La première impression, on le dit, est la bonne. Par ailleurs, on sait aussi qu’on n’a qu’une seule occasion pour donner cette première impression, puisqu’il ne peut pas y avoir deux premières impressions du même évènement.
Autant dire qu’il faut toujours se mettre au sérieux lorsqu’on entreprend une action. Quelles premières impressions nous ont laissées nos politiciens à l’occasion de la campagne électorale ouverte samedi dernier ?
Le commun des Ouagavillois reconnaîtra certainement qu’en mettant le nez dehors, ce samedi matin, c’est l’UPC qu’il a eu plein la vue. Des affiches partout présentant le lion de Zeph ; et rien d’autre ! Il faudra attendre le milieu de la journée, voire le lendemain, pour voir d’autres partis dans la danse.
Assurément, l’UPC a frappé fort dans le domaine et il faudra de sérieux efforts et un trésor d’ingéniosité aux autres pour relativiser cette impression dans les esprits. L’UPC a donc fortement marqué ce début de campagne.
Dès son premier meeting, le CDP a lui aussi fixé la barre très haut. Et cette mobilisation est allée crescendo puisque ceux qui ont suivi ont connu de plus grandes participations. A Ouagadougou comme en provinces, les rencontres du CDP sont de très loin celles qui regroupent le plus de personnes. Une impression de force tranquille sûre d’elle-même qu’un véritable complexe d’infériorité de ses adversaires rend comme invincible. En effet, tous autant qu’ils sont expliquent la faiblesse de leur mobilisation par un choix stratégique, le porte-à-porte ou la campagne de proximité, alors même qu’ils sont à des manifestations publiques ! Le CDP confirme donc largement qu’il est loin devant tous en matière de mobilisation.
Avec les sorties de son représentant au premier débat, le PDP/PS a donné l’impression d’un parti qui a perdu ses repères. Où est l’esprit vif, le ton posé, l’esprit brillant et la répartie infaillible de son géniteur feu le Professeur KI-ZERBO ? Beaucoup d’observateurs ont eu mal au cœur en voyant ce représentant bavant de rage (au propre comme au figuré) insulter vertement les électeurs et les militants d’un autre parti. Le parti des papys a déçu et ses résultats seront sans aucun doute à la hauteur de cette déception.
D’autres partis, dont les images de campagne présentent des spectacles de mobilisation squelettique, donnent l’impression d’un retard à l’allumage, alors que la campagne ne durera que deux semaines. Et pour tous cette explication : campagne de proximité, porte-à-porte.
Mais où est donc cette stratégie du porte-à-porte ! Depuis que les uns et les autres jurent qu’elle est la base de leurs actions, personne ne nous l’a jusque-là présentée ! Qu’est ce-à-dire ?
Qu’on nous ment certainement. En réalité, nos politiciens se mentent à eux-mêmes car au soir du 2 décembre, ils seront un certain nombre à se mordre les doigts.
