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Le Quotidien N° 1090 du 17/6/2014

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Agissements des 7 soldats burkinabé au Mali : le summum de la bêtise
Publié le mercredi 18 juin 2014   |  Le Quotidien




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Abracadabrante ! Peut-on s’exclamer à la vue de ces images qui circulent sur la toile. Sans doute, c’est aussi un coup dur pour la hiérarchie militaire burkinabè. Au-delà d’elle, ce sont les premières autorités du pays qui doivent s’attrister face à ce qu’il faut qualifier, hic et nunc, d’acte d’indiscipline. En tout cas, l’image négative du pays à l’extérieur a été vendue à peu de frais. Vous l’aurez certainement compris. En effet, sept militaires burkinabè de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) ont été rapatriés par les autorités maliennes le 12 juin 2014 pour avoir, dit-on, posé avec des jeunes touaregs agitant un drapeau du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touarègue séparatiste. Une scène des plus insolites qui s’est déroulée, précise-t-on, à Ber dans la région de Tombouctou. En entendant que la hiérarchie militaire et les responsables de la MINUSMA se prononcent et qu’ils fournissent à l’opinion des éclaircissements sur cet acte posé par les bidasses burkinabè, on ne peut pas se passer de commentaires, tant les faits constituent un manquement aux principes de la neutralité si chers à l’Organisation des Nations unies, en pareille situation. Pour sûr, au bord du Djoliba, les commentaires fusent de partout et l’indignation est totale. Et c’est surtout la presse qui relaie ce qu’on peut appeler « levée de tollé ». « Les Maliens ont été choqués de voir ces images qui étaient à la limite de la provocation », peut-on, en effet, lire dans certains médias maliens pour qui, « les autorités maliennes estiment que certains pays voisins, censés être dans notre pays pour nous aider à recouvrer notre intégrité territoriale, ont certainement des intentions inavouées. Ils ne sont pas tous là pour la cause du Mali. D’autres sont là pour la cause des séparatistes ». Il fallait s’y attendre quand on connait la froideur supposée ou réelle des relations qui existent entre Koulouba et Kosyam. Donc, cerise sur le gâteau, les autorités maliennes n’ont pas perdu du temps pour expulser les sept militaires burkinabè. Elles qui n’attendaient pas mieux pour montrer aux yeux du monde que le Burkina ne roule pas pour le Mali. En effet, les autorités bamakoises n’ont eu de cesse de suspecter, à tord ou à raison, le Burkina d’une affinité avec la rébellion touarègue. Alors, voir des soldats burkinabè avec des jeunes touaregs agitant le drapeau du MNLA est aux yeux du pouvoir malien le comble. « C’est la fin des haricots » comme le dirait l’autre, s’exprimant en langue Dioula, pour dire que « la discussion est terminée ». Pour un flagrant délit, ç’en était un. Nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes, le Burkina ne peut que s’en prend à lui-même, tout au plus, à ses soldats qui ont franchi le rubicond.
Car, à la vue des images qui circulent sur les réseaux sociaux, on ne peut que condamner avec la dernière énergie ce comportement qui ternit profondément l’image du pays. En effet, on y voit les soldats burkinabè, armes à main, posant avec des jeunes touaregs agitant fièrement le drapeau du MNLA. A l’analyse de ces images, on conclut à une jubilation d’une troupe après une victoire sur l’ennemi. Difficile en effet d’accorder le bénéfice du doute ou la présomption d’innocence à ces soldats qui, manifestement, n’ignorent pas les couleurs du drapeau du MNLA. En posant avec ces jeunes, nos soldats se sont-ils réellement posés des questions ? Et si ces jeunes détenaient des explosifs ? Pourquoi tant de légèreté ? Pourquoi afficher une telle affinité avec ces séparatistes, récemment ragaillardis par les événements de Kidal, les 17 et 21 mai derniers, où ils ont engrangé une victoire militaire sur les forces loyalistes. S’afficher de la sorte, aux yeux du monde, avec ces images, est scandaleux et le pays devra en tirer toutes les conséquences. Toute chose qui nous oblige encore à parler de la récurrente question de la discipline au sein de la grande muette. Car, l’agissement des sept soldats est en porte-à-faux avec les règles élémentaires régissant le fonctionnement des casques bleus. Enfreindre donc à ces règles est faire montre d’un comportement d’indiscipline passible de lourdes sanctions. Nos autorités militaires devront situer les responsabilités et au besoin, appliquer les sanctions que les lois prévoient en pareille circonstance. C’est en cela qu’on pourra redorer le blason de nos forces armées nationales. Au-delà du Burkina, c’est l’image de l’ONU, à travers ses casques bleus, qui se trouve écorchée. Des casques bleus qui sont souvent accusés d’être auteurs des exactions de tout genre sur des populations, sur les théâtres des opérations où ils interviennent. Avec ce dernier cas, le tableau est loin d’être reluisant .


La Rédaction

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