Dans la matinée du 20 juin 2014, la section de recherche de la gendarmerie nationale, à Ouagadougou, a procédé à l’exposé des faits ayant permis de mettre la main sur trois personnes qui s’adonnaient à la production des huiles végétales nuisibles à la consommation. Les enquêtes de la gendarmerie ont abouti à la saisie de 112 bidons d’huiles de 20 litres, soit 2240 litres. Les trois personnes concernées ont été interpellées par la gendarmerie nationale.
Attention à certaines huiles consommées dans des restaurants et même des domiciles. Des personnes malintentionnées s’adonnent à la production artisanale et clandestine d’huiles végétales. C’est en substance le message donné par la section recherche de la gendarmerie lors d’une rencontre avec la presse, le 20 juin 2014, dans ses locaux sis derrière l’ONATEL, à Ouagadougou.
Des produits pour fabriquer du savon malheureusement dérobés pour la consommation
En effet, il s’agit de trois personnes dont l’âge varie entre 28 et 34 ans qui se livrent à la production artisanale de l’huile végétale. Celles-ci ont été mises hors d’état de nuire suite à une enquête qui a permis de les prendre en flagrant délit lors de leur sale besogne dans leur « laboratoire » sis à la zone non lotie de Kossodo, le 17 juin 2014, a indiqué le commandant de la section de recherche de la gendarmerie, Sombié Siaka Diarra. « L’usine » de fabrication clandestine d’huile végétale était implantée au domicile d’un des membres du groupe de malfrats. A en croire les conférenciers, le produit utilisé pour la fabrication de cette huile n’est rien d’autre que la soude caustique, originellement destinée à la fabrication de savon. Chaque bidon est proposé sur le marché au prix de 9 000 FCFA, a laissé entendre le commandant Sombié Siaka Diarra. Il a expliqué le mode opératoire des malfrats.
Un mode opératoire au mépris de la santé des consommateurs
« Animés par une cupidité sans limite, Alaye Sinaré, le cerveau du groupe et ses complices avaient entrepris de recycler les résidus des unités industrielles de production d’huile végétale. Ces résidus impropres à la consommation sont normalement destinés à la production de savon. Après avoir chauffé à blanc ces résidus, ils y ajoutaient de la soude caustique pour faciliter la décantation. L’huile ainsi obtenue est par la suite lavée et réchauffée pour diminuer sa teneur en soude caustique. Le produit fini, obtenu dans des conditions d’hygiène peu recommandables, est conditionné dans des bidons de vingt litres et vendu à 9000 FCFA l’unité, soit 450 FCFA le litre. Leurs zones de prédilection pour écoulement de cette denrée nocive sont, entre autres, la région du Sahel, les sites aurifères et certains restaurants de la place. Selon Alaye Sinaré, le cerveau de l’entreprise criminelle, l’activité serait rentable, car ils produisaient en moyenne cent bidons tous les trois jours et ce, au grand dam des consommateurs dont la santé est mise en péril », a-t-il martelé. Les hommes de médias ont pu effectuer le déplacement pour constater de visu les conditions de production de cette huile végétale. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’huile est produite dans un milieu malsain. Toute chose qui aboutit naturellement à un produit malsain qui peut être source de plusieurs maux. Les voisins semblaient ne peut savoir ce qui se passait dans la cour. « Nous avons cru que c’est du savon qu’ils produisaient », a lancé une voisine que nous avons interrogée. C’est pourquoi le commandant de la section de recherche, Sombié Siaka Diarra, a rappelé les populations à plus de vigilance et à une collaboration plus poussée avec les services de la gendarmerie en vue de mieux traquer ces genres de délinquants. Les malfrats n’ont pas été présentés aux hommes de médias, mais les produits de leur « laboratoire » ont été saisis et présentés à la presse.
Par Soumoubienkô Roland KI