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Le Quotidien N° 1095 du 23/6/2014

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Indemnité spécifique au MESS: La section des Hauts-Bassins du SYNAPAGER exhorte tous les PAG à s’approprier la lutte
Publié le mardi 24 juin 2014   |  Le Quotidien


Education
© aOuaga.com par A.O
Education et recherche : le personnel administratif et de gestion en sit-in
Mardi 18 mars 2014. Ouagadougou. Les militants du Syndicat national des personnels de l`administration et gestion de l`éducation et de la recherche (SYNAPAGER) a organisé un sit-in pour exiger une indemnité spécifique


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Ceci est une déclaration du Syndicat national des personnels d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche (SYNAPAGER), section des Hauts-Bassins. Dans cette note, la section fait le bilan des sit-in et du boycott des examens. Par ailleurs, elle exhorte l’ensemble des personnels d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche à s’approprier les luttes, car « c’est ensemble qu’on gagne et ensemble on n’est jamais seul ».
Au lendemain des conclusions des négociations Gouvernement/Syndicats sur la grille indemnitaire, l’insatisfaction des personnels d’administration et de gestion de l’éducation, fut vivement manifestée sur l’étendue du territoire national par des sit-in. Ces sit-in sont les conséquences du mépris du gouvernement à l’endroit des personnels d’administration et de gestion (PAG), en ce qui concerne l’octroi et l’élargissement de l’indemnité spécifique à tout ce personnel. Face à la surdité et à l’insensibilité du gouvernement et surtout des ministres de tutelle, le SYNAPAGER, à la suite d’un conseil syndical extraordinaire, a appelé ses militants au boycott des activités les impliquant dans les deux départements ministériels en charge de l’éducation. C’est ainsi que ce mot d’ordre qui a coïncidé avec la tenue des sessions d’examens de fin d’année, a été largement suivi par les PAG sur l’étendue du territoire national. Ce mouvement, il faut le dire en toute franchise, a créé d’énormes difficultés dans le déroulement desdites sessions même si les autorités feignent comme si rien n’était. L’engagement de mercenaires, l’utilisation de personnels de soutien comme intendant payeur, le déplacement de certains présidents hors des jurys pour percevoir leur prise en charges, les grincements de dents dus au retard dans les paiements, le versement intégral des différents frais à certains examinateurs dès le premier jour du BEPC sont autant de preuves et de manquements que nous avons constatés dans le pays et particulièrement dans les Hauts Bassins. Mais la question qu’il convient de se poser, est de savoir jusqu’où une telle bricole peut-elle nous amener et quelle fierté peut-on tirer d’une telle organisation dans des ministères censés véhiculer les valeurs cardinales de la société ? Dans tous les cas, nous retenons que cette session émaillée de difficultés marquera encore et toujours l’esprit des premiers responsables en charge de l’éducation et restera gravée, qu’ils en parlent ou non. La vérité est là. L’engagement et la détermination des PAG resteront le symbole de la défense de leur dignité ; du respect de soi-même. C’est le lieu de saluer très sincèrement et de louer le courage de tous ceux-là qui ont survécu à toutes les formes d’intimidations et de menaces ; à toute proposition de nomination comme ce fut le cas à Koudougou où semble-t-il, le lycée provincial a été proposé à plusieurs collègues pris individuellement pour casser la lutte juste et noble. Si nous pouvons nous réjouir de ce comportement digne et intègre qui valorise l’intérêt collectif, nous devons cependant déplorer le comportement de certains camarades qui ont décidé de choisir l’intérêt personnel au détriment de celui collectif, de banaliser la dignité au profit de la politique de l’estomac. En effet, c’est avec tristesse et consternation que nous avons constaté que les intendants régionaux, les régisseurs d’avance et des intendants et économes, ont livré un combat acharné contre leurs camarades aux fins de les faire échouer dans la noble lutte. Ces détracteurs, convaincus que la seule valeur qui vaille est l’argent, rien de plus, ont fait de la dignité, de l’intérêt général (…) les choses les plus banales au monde. Ce qui est sûr et certain, ceux qui pensent que la valeur du PAG tient au poste occupé ou à l’argent récoltés dans la traitrise et la lâcheté devraient se détromper. Ils ne pourront jamais regarder droit dans les yeux, les collègues qui ont fait preuve de courage et devront mener un combat contre leur propre conscience pendant très longtemps. L’histoire retiendra, qu’ils ont joué le rôle le plus bas. En marge de ces collègues, nous avons de nombreux camarades à travers le pays et en particulier dans les Hauts Bassins qui font la fierté de la corporation et plantent partout très haut le drapeau de la dignité et du sacrifice. Ces derniers, comme pour prouver à l’opinion nationale que la lutte qu’ils mènent va au-delà des petits avantages égoïstes qui ne se limitent qu’à l’échelle de ceux qui participent effectivement aux différentes sessions d’examen, ont décidé de poser un acte concerté dont la valeur n’a d’égal. Ils ont décidé de relever le défi de la dignité. En effet, pour montrer que l’intention des militants du SYNAPAGER, n’a jamais été de prendre en otage un quelconque examen, encore moins de mettre en péril l’avenir des chers enfants Burkinabè, les intendants s’engagent à assurer toutes les opérations financières inhérentes à l’organisation du BAC (paiement) sans percevoir aucun franc à ce titre. En un mot, les prises en charges et les indemnités des payeurs seront reversées intégralement au niveau de la régie. Cela, pour montrer qu’on ne devrait nullement tomber sous le charme de l’argent dû au paiement des examens ; qu’on peut être pauvre et rester digne. Les PAG doivent, malgré le mépris du gouvernement garder le moral haut et poursuivre surtout dignement la lutte noble et juste. En ce qui nous concerne, nous resterons toujours mobilisés et prêts à poursuivre la lutte jusqu’à obtenir une satisfaction totale. Nous ne nous laisserons point ébranler par ce recrutement de mercenaires à qui nous savons que des récompenses sont probablement faites. Nous savons tous que dans ce pays et particulièrement dans les secteurs de l’éducation, il suffit de faire l’affaire d’une autorité, pour avoir toutes les faveurs même si c’est en violation flagrante des textes légaux.
C’est pourquoi, les militants des Hauts Bassins, à travers leur section, appellent au sens de responsabilité de tous les PAG et les exhortent à s’approprier les luttes du SYNAPAGER, car c’est ensemble qu’on gagne et ensemble on n’est jamais seul. De plus, que les PAG comprennent que seule la lutte paie et ce, dans l’endurance et la persévérance. Celui qui ne sait pas être persévérant et endurant dans une bataille syndicale ne peut prétendre engranger des victoires.
Aussi, c’est le lieu de remercier tous les camarades, les enseignants du secondaire et du primaire qui, depuis le début du boycott, ont reconnu la justesse et la pertinence de notre revendication et nous ont apporté leur soutien. Tout en restant très sensible à cette marque de solidarité, nous les exhortons à garder cet élan dans un pays où le mépris constitue la réponse aux préoccupations légitimes des travailleurs. Nous devons tous nous convaincre d’une chose, à savoir que ce ne sont ni nos larmes, ni nos salives qui nous permettrons d’arriver à bout de nos calvaires ; la voie la plus certaine reste celle de la lutte. Alors poursuivons la lutte avec hauteur et dignité .

La Section des Hauts Bassins

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