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Le Quotidien N° 1098 du 26/6/2014

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SIT-IN des controleurs et inspecteurs du travail : Paralysie des services et amertume des usagers
Publié le jeudi 26 juin 2014   |  Le Quotidien


Burkina
© Autre presse par DR
Burkina : vers un sit-in des contrôleurs et inspecteurs de travail


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Le Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT) a mis en exécution sa menace d’observer un sit-in de 48 heures sur l’ensemble du territoire national. C’est le constat fait par notre équipe de reportage, le 25 juin 2014, à Ouagadougou, à la direction générale de l’inspection du travail. De 8 heures à 12 heures, c’est le temps que va durer ce sit-in, qui s’étend du 25 au 26 juin 2014. Cette manifestation de mécontentement des agents impacte négativement sur le fonctionnement des services. Pour preuves, nous avons rencontré des usagers qui ont exprimé leur inquiétude quant à la tenue du sit-in, parce qu’ils y venaient pour des urgences. Par ailleurs, nous avons rencontré le secrétaire général du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale (MFTSS), Koudbi Sinaré. Selon lui, le fil du dialogue n’est pas rompu.
Ce sont des coups de sifflets et des slogans qui ont accueilli, le 25 juin 2014, les usagers de la direction générale de l’inspection du travail, à Ouagadougou. Et ce, parce que le Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT) a mis en exécution son mot d’ordre de faire, sur l’ensemble du territoire national, un sit-in de 48 heures, les 25 et 26 juin. Ce sit-in, ont souligné les responsables du SYNACIT, va de 8 heures à 12 heures. Et il est pour le syndicat une manière d’attirer l’attention de leur autorité de tutelle sur leurs conditions de vie et de travail. « Le sens que nous pouvons donner à ce sit-in est que c’est un avertissement. Depuis que nous avons posé nos préoccupations, nous n’avons pas trouvé de réponses satisfaisantes », a affirmé le secrétaire général du Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT), Hamidou Bélem. Pour la satisfaction de ses revendications, le SYNACIT se veut menaçant. C’est pourquoi son secrétaire général a ajouté : « C’est un avertissement que nous voulons donner aux autorités et si rien n’est fait d’ici-là, nous allons continuer avec ces genres d’action et même les amplifier ». Tous les agents de la direction générale de l’inspection du travail sont-ils concernés par le sit-in ? « Comme vous le constatez, le service sera totalement désert de 8 heures, à 12 heures tous les 2 jours. Aucune activité ne sera menée parce que tout le monde est concerné et est en train d’observer le sit-in », a mentionné Hamidou Bélem qui a ajouté par ailleurs : « Normalement, chaque jour, nous devons sortir en contrôle, mais à cause du sit-in, nous n’irons pas dans les entreprises ». « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on le fait, mais c’est de la responsabilité du gouvernement qui, depuis un certain temps, fait la sourde oreille par rapport à nos différentes revendications », a témoigné pour sa part Valery Somda, secrétaire général de la section SYNACIT du Centre.


Préjudices causés aux usagers
des services

Au regard du rôle combien capitale de l’inspection du travail, un mouvement d’une telle envergure ne peut pas manquer d’avoir des répercussions négatives sur les usagers. « Les usagers ne sont pas informés en tant que tel. C’est ce matin qu’ils sont venus et ont constaté l’attroupement devant la porte. On prend le soin de leur dire ce qui ce passe », a fait remarquer Hamidou Bélem avant de témoigner « qu’il y a des usagers qui viennent pour des soumissions a des marchés et vu ces actions, ils ne pourront pas avoir les documents pour les compléments de dossiers. Et aussi, au niveau de la conciliation, il y a des dossiers qui étaient programmés. Au regard de ce sit-in, ces conciliations n’auront pas lieu et nous sommes obligés de les reporter. Cela peut avoir un impact négatif pour ces partenaires qui viennent en conciliation ». Toujours au sujet de l’impact du sit-in, Valery Somda de la section SYNACIT du Centre souligne « qu’il faut avoir une pensée à l’endroit des partenaires sociaux que sont des travailleurs et les employeurs ». « C’est vraiment à notre corps défendant que nous observons ce sit-in. L’impact sera certainement l’élimination de certaines activités, à savoir la conciliation, les règlements des conflits, les contrôles en entreprises et la délivrance des attestations », a-t-il constaté. Sous le hall du bâtiment, nous avons rencontré des usagers qui étaient dans l’expectative. Parce qu’ils sont venus pour des urgences. « Je suis venue retirer mon attestation pour notre dépouillement qui est prévu pour demain à 9 heures. Je suis venue trouver qu’ils ne travaillent pas. On m’a dit que je ne pouvais pas l’avoir et qu’il fallait repasser demain. Pourtant, c’est pour demain 9 heures. Je ne sais pas comment faire », a confessé avec amertume Sita Sawadogo. La déception de Laurent Kima, cet entrepreneur qui était venu pour établir une attestation de soumission, est encore grande. « Ce matin, j’étais venu pour faire une attestation pour pouvoir soumissionner aux marchés publics. Mais je me rends compte que tout est fermé. Alors que le dépouillement, c’est pour demain. Je suis bloqué alors que j’ai payé le dossier à 75 mille F CFA. Ils ne pourront pas comprendre. Soit, c’est ça ou ce n’est pas ça. C’est comme si j’avais jeté mes 75 mille F CFA dans l’eau. Tu payes tes impôts et pour avoir une attestation, c’est un problème », a-t-il souligné avec consternation.

Volonté de dialoguer

Entre le SYNACIT et l’autorité de tutelle, le fil du dialogue n’est pas tout à fait rompu. Mais de l’avis des responsables du syndicat, ce dialogue ne produit pas les résultats escomptés. « Nous avons rencontré les autorités le jeudi 19 juin dernier. Mais c’était une rencontre déjà programmée. Nous avons profité de l’occasion pour poser nos préoccupations. Au sortir de cette rencontre, je vous assure que rien n’a été fait et il n’y a aucune promesse qui puisse nous emmener à arrêter les actions que nous avons prévues », a souligné Hamidou Bélem. « Nous avons été saisis par une ampliation d’une lettre adressée aux autorités communales de leur intention d’observer un sit-in les 25 et 26 juin, toujours dans la même perspective de la satisfaction de leurs préoccupations », a affirmé Koudbi Sinaré, secrétaire général du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale (MFTSS).
« Ce que je peux dire, a-t-il poursuivi, c’est qu’ils ont des préoccupations d’ordre spécifique et aussi d’ordre général dont la résolution nécessite un cadre global ». Koudbi Sinaré a par ailleurs souligné la disponibilité du ministère à satisfaire les revendications des membres du SYNACIT. Car, a-t-il témoigné, le gouvernement s’est inscrit dans une dynamique de répondre à leurs préoccupations. « A ce sujet, le 19 mars, le ministre a eu une rencontre avec le bureau du syndicat pour programmer et examiner leur plateforme revendicative. Parce qu’ils ont une plateforme revendicative », a-t-il témoigné. « Il y a certains points qui connaissent un début de solution. Mais, certains nécessitent que l’examen se fasse dans un cadre plus global. Ce sont des préoccupations qui sont en cours d’examen au niveau du ministère et certains acteurs impliqués, notamment le ministère de l’Economie et des Finances. Malgré notre volonté de diligenter les dossiers pour que les choses soient satisfaites, il faut un certain temps. Nous sommes dans une dynamique et ils sont informés du processus. Notre souhait est qu’on puisse régler la question au plus tôt », a conclu Koudbi Sinaré .

Par T. Ladji TRAORE et Ramatou OUEDRAOGO (Stagiaire)



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