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L`Observateur Paalga N° 8648 du 24/6/2014

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Investiture du président bissau-guinéen : Le plus dur reste à faire !
Publié le mardi 24 juin 2014   |  L`Observateur Paalga


Le
© Présidence par DR
Le président Bissau-guinéen remercie Blaise Compaoré.
Lundi 9 juin 2014. Ouagadougou. Présidence du Faso. Le Président du Faso, SEM Blaise Compaoré, a reçu en audience le chef de l’Etat nouvellement élu de la Guinée-Bissau, José Mario Vaz. Photo : José Mario Vaz ,le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau.


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C’est devant des milliers de citoyens et un aréopage de chefs d’Etat et de gouvernement que José Mario Vaz a été investi ce lundi 23 juin 2014 à Bissau. Elu au second tour avec quelque 61 % des voix, le candidat du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC) est le quatrième président démocratiquement élu depuis l’avènement de la démocratie. Bien sûr, comme cela arrive souvent en pareille circonstance, son adversaire, le prétendant malheureux du Parti de la rénovation sociale (PRS), Nuno Gomes Nabian, a contesté les résultats avant de rentrer dans les rangs, sans doute sous les pressions multiformes, notamment de la CEDEAO qui a porté la transition à bout de bras.

Il est vrai que ce scrutin intervenait après une longue période d’instabilité faite de coups d’Etat et d’assassinats à répétition, les deux derniers en date étant l’attentat à la bombe en 2009 contre le chef d’état-major Tagmé Na Waïe suivi de la mise à mort, en guise de représailles, du président Joao Bernardo Vieira. L’instabilité chronique avait pris une telle ampleur qu’on se demandait quand le pays sortirait enfin de l’œil du cyclone.

Après cette consultation, somme toute réussie, il faut croire que le pays d’Amilcar Cabral est sur la bonne voie. Mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est un grand malade encore convalescent qui a besoin de soins constant et appropriés pour se remettre d’aplomb.

De sorte que pour le président fraîchement élu la bataille électorale n’aura été qu’un jeu d’enfant comparée aux véritables exploits que les Bissau- Guinéens attendent désormais de lui ; car tout reste encore à faire pour celui à qui ils ont accordé toute leur confiance.

D’abord, la lutte contre le trafic de stupéfiants, quand on sait que la Guinée Bissau a acquis la réputation peu enviable de plaque tournante de cette activité criminelle en Afrique de l’Ouest. Une infection qui a fini par gangréner tout le corps social et même, pour ne pas dire surtout, les forces de l’ordre, d’où des difficultés énormes pour qui voudrait combattre le fléau.

Deuxième défi et non des moindres, la réforme d’une armée pléthorique hantée par les fantômes de la guerre d’indépendance et traversée par des clivages ethniques ; un défi d’autant plus grand que jusque-là ceux qui s’y sont frottés s’y sont piqués, alors que sans une armée digne de ce nom, pas de stabilité possible. Ainsi, la vielle dame aux colères mémorables devra, vaille que vaille, se muer en institution républicaine.

Que dire alors des nombreux problèmes socioéconomiques qui assaillent quotidiennement les ménages bissau-guinéens ? Autant de questions très vitales dont les réponses ont sans cesse été différées pour cause d’instabilité chronique.

Pour toutes ces raisons, le nouveau président risque fort de ne pas chômer.


H. Marie Ouédraogo

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