La communauté internationale commémore le 12 juin de chaque année, la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Le Burkina Faso a célébré l'événement en différé dans la capitale régionale du Nord, Ouahigouya, du 19 au 21 juin 2014 et ce, à travers une série d'activités.
«Etendre la protection sociale: éliminer le travail des enfants », tel est le thème sur lequel le monde entier a planché en cette année 2014 à l'occasion de la Journée dédiée à la lutte contre le travail des enfants. Au niveau national, c'est la cité de Naaba Kango qui a accueilli les festivités commémoratives de ladite Journée, du 19 au 21 juin 2014. Au menu, des activités de réflexion, de sensibilisation et de mobilisation sociale à l'image du cross populaire, du théâtre-forum, de la visite du site d'orpaillage de Sodin (périphérie de Ouahigouya), de la conférence publique, etc. Selon le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané, la commémoration de cette Journée « nous offre, comme chaque année, des moments d'introspection sur nos succès, mais aussi sur nos échecs et nos insuffisances dont nous devons tirer leçon afin de mieux réorienter nos interventions en faveur de l'enfant ». Et c'est dans cette perspective de toujours militer en faveur du bien-être de l'enfant que la communauté internationale est en train d'explorer de nouvelles pistes dont l'objectif final est l'élimination pure du travail des enfants. En cela, le choix du thème 2014 pour célébrer l'événement, n'est pas fortuit. De l'avis du ministre Zakané, en plaçant la Journée sous le thème « Etendre la protection sociale: éliminer le travail des enfants », l'Organisation internationale du travail (OIT) invite à une réflexion sur l'extension de la protection sociale à toutes les couches de la société, notamment les plus vulnérables. Un cri du cœur qui, pour lui, sonne comme une solution palliative aux Pires formes de travail des enfants (PFTE). Convaincu que la principale cause du travail des enfants est la pauvreté des familles, associée à la perte soudaine des revenus, M. Zakané, a indiqué que pour venir à bout du phénomène, il faudrait garantir aux ménages vulnérables des ressources suffisantes et des soins de santé à même de leur permettre de résister aux chocs sans avoir besoin de sacrifier leurs enfants. Eliminer coûte que coûte les PFTE 'est pourquoi, a-t-il rappelé, le gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de la protection sociale, a mis l'accent sur les mesures sociales qui ont permis de réaliser des progrès significatifs en 2013. A titre illustratif, il a cité entre autres, les transferts alimentaires à l'endroit de 54 479 personnes affectées par l'insécurité alimentaire, les transferts monétaires de 300 millions FCFA aux travailleurs déflatés et retraités, l'appui financier de plus de 297 millions FCFA à 1 920 personnes victimes de sinistres, le début du processus de mise en place de l'assurance maladie universelle et les soins préventifs gratuits à 800 000 femmes enceintes. Même si toutes ces mesures ont impacté positivement sur la vie d'une frange de la population, le premier responsable du département en charge du travail, a souligné que l'élimination des PFTE au Burkina requiert l'adhésion de tous les acteurs. «C'est un devoir pour les adultes de montrer la voie à suivre aux enfants en leur prodiguant des conseils afin qu'ils ne désertent pas les écoles pour s'engager précocement sur le marché du travail », a-t-il dit. Les mêmes conseils, les autorités sont allées les prodiguer dans la matinée du 20 juin 2014 aux orpailleurs de Sodin, à la périphérie de Ouahigouya, avant de se retrouver dans la soirée avec tous les acteurs pour réfléchir au thème de la "Contribution de la protection sociale à la lutte contre les PFTE". Pour l'occasion, les enfants qui ont pris part au concours de dessin sur le travail des enfants ont reçu des cadeaux, de même que des fournitures scolaires ont été remises à la direction régionale en charge de l'Education nationale du Nord. Le représentant des enfants, Issaka Ouédraogo, a saisi l'occasion pour féliciter le gouvernement pour ses actions en leur faveur et a plaidé pour que leur cause soit davantage défendue.