La Cour correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso a statué, le lundi 16 juin 2014, sur un cas de menace de mort, d’injures non publiques et de coups et blessures volontaires sur la personne d’une femme dénommé PV. Les faits se sont déroulés au secteur 16 de Bobo, entre CM, un homme et la dame en question, le 27 avril 2014 aux environs de 4 heures du matin. Selon PV, c’est à cette heure-là qu’elle est sortie de chez elle pour faire sa prière devant son domicile. Et CM l’a rejoint en la traitant de folle, de prostituée tout en la rouant de coups.
C’est ainsi qu’en essayant de se défendre, elle aurait pris un récipient contenant un quelconque liquide qu’elle a versé sur son agresseur. Elle a aussi ajouté que c’est SA un homme de 70 ans de passage pour aller à sa prière matinale, qui est intervenu pour que CM la lâche. Dans sa version des faits, CM a déclaré devant le Tribunal que vers 4 heures du matin, il avait son frère souffrant qu’il a accompagné à l’hôpital.
De retour à la maison, il est allé acheter du pain pour que ce dernier puisse manger afin de prendre ses comprimés. C’est là qu’il aurait aperçu PV avec qui les relations étaient tendues depuis un certain temps. «Je me suis approché d’elle pour faire la paix. Mais elle a versé une mixture sur mon visage et j’ai tenté de me défendre en lui donnant un coup de pied au niveau de sa taille», a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter qu’il n’a pas adressé d’injures à PV. « Elle a confié à des gens que la mixture qu’elle a versé sur mon visage est un mélange d’urine et de piment visant à détruire mes yeux pour de bon», a-t-il ajouté. Pour les juges et le parquet, CM avaient une mauvaise intention car il est peu raisonnable de chercher à faire la paix avec quelqu’un à une telle heure.
Le témoin SA a reconnu qu’il a retrouvé CM et PV en train de se battre quand il partait à la mosquée. «J’ai demandé d’arrêter la bagarre au nom de Dieu et ils ont cessé», a-t-il dit. Au cours du procès, PV a présenté des certificats médicaux et autres documents qui ont prouvé qu’elle a été incapable de mener ses activités courantes pendant plus d’un mois.« J’ai payé des médicaments pour me soigner après qu’il m’ait battue. Et j’ai perdu beaucoup d’argent car je ne pouvais pas travailler pendant un bon moment», a-t-elle souligné.
S’adressant aux familles des deux personnes en cause, le parquet a demandé pourquoi les parents qui savaient que les deux personnes ne s’entendaient pas, ne sont pas intervenus pour régler le problème pour la quiétude du voisinage? «Voilà que rien n’a été fait et le climat est pourri entre les familles, vous », a affirmé le Tribunal. Au regard des faits relatés, les juges ont estimé que CM est coupable du fait de coups et blessures volontaires sur PV. Ils l’ont condamné à 24 mois de prison assortis de sursis et à payer plus de 584 000 F CFA comme dommages et intérêts et frais de soins médicaux. PV avait demandé à CM plus de 750000 F.