L’information a été rendue publique seulement le 22 novembre 2012. Simone Gbagbo faisait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) depuis le mois de février. La Justice internationale la soupçonne de meurtres, de viols et d’autres formes de violences sexuelles. L’épouse de l’ancien chef d’Etat ivoirien, politiquement très engagée, a été de tous les combats de son époux pour résister et préserver son pouvoir, jusqu’à la défaite militaire de mars 2010. Fidèle parmi les fidèles, elle ne fut pas que première dame à inaugurer les chrysanthèmes. C’est la militante, la femme politique à qui on attribuait à tort ou à raison les fameux escadrons de la mort qui intéressent aujourd’hui la CPI. Simone qui rejoint Laurent Gbagbo à la Haye, ce pourrait être le titre d’un film. L’histoire d’un couple, Les Gbagbo, qui s’est construit dans la clandestinité de la lutte contre le régime du parti unique de Houphouët-Boigny et qui, par les aléas de l’histoire, se retrouve au pouvoir, se laisse enivrer par lui pour finir dans les cachots de l’histoire. Ces pseudo-hérauts de la démocratie se sont finalement révélés aux yeux du monde, comme des apprentis dictateurs tant leur volonté de garder le pouvoir n’a pas fait l’économie du sang et des cadavres de milliers de victimes. Le Front populaire ivoirien (FPI) a dénoncé ce mandat d’arrêt contre Simone, le traitant d’injuste et ayant pour objectif final Laurent Gbagbo. Pourtant, depuis mars 2010 que Simone Gbagbo est aux arrêts, ce mandat de la CPI lui pendait au nez. La nouvelle de son inculpation par la CPI tombe au moment où le juge ivoirien a commencé les auditions sur les mêmes chefs d’inculpation.
Que va faire le gouvernement ivoirien ? Celui-ci s’était empressé d’expédier Laurent Gbagbo à la Haye. Aura-t-il le même réflexe ? Le couple Gbagbo va probablement se reconstituer à la Haye. Mais cette fois, on attendra d’eux d’éclairer le monde sur cet intermède sanglant dans l’histoire de la Côte d’ivoire.