La coordination du mouvement Le Balai citoyen de Bobo a initié, le samedi 28 juin 2014, une marche-meeting pour protester contre « la mauvaise gestion de la commune de Bobo par le maire Salia Sanou ». Cette marche a tourné au vinaigre puisque les manifestants ont été gazés par les forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés et des arrestations, pour non-autorisation de manifester.
La journée du samedi 28 juin 2014 a été chaude dans la cité de Sya, jour de la marche- meeting du mouvement Le Balai citoyen pour dénoncer le délabrement de la ville dont le maire Salia Sanou est le mis en cause. Ladite marche a été réprimée, occasionnant d’une part une dizaine de blessés dont un bébé qui, depuis une concession, a aspiré malencontreusement les gaz des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), d’autre part 15 arrestations et la confiscation du minicar utilisé par les membres dudit mouvement pour leur communication. C’est en tout cas le bilan provisoire qui a été dressé par le coordinateur du Balai citoyen section de Bobo, Alexandre Diafodé Diakité, après l’accalmie. Dans la matinée, les manifestants, révoltés, ont emprunté l’avenue Nelson Mandela (voie faisant partie des points de revendication) pour rejoindre le lieu du meeting, notamment la place de la mairie centrale. Au cours de la marche, la population dudit secteur a exprimé son ras-le-bol face à cette avenue dont le lancement officiel des travaux a eu lieu depuis le 3 février 2014 pour un délai d’exécution de 5 mois, lesquels travaux n’ont jamais démarré. L’éclairage de l’avenue de l’Union européenne interrompu, ainsi que certains chantiers en souffrance dans la commune de Bobo-Dioulasso ont suscité l’indignation des marcheurs. Mais la marche va prendre un coup à la place de la mairie centrale, lorsque les forces de l’ordre présentes depuis la veille, vont s’inviter dans le meeting, empêchant le rassemblement. La raison est que le maire Salia Sanou avait refusé catégoriquement l’autorisation, prétextant que la place était déjà requise pour une cérémonie de remise de vivres. Selon le coordinateur, une rencontre la veille, c’est-à-dire le vendredi 27 juin avec les différentes autorités notamment le maire et le haut-commissaire, devait permettre de changer d’itinéraire, voire reporter la marche pour le samedi 5 juillet. « Malheureusement, le maire est resté campé sur sa position, nous traitant de mouvement sympathisant, parce que nous participons aux activités des partis d’opposition », a ajouté Diafodé. Les Cibals (sympathisants du mouvement) se sont aussi dit indignés du fait qu’une contremarche se préparait par le biais du Mouvement patriotique pour la paix et qui serait une manœuvre du CDP section Houet, pour favoriser un affrontement. De l’avis des responsables du mouvement Le Balai citoyen, cette obstination à marcher visait à donner un signal fort pour dire que nul ne peut entraver ce que la loi autorise, fut-il maire. « Lorsque nous avons déposé une demande d’autorisation pour marcher et dénoncer les délestages intempestifs, pourquoi a-t-il accepté ? De même que contre le dysfonctionnement de l’hôpital . Et pourquoi nous refuser ce droit constitutionnel, quand c’est lui qui est concerné ? », s’est demandé le coordinateur.
Il faut signaler que des manifestants avaient prévu de marcher sur la mairie si jusqu’à 15h leurs camarades arrêtés n’étaient pas libérés, et la camionnette restituée. Cet épisode n’aura pratiquement pas lieu car ils ont appris par la suite, aux environs de 15h, que les personnes interpellées ont été libérées, sauf un des responsables qui était toujours en interrogatoire à la gendarmerie.
De toute évidence, les manifestants ont fait savoir que le maire Salia Sanou a déterré la hache de guerre, et que le combat vient de commencer pour la « libération » de Bobo. Selon eux, Salia Sanou est plus secrétaire général du CDP que maire de sa commune, parce que mettant toute son énergie au profit de son parti, sans se soucier du bien-être de ses administrés.