La pluie qui s’est abattue sur la cité du Cavalier Rouge dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 juin n’a pas fait que du bien. En effet, elle a causé des inondations, surtout chez les riverains de la Route nationale (RN) 14, dont ceux de la cité universitaire Bourkina, collée à l’ONEA. Les étudiants de cette cité mixte, pour exprimer leur mécontentement, ont érigé des barricades sur cette voie baptisée Avenue Maurice-Yaméogo, et ce, toute la matinée du samedi 28 juin 2014.
Il a fallu d’âpres négociations entre les responsables du Centre régional des œuvres universitaires de Koudougou (CROUK) et les étudiants avant que les derniers cités n’acceptent de lever les barrières érigées par eux sur l’axe Koudougou-Dédougou. ‘’Vers 2h du matin, nous avons été surpris dans notre sommeil par l’eau de pluie qui entrait partout. Nous avons alors réveillé tous les étudiants pour essayer de sauver ce qui pouvait l’être. Il y a deux ans, la même chose s’était produite au moment du bitumage de la route par la société EBOMAF’’, confie Daouda Sama, délégué de la cité. ‘’Les dégâts sont énormes : une partie du mur de notre cité est tombée. Des cahiers, des livres, des habits et d’autres objets de valeur ont été emportés par les eaux’’, confirme un autre étudiant, légèrement blessé. ‘’Nous avons barricadé la voie pour nous faire entendre et attirer l’attention des autorités. Cela fait trois ans que ça dure et à chaque fois ce sont des promesses qui ne se réalisent pas’’, ajoute Daouda Sama. Pour la résolution définitive du problème, les étudiants proposent la délocalisation de la cité, ou le relèvement de la hauteur de la terrasse de la cour, ou encore l’élargissement des caniveaux pour faciliter l’écoulement des eaux.
‘’A chaque fois qu’il va pleuvoir, la même chose se reproduira. Rien ne sert de venir nous faire encore des promesses. Nous regrettons l’absence des autorités communales, qui auraient dû venir constater les faits. Est-ce qu’un dédommagement pourrait résoudre un problème qui dure depuis trois ans ? Et s’il pleut encore demain ?’’, déclare, écœurée, une étudiante. Jean Claude Bagré, chef des services universitaires, déplore cette situation. Il a expliqué que ‘’la cité est dans une zone marécageuse. Les travaux d’aménagement qui se font présentement sur la route (par l’entreprise OK dans le cadre du bitumage de la route Sabou-Koudougou-Didyr, NDLR) y sont aussi pour quelque chose ; car avant on ne connaissait pas ces problèmes. Dans l’immédiat, nous envisageons de reloger les occupants du rez-de-chaussée dans d’autres cités. Nos supérieurs sont informés de cette situation, récurrente depuis trois ans. On espère qu’ils nous aideront à y trouver une solution définitive. Le mieux, ce serait de construire une nouvelle cité aux étudiants. Actuellement les cités appartiennent à des particuliers et ne sont pas forcément adaptées’’. Issa Ouédraogo, directeur régional du CROUK, après des négociations intenses, a pu convaincre les étudiants de lever les barrières qu’ils avaient dressées. Il reconnaît qu’il existe un problème de sécurité, car il lui est revenu que le bâtiment de la cité aurait tremblé. Il a dit envisager de rencontrer les autorités communales et la société OK (Oumarou Kanazoé), qui effectue actuellement des travaux non loin de la cité, pour trouver une solution au problème.
Selon Bernadette Kaboré, responsable du Genre dans le projet de construction de la route Sabou-Koudougou-Didyr, dans le cadre du ‘’plan d’action Genre’’, de concert avec les étudiants et les responsables du CROUK, des mesures seront prises en vue d’atténuer et de réparer le tort causé par les eaux de pluie. Il a été demandé aux étudiants de faire l’inventaire des dégâts et de proposer des solutions. Dans une famille voisine, les dégâts sont encore plus importants. Dans la soirée du samedi, cette famille avait toujours les pieds dans l’eau. Ce même samedi à Ténado (25 km de Koudougou), la population a aussi manifesté pour exprimer son courroux face à des inondations qui ont provoqué des effondrements de maisons et causé d’énormes dégâts matériels.