARA

 Commentaires