Pour la deuxième année consécutive, une rencontre d'échanges a été organisée entre dirigeants d’entreprises et étudiants de l’Institut Africain de Management (IAM) pour permettre aux seconds de s'inspirer de la réussite des premiers. Ce sont, au total, 12 modèles de réussite qui étaient face aux étudiants, avec qui ils ont partagé, dans une ambiance conviviale, leurs différentes expériences. C'était le samedi 14 juin 2014 à la résidence du Président du Conseil d'Administration de l'IAM, Amed Moussa Diallo, au quartier Somgandé de Ouagadougou.
Ils étaient nombreux, les étudiants en fin de cycle de l'Institut Africain de Management (IAM) qui ont pris part à cette deuxième édition de la rencontre d'échanges avec les chefs d’entreprises, initiée à leur profit par les responsables de celui-ci. Cette année, les patrons de société étaient burkinabè, guinéen et béninois. C’est dire combien la graine semée rien que l’année dernière a poussé au point d’attirer des dirigeants de loin pour partager leurs success stories avec les futurs cadres de l’Afrique.
Les étudiants ont eu le privilège d'avoir en face d'eux de grands patrons d'entreprises du Burkina et de la sous-région qui forcent le respect au regard de leur parcours en business. Ils ont pour noms Lassiné Diawara, PCA de Bolloré Afrique, Idrissa Nassa, P-DG de Coris Bank International, Eddie Komboïgo, député et expert-comptable, Me Mamadou Traoré, Bâtonnier de l'Ordre des avocats, Joseph Fadoul, DG de Diacfa Automobile, Christian Mondjanagni, DG de la société béninoise Fifa eau minérale, Kader Cissé, DG d’Africom, Désiré Komboïgo, DG de Synergie, Hubert Millogo, spécialiste des BTP, Mohamed Compaoré, DGA d’Allianz-Burkina, Honoré Bambara, promoteur de Miss université, Georges Gandhi Tounkara, gouverneur du Lion’s club international venu de la Guinée. Tour à tour, suite à des témoignages personnels poignants, ils ont prodigué des conseils et des encouragements à un auditoire d’étudiants acquis à la cause de la réussite.
C’est à juste titre qu’Idrissa Nassa, le P-DG de Coris Bank International, a incité les étudiants à se donner à la tâche, car pour lui, «tout se fait avec l’engagement et le cœur». Il a ensuite invité ses «jeunes frères et sœurs» à entreprendre, il n’a pas manqué de faire part de la disponibilité de sa banque à soutenir les projets des étudiants par le vote d’un capital annuel de 500 millions.
De l’avis du PCA de Bolloré Afrique, Lassiné Diawara, la confiance en soi est un élément incontournable pour engranger des succès. «Il faut toujours se mettre à l’idée que rien n’est impossible et croire en sa capacité à réaliser ses projets», a ajouté M. Diawara, PCA également de Bank of Africa Burkina. Il a par ailleurs exhorté ses jeunes interlocuteurs à s’impliquer dans la politique économique du pays en découvrant les niches de croissance. «Dis-moi comment tu éduques ta jeunesse et je te dirai quel sera son avenir», a conclu Lassiné Diawara qui a bénéficié d’un standing-ovation de la part de l’assistance.
Après les différentes interventions, les échanges se sont poursuivis à bâtons rompus. C’était l’occasion pour les étudiants d’exposer leurs préoccupations concernant la création d’entreprise, la recherche d’emploi, le financement des projets, les stages, etc. C’est sans tourner autour du pot que Désiré Komboïgo, fondateur de l’agence de communication Synergie, a signifié aux étudiants, inquiets pour leur avenir au regard du grand nombre de diplômés chômeurs, qu’«une chose est d’avoir le diplôme, une autre est de réussir». Il faut à son avis croire à ce qu’on fait et concevoir à cet effet un projet, car «un homme sans projet est un homme mort».
L'honorable et expert-comptable Eddie Komboïgo, qui venait de dispenser son dernier cours aux étudiants de droit de l’Université de Ouagadougou, a retrouvé toute sa verve et sa patience de pédagogue pour rappeler aux futurs cadres du continent que rien de grand ne s’obtient sans la persévérance, l’abnégation et l’honnêteté. «Avoir de l’initiative, travailler et encore travailler», tel a été le leitmotiv de Me Mamadou Traoré, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats à l’endroit des étudiants, lui qui, en juriste averti, leur a fait savoir que «l'école est la voix la plus sûre qui mène au succès».
Pour Kader Cissé d’Africom, il faut être précis dans la vie et savoir ce que l’on veut, surtout dans les recherches de stage ou d’emploi. Selon lui, «les étudiants ne sont pas précis dans leur demande et se retrouvent à faire du café ou des photocopies dans les entreprises où ils font des stages». En tout cas, rien de grand dans ce monde ne se fait sans passion, a dit aux étudiants Joseph Fadoul, le DG de Diacfa Automobile, qui a encouragé ceux-ci à suivre leur passion. L’entreprenariat étant un chemin très porteur dans une Afrique où l’Etat providence ne fait plus recette, Christian Mondjanagni, promoteur de l'eau minérale Fifa au Bénin, a révélé aux étudiants qu’il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’argent pour créer une entreprise. «Il faut beaucoup d’imagination et de persévérance», a-t-il affirmé. Comme pour leur dire que les alouettes ne tombent pas tout rôties du ciel, les chefs d’entreprise ont insisté sur les obstacles qu’ils ont dû surmonter dans leurs parcours respectifs. Courage, abnégation, travail et persévérance furent les maîtres-mots de leurs propos aux étudiants, chez qui la satisfaction était totale à l’issue de près de 4 heures de fructueux échanges avec leurs aînés.
C’est donc en toute logique que le délégué général des étudiants, Ali Cissé, reconnaîtra que «cette rencontre d’échanges a non seulement permis aux étudiants d’avoir une valeur ajoutée à leur formation mais elle leur a également offert le moyen d’avoir un réseau relationnel indispensable dans le monde des affaires». La joie des étudiants était logiquement partagée par Amed Moussa Diallo et Alioune Benga, respectivement PCA et DG d’IAM Burkina, pour qui la présence de toutes ces personnalités à la journée d’échanges constitue la preuve de leur engagement à accompagner cette jeunesse, moteur du développement, voire de l’émergence, de l’Afrique.
