Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7689 du 19/6/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Enrôlement biométrique à Ouagadougou : les agents recenseurs tournent les pouces
Publié le jeudi 19 juin 2014   |  Sidwaya


Le
© Partis Politiques par DR
Le président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), Zéphirin Diabré, s’est rendu dans la commune rurale de Guibaré dans le Bam, le mardi 6 mai 2014, où il a assisté à l’enrôlement de plusieurs militants du parti


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

L’enrôlement biométrique a débuté le mardi 17 juin 2014 à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, et ce, pour une période de deux semaines. Au deuxième jour de l’opération pilotée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Sidwaya a constaté un manque d’affluence et quelques problèmes organisationnels dans la capitale.

L’enrôlement biométrique des électeurs, en vue de l’élection présidentielle de 2015, a démarré timidement dans la capitale burkinabè. Les premières heures de l’opération ne laissent pas entrevoir un engouement des populations en âge de voter. C’est la réalité qui se dégage après le tour effectué, hier mercredi 18 juin 2014, sur quelques sites d’enrôlement dans les arrondissements n°4 et 2 de Ouagadougou. A l’arrondissement n°4, point départ de la visite, c’est le calme plat aux environs de 11 heures, ce jour, dans la salle d’enrôlement de l’école Tanghin-Barrage B, tenue par le binôme Fousséni Sourabié et Edouard Dakouala. Il n’y a pas l’ombre d’un électeur potentiel à l’entrée de la salle. Le premier agent recenseur cité semble s’ennuyer, tandis que le second, lui, s’est assoupi sur l’un des tables-bancs à l’intérieur de la salle. «Tout se passe bien. Depuis hier (Ndlr : 17 juin 2014), nous avons enregistré 11 électeurs. Comme c’est une révision des listes, peut-être que les populations attendent les derniers jours pour se manifester », confie Fousséni Sourabié. Réveillé en sursaut, entre-temps, son coéquipier s’invite aux échanges, embouchant la même trompette que son collègue. «Ça se passe bien. Les citoyens attendent certainement la dernière minute pour s’annoncer, mais l’idéal est qu’il le fasse maintenant. Cela va nous aider », lâche Edouard Dakouala, la mine ensommeillée. Tous deux tournent pratiquement les pouces. Pas plus que leurs collègues des autres sites. A quelques kilomètres de là, toujours dans l’arrondissement n°4, Claude Minoungou et Cheik Omar Ouédraogo, les deux agents recenseurs de l’Ecole Somgandé "B", devisent fort. Aucun électeur ne se présente à eux. Certains viennent de quitter les lieux depuis un bout de temps. « Dans l’ensemble, ça va. Nous avons enrôlé 18 personnes au premier jour et 13 autres ce jour (Ndlr : mercredi 18 juin 2014). Nous avons eu un problème d’encre au début mais les choses sont vite rentrées dans l’ordre », avance Claude Minoungou, enthousiaste.

Mais cet engagement est quelque peu émoussé par les problèmes financiers. « On n’a pas encore reçu l’avance, les 85 000 francs CFA prévus dans le cadre du contrat. Nous n’avons plus de carburant ni de quoi nous nourrir. Mais il semble que çà ira d’ici vendredi », fulmine-t-il, soutenu dans sa relative colère par son camarade de fortune. Visiblement gagnés par l’ennui, les deux opérateurs parlent de tout et rien, en attendant d’éventuels électeurs. Mais ils ne sont pas seuls : leurs collègues, formant les deux équipes de l’école Somgandé "D", les ont rejoints avec leurs kits en main. Ils n’ont pas de salle pour remplir leur mission. L’un d’entre eux, en l’occurrence, Franck Koné de l’équipe 1 explique qu’à l’entame de l’enrôlement, le directeur de l’école Somgandé "B" les a offert deux salles pour le travail. Ce qui leur a permis d’enregistrer 7 personnes pour son équipe et 3 pour la seconde équipe de l’école Somgandé "D", au cours de la journée de lancement de l’opération. Seulement, a-t-il regretté, appuyé par un de ses collègues, cette solidarité ne s’est pas étalée au deuxième jour de l’opération, à cause de la consommation d’énergie provoquée par les kits utilisés.

Des problèmes à la pelle

D’un arrondissement à un autre, le manque d’affluence est frappant. Les électeurs se font rares comme des larmes de cheval. La situation est également palpable dans l’arrondissement n°2, plus précisément au CEG municipal de Paspanga, où Maïmouna Sougué a installé ses quartiers pour servir les électeurs. Dans l’attente de ceux-ci, elle lit un document, pour ne pas manifestement sombrer dans l’ennui. « Ça se passe bien, seulement il n’y a pas d’affluence. Depuis le début, j’ai pu avoir 20 électeurs», mentionne-t-elle, les yeux rivés sur sa machine pour les besoins de la cause. Aussi, a-t-elle évoqué le retard de l’avance sur solde, un problème national, susurre-t-on. Se disant « confiant » que les électeurs répondront massivement à l’appel avec le temps, le président de la Commission électorale indépendante d’arrondissement (CEIA) de l’arrondissement n°4, Lassané Dao, vit les contraintes aux côtés des agents recenseurs. Il en veut pour preuve, les problèmes d’accès au site d’enrôlement du village de Sogdin, du fait de l’hivernage. « Hier mardi 17 juin, les trois opérateurs de kits n’ont pas pu avoir l’accès à Sogdin, à cause d’un cassis submergé par les eaux de pluie et difficile à traverser. Je les ai redéployés sur le site de Wapassi où ils ont retrouvé d’autres collègues. Ce matin (Ndlr : mercredi 18 juin), je les ai finalement embarqués dans mon véhicule avec leurs motos pour les amener à Sodgin », rapporte-t-il. Et que répond le mandataire de la CENI au sujet de l’indisponibilité des salles pour les opérateurs de kits ? « C’est la période des examens. Les différents responsables des écoles sont allés pour les corrections. Nous essayons de faire avec ceux qui sont là », réplique-t-il. Pour la question de l’octroi des avances sur solde, il a argué: « Ce sont les procédures, sinon nous avons saisi la CENI pour cela». Qu’en est-il de la résolution de ces écueils du côté de l’institution électorale ? « Nous avons demandé à nos démembrements d’avoir des initiatives. Nous sommes en période d’examens. Il y a les élections, mais il faut aussi que nos enfants passent les examens. Nous les avons exhortés, en cas de manque de salles, de prendre des initiatives. A savoir par exemple, étudier la possibilité d’installer des hangars provisoires, le temps que les examens passent », rassure le commissaire de la CENI et superviseur général de la commune de Ouagadougou, Idrissou Kouanda. A propos des avances aux opérateurs de kits, il déclare : « Une fois que vous avez signé un contrat, il faut commencer le travail avant de demander l’argent. Nous avons signé un contrat de deux mois avec les agents recenseurs. Néanmoins, nous avons demandé à nos démembrements de transmettre la liste de ceux qui sont dans le besoin et on va les régler. La CENI est là-dessus ». Pour le manque d’affluence, le commissaire Kouanda a commenté : «C’est une révision. On ne peut pas avoir la même affluence qu’en 2012. La CENI a fait ce qu’elle pouvait en termes d’information du public. C’est maintenant aux partis politiques qui ont intérêt à appeler les électeurs à se faire enrôler ». Et de conclure : «Nous invitons les partis politiques à organiser des meetings pour mobiliser les électeurs autour de l’opération. Ils doivent aider la CENI, qui, du reste, a ciblé les yaars et grands carrefours pour des animations ».

Kader Patrick
KARANTAO
Safiatou SANA
(Stagiaire)

 Commentaires