A l’instar de la communauté internationale, le Burkina Faso a célébré le vendredi 20 juin 2014, la Journée Mondiale des Réfugiés. La Commission Nationale pour les Réfugiés (CONAREF), sous l’égide du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale a placé cette Journée 2014 sous le signe du partage, de la communion et de la coexistence pacifique entre Réfugiés et autochtones.
La présence de la communauté des réfugiés à nos côtés, nous rappelle et rappelle au monde entier qu’ils sont des millions de femmes, d’enfants, d’hommes, à fuir leurs familles, leurs pays, leurs biens à cause de la guerre, de la persécution et de l’injustice. Malheureusement, la situation des réfugiés dans le monde ne s’est pas améliorée, alors comme l’année dernière, le thème au niveau international s’articule autour des conséquences de la situation de réfugié sur la cohésion familiale avec pour message clé : « Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop ».
Le Gouvernement burkinabè a décidé de commémorer l’édition de cette année sur le site officiel des réfugiés maliens de Goudoubo, un village situé à une quinzaine de kilomètres de la ville de Dori, chef-lieu de la Région du Sahel.
Ce choix est un hommage rendu à cette région qui abrite près de 90% des 34 085 réfugiés que compte notre pays selon les statistiques de l’enrôlement biométrique publiées en mars dernier.
Si la majorité de ces réfugiés sont originaires du Mali, il faut néanmoins relever la présence au Burkina Faso d’autres populations de réfugiés en provenance de l’Afrique centrale et surtout de l’Afrique de l’Ouest.
Le gouvernement, à travers le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale travaille à apporter une protection adéquate aux réfugiés résidant dans notre pays conformément à ses engagements internationaux.
Par l’entremise de la Commission Nationale pour les Réfugiés, le département des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale conjugue ses efforts avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et les partenaires humanitaires pour permettre aux réfugiés d’avoir une vie descente.
Dans la gestion des réfugiés, au-delà des efforts des acteurs sus-cités, il faut saluer et mettre en exergue l’apport des populations hôtes et des structures qui œuvrent pour une coexistence pacifique entre les réfugiés et leurs « tuteurs ».
En effet, bien avant l’arrivée des principaux acteurs de gestion des réfugiés, les populations hôtes qui ne sont déjà pas nanties et qui font face à plusieurs défis ont accepté de partager avec les réfugiés tout ce qu’ils avaient : terres, habitations, nourritures, vêtements, etc. Cet exemple de solidarité entre les peuples renforce l’image du Burkina Faso ainsi que sa réputation de pays hospitalier.
Cependant, notre pays et ses partenaires sont conscients qu’ils ne doivent pas dormir sur leurs lauriers. Ils doivent toujours intensifier la sensibilisation et les actions pouvant permettre de renforcer les acquis.
C’est pourquoi, les principaux acteurs sont appelés à intégrer suffisamment cette population hôte dans leurs actions humanitaires afin de réduire à court terme le sentiment de frustration grandissant au sein de ces autochtones qui, à tort ou à raison, estiment être lésés alors qu’ils subissent un lourd tribut du fait de l’occupation de leurs terres pour héberger les réfugiés et leurs bétails. Ce sentiment, s’il n’est pas dissipé à temps, pourrait à terme avoir des effets néfastes sur le gros travail déjà abattu.
En définitive, si notre pays est parvenu à sauvegarder cette coexistence pacifique entre les deux communautés, c’est le résultat d’un travail de longue haleine impliquant le gouvernement, les populations hôtes, les réfugiés, les partenaires, etc. Tout en s’appuyant sur les efforts déjà fournis, les principaux acteurs doivent conjuguer leurs énergies pour éteindre toute velléité pouvant saper cette belle expérience de cohésion sociale qui magnifie l’Afrique des peuples.
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale