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Le Quotidien N° 1090 du 17/6/2014

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Commune de Kantchari / Tapoa : le fonctionnement du conseil paralyse Quand un préfet ignore les textes
Publié le mercredi 18 juin 2014   |  Le Quotidien




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La commune de Kantchari, dans la province de la Tapoa, n’a plus de conseil municipal depuis le décès de son maire, Sylvestre Diataga Ouoba, le 7 mai 2014. Et pour cause, depuis la disparition du maire, les conseillers peinent à accorder les violons pour élire un nouveau conseil. Les élections convoquées le 31 mai et le 3 juin derniers ont été minées par des erreurs administratives, des polémiques et des contestations. Désormais, c’est devant le juge administratif que les conseillers ont porté leurs différends. Mais en attendant, des rumeurs sur l’éventuelle désignation d’un intérim menacent de polluer le climat social à Kantchari.
Lors de la visite au cours d’une cérémonie organisée le 16 juin dernier dans le village de Boudiéri, il n’y avait personne pour représenter le conseil municipal. Finalement, c’est au haut-commissaire de la province de la Tapoa que ce qui est censé être le message du conseil a été remis. En effet, depuis le 7 juin 2014, Kantchari n’a plus de maire. Après la disparition de son maire élu à l’issue des élections du 2 décembre 2012, les conseillers se livrent à des guéguerres pour le contrôle de la mairie et ce, à la faveur d’une erreur administrative qui a sonné le déclic. On est en effet le 31 mai 2014, date à laquelle les conseillers de la localité ont été convoqués pour la mise en place du conseil municipal. Mais dans la salle de réunion de la mairie, le préfet de Kantchari commettra une erreur importante sur l’interprétation de ‘’ la majorité absolue’’. Selon l’entendement du préfet, la majorité absolue signifierait qu’une seule voix de différence suffit pour remporter le scrutin. Pourtant, la majorité absolue devrait s’entendre de ce que le vainqueur obtienne 50% du suffrage total plus au moins une voix, autrement dit plus de 51% du suffrage total exprimé. Et c’est seulement après 3 tours de scrutin sans vainqueur que recours était fait à la majorité simple. Les participants, du fait de leur méconnaissance des textes, se sont laissés aussi embarquer dans le kayac à erreur du préfet. Le bureau de séance a été alors mis en place et les élections pouvaient commencer. Au poste de maire, contre le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), deux candidats de l’Union pour la république (UPR). En effet l’un deux, Gérard Minamba, a décidé de rompre avec la discipline de son parti qui a désigné Dihouada Eloge Ouoba comme son candidat. Bref, au terme du premier tour du vote, Dihouada Eloge Ouoba obtiendra 25 voix contre 18 pour chacun de ses deux concurrents. Conformément à l’interprétation que le préfet a donnée à la majorité absolue, celui-ci, le conseiller Dihouada Eloge Ouoba, a donc été proclamé vainqueur, et s’en sont suivis les conseils des autorités locales présentes, des allocutions et autres formalités qui entourent l’élection d’un maire. Selon diverses sources, les deux candidats perdants, sans s’opposer à l’élection de leur concurrent, ne se sont pas présentés aux élections du premier adjoint et du deuxième adjoint au maire, ni encore pour le poste des affaires financières et économiques. Et les prétendants à ces trois postes ont chacun été désignés par acclamation, faute d’adversaires. Les deux candidats perdants au poste du maire auraient à la fin de la séance, quitté pas feutrés la salle, sans remplir la liste de présence qui était ouverte. Mais le maire élu ne jubilera pas plus de 10 heures. En effet, le jour des élections, à 22 h 30 mn, un coup de fil du préfet convoquera le conseiller Dihouda Eloge Ouoba dans son bureau pour lui apprendre que son élection n’était pas valable parce qu’entâchée d’irrégularités dues à sa mauvaise interprétation de la majorité absolue. Les différents conseillers seront convoqués pour une nouvelle élection le 3 juin 2014, avec l’accord des formations politiques. Mais très vite, la séance se retrouvera dans un cul-de-sac. En effet, le préfet, après avoir donné la meilleure définition de la majorité absolue, donc corrigé son erreur, a déclaré que l’élection ne concernait que le poste de maire, les autres ayant déjà été pourvus par acclamation. Mais contre ce que le préfet a déclaré, deux conseillers, Minamba Gérard Ouoba et Issa Tankoano, ont soutenu que tous les postes devaient être remis en jeu. Mais les autres conseillers ont refusé d’accéder à leurs desiderata. Selon plusieurs sources, les deux ont alors quitté la salle malgré l’intervention des autorités pour les y ramener. Finalement, c’est en queue de poisson que cette séance s’est terminée. A quand un conseil pour Kantchari, pôle économique au carrefour du Bénin et du Niger ? La réponse se trouve désormais entre les mains du juge administratif, le tribunal administratif de Diapaga ayant été saisi par Minamba Gérard Ouaba et Issa Tankoano. Selon nos informations, c’est le haut-commissaire de la Tapoa qui exécuterait les affaires courantes de la commune pour le moment. Mais le 16 juin dernier, une rumeur courrait à Kantchari et menaçait de raviver la tension et créer une manifestation de certains habitants de Kantchari. Selon cette rumeur, le nommé Minamba premier adjoint sortant au maire, serait prétendu désigné comme intérimaire. Toute chose pour laquelle certains crient déjà à l’injustice et promettent une vive réaction au cas où cette mesure s’averait. Cependant, selon une source secrète, ce dernier assurerait déjà de manière informelle et sournoise la gestion de certaines affaires courantes. Une fois encore, la nécessité de former les autorités locales à la maîtrise des textes de loi refait surface .


Par Roger Melchisédech KABRE

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