Les acteurs de la filière mangue de la région ouest étaient réunis du 17 au 18 juin 2014 à Bobo-Dioulasso. Objectif, échanger sur la mise en place de la plateforme d’innovation pour l’amélioration de la production de la mangue dans les provinces du Houet, du Kénédougou et de la Comoé. L’ouverture des travaux de cette rencontre, placée sous l’égide du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAO), était présidée par la haut-commissaire de la province du Houet, Nandy Somé/Diallo.
Au Burkina, la mangue constitue l’un des principaux produits d’exportation et joue, de ce fait, un rôle majeur dans le développement économique de notre pays et dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural.
Considérée comme l’une des plus vieilles productions fruitières, la filière mangue est aujourd’hui confrontée à d’énormes difficultés, ce qui entraîne ainsi une sérieuse baisse, aussi bien de la qualité que des rendements dans les vergers.
Une situation qui préoccupe les producteurs mais aussi et surtout le président de l’Association des producteurs de mangue du Burkina (APROMAB), Paul Ouédraogo, et pour qui «la mangue est une vieille filière confrontée aux problèmes de production, du marché international, de transformation, de consommation, etc.»
Les nombreuses inquiétudes qui ne cessaient de troubler le sommeil de l’ensemble des acteurs de la filière semblent désormais trouver un début de solution, et cela grâce au PPAO, un programme qui a pour objectif de générer et de diffuser des technologies améliorées pour l’intensification durable des productions agricoles dans un contexte de coopération scientifique régionale en vue de contribuer à l’augmentation de la productivité agricole.
Au Burkina, la mangue fait partie de la dizaine de filières qui ont été identifiées par le PPAO pour des actions de concertation en vue d’asseoir une plateforme d’innovation pour en booster la production en quantité et en qualité. C’est l’objet de cet atelier qui s’est tenu à Bobo-Dioulasso et qui a regroupé une cinquantaine de participants issus des organisations agricoles, de la recherche, des services de vulgarisation, du secteur privé, des ONG, des institutions de financement, des projets et programmes, des autorités administratives, des méfias, etc.
Placée sous le thème Mise en place de la plateforme d’innovation sur l’amélioration de la production de la mangue dans les provinces du Houet, du Kénédougou et de la Comoé, cette rencontre visait surtout à permettre aux participants de dégager de nouvelles pistes pour une relance de la filière mangue au Burkina. Ce qui devra nécessairement se traduire par l’adoption de nouvelles technologies telles que préconisées par la plateforme d’innovation.
Toujours est-il que les conclusions de cette rencontre étaient beaucoup attendues par l’ensemble des participants. Des acteurs de la filière dont la participation à cet atelier aura surtout contribuer à une maîtrise parfaite du sujet pour enfin déboucher sur des propositions concrètes où chaque acteur semble trouver son compte.
Des résultats issus des travaux de cet atelier, on retiendra d’abord l’identification, par les participants, d’un répertoire de technologies et d’innovations prometteuses identifiées, mais aussi la nécessité pour l’ensemble des acteurs d’établir des partenariats de collaboration et de partage d’expériences. Tout cela sous la coordination du PPAO, représentée à cette rencontre par le Dr Dona Dakuo.
Jonas Apollinaire Kaboré
Encadré
Plateforme d’innovation
Le concept de plateforme d’innovation se réfère à un ensemble de parties prenantes liées entre elles par leurs intérêts autour d’une problématique donnée, d’un défi ou d’une opportunité en vue d’améliorer les performances d’une filière au profit des différents acteurs. La plateforme d’innovation met en relation plusieurs acteurs d’une chaîne de valeur autour d’un objectif commun.
Les caractéristiques essentielles de la plateforme d’innovation sont la synergie d’action, l’équité et la transparence. En outre, les plateformes d’innovation sont composées de divers acteurs qui coopèrent, échangent les informations, partagent des tâches pour mener à bien les nécessaires activités de l’innovation