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Présidentielle 2015 au Burkina : quand la CENI ramasse les caleçons tombés des politiciens
Publié le lundi 23 juin 2014   |  Agence de presse Labor




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Et voilà que se confirme tout le mal que l’on dit des politiciens au Faso! Politiciens du Burkina, où êtes-vous ? Certes, vous êtes trop présents dans les médias par des déclarations fracassantes insinuant ainsi que vous êtes valeureux, démocrates, patriotes et populaires, mais réellement, plusieurs d’entre vous ne disposent pas d’une surface électorale et même pas d’un fief où leur popularité est avérée. Votre caleçon est tombé et la CENI se charge de le ramasser pour vous le remettre ! Dans le cadre de la révision des listes électorales en vue de la présidentielle de 2015, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a entrepris une vaste opération d’enregistrement biométrique des électeurs qui n’avaient pas été enrôlés lors des municipales et législatives de 2012 et ceux qui seront en âge (18 ans) de voter pour la présidentielle de novembre 2015.Deux mois (29 avril au 30 Juin 2014) ont été impartis à tous ceux qui ne disposent pas de cartes d’électeurs de se faire enrôler. En 2012, sur un potentiel de 8 millions d’électeurs, seulement 4 millions s’étaient enrôlés.

A présent, la CENI peine à atteindre au moins un million supplémentaire d’électeurs sur son fichier biométrique. C’est pourquoi, le président de la CENI et son staff se sont vêtus de manteaux de pompiers, de secouristes, de bons samaritains et muézins pour aller vers les autorités coutumières et religieuses ,afin de leur demander d’apporter leur contribution civique ,en exhortant leurs fidèles et communautés à s’inscrire massivement sur les listes électorales. Camarades, les politiciens pourris, à bas !, les politiciens incapables et démagogues, à bas ! Comme vous le constatez, la démarche de la CENI est un aveu d’échec de la capacité de nombreux acteurs et partis politiques dans la mobilisation des populations pour les inscriptions sur les listes électorales. Les politiciens ont passé le temps à s’agiter dans les rues, stades et médias pour des rivalités nauséabondes en occultant ou minimisant le facteur décisif de la possession des cartes électorales pour parvenir à leur fin dans le verdict des urnes. Force est de reconnaître que les partis politiques burkinabè accusent un grand déficit dans l’identification réelle de leurs militants.

En dehors des membres des bureaux politiques dont on a connaissance des listes et des contacts, les partis ne disposent pas d’un répertoire fiable de leurs militants de base, surtout dans de grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. C’est pourquoi, quand des militants de base d’un parti font dans la presse des déclarations de démissions au profit d’un autre parti, les responsables de leur parti d’origine se consolent en disant qu’ils ne reconnaissent pas les démissionnaires ,qui ne figurent pas sur leurs listes comme des militants disposant de la carte du parti et s’acquittant de leurs cotisations. Vous comprenez que dans ces conditions, de nombreux militants de base des partis politiques ressemblent plutôt à des OVNI (Objets Volants Non Identifiés).Beaucoup de citoyens vont vers des partis en périodes électorales pour obtenir des gadgets (T-shirts, pagnes, affiches, posters…) ou de l’argent. Parmi eux, figurent des centaines et milliers qui ne disposent pas de cartes d’électeurs et qui ne peuvent être utiles aux partis au plan électoral. Or, l’idéal aurait été que les partis puissent établir leurs propres répertoires de militants engagés, munis de cartes d’électeurs, avec des contacts téléphoniques ou E-mails.

Ainsi, cela facilite les actions de communication et de mobilisation pour les activités des partis. Avec le taux élevé d’analphabétisme au Burkina comme dans plusieurs pays africains, il s’avère utopique d’aboutir à moyen terme à une telle bonne organisation des partis politiques. Cependant, ceux qui sont conscients des enjeux, peuvent s’y essayer d’ores et déjà pour aboutir progressivement à des résultats probants. Dans les composantes de la CENI (Majorité, Opposition, Société civile), la commission électorale est bien dans son rôle en sollicitant le concours des coutumiers et religieux, parties intégrantes de la société civile, pour une forte mobilisation des citoyens dans l’optique de leur enregistrement sur le fichier électoral. Mais dans le contexte actuel des débats passionnés sur les questions politiques nationales, il serait prudent d’éviter de trop impliquer les confessions religieuses.

Car, leur prise de position flagrante en faveur du pouvoir ou de l’opposition, peut avoir comme conséquences, les stigmatisations de leurs confessions religieuses et aussi des conflits interreligieux attisés par les adversités politiciennes. Le cas de la Centrafrique est un exemple abominable parmi tant d’autres figures djihadistes. Le chef de file de l’opposition burkinabè ironisait le parti au pouvoir suite à la tonitruante dissidence qui s’y est opérée au cours du premier trimestre 2014, en disait que le caleçon du parti est tombé. A présent, face à l’incapacité notoire des partis politiques en général de réussir une forte inscription des citoyens sur les listes électorales, ils méritent tous un carton rouge avec la mention « tous ,caleçons tombés ».Une honte publique et nationale !

Jean KY

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