Décidément, Ouagadougou est devenue un «Far West» où il ne se passe plus une semaine sans qu’on déplore des actes de banditisme parfois audacieux. La nuit du dimanche 18 juin 2014, peu avant 22 heures, des bandits armés et en tenue militaire ont ainsi encore braqué une station d’essence au quartier Saint-Léon, non loin d’«Oscar yaar», emportant le coffre-fort et son contenu. Avant de passer à l’acte, ils ont semé la panique aux alentours en prétextant un couvre-feu.
«Il était 21h20 quand un individu, habillé en tenue militaire et arme au poing, est venu nous dire de rentrer à la maison, car un couvre-feu venait d’être décrété. Aussitôt, c’est le sauve-qui-peut. Une fois à la maison, j’ai allumé mon poste radio pour écouter les informations, mais aucune station n’en faisait cas. C’est ce matin (ndlr : lundi 16 juin 2014) que nous avons compris qu’il s’agissait d’un leurre pour cambrioler la station ». C’est en ces termes que notre interlocuteur nous a conté l’histoire rocambolesque de ce nième braquage à main armée dans la ville de Ouagadougou : en effet, dans la nuit du dimanche 15 juin dernier, une modeste station-service à deux pompes située en face d’«Oscar yaar», au quartier Saint-Léon, a reçu la visite de bandits armés aux environs de 22 heures.
Du fait de la panique créée par l’annonce de leur «faux couvre-feu», personne n’a pu donner leur nombre exact, mais une source prétend qu’ils étaient moins de cinq. Aussi ont-ils pu accomplir allégrement, et en peu de temps, leur sale besogne. Une chose est sûre, les deux pompistes qui étaient de service ont été tenus en respect. Bilan : le coffre-fort, qui était solidement encastré dans le mur, a été arraché et emporté avec la liquidité qui s’y trouvait et dont on ignore encore le montant. Les téléphones portables des pompistes ont été également emportés. Mais fort heureusement, aucun pompiste n’a été blessé. Les brigands se sont-ils inspirés, comme certains de nos interlocuteurs le pensent, de cette crise larvée qui secoue le Burkina et qui donne lieu à toutes les supputations ? Allez savoir !
En tout cas, ce nième hold-up vient rappeler combien l’insécurité gagne du terrain non seulement à Ouagadougou, mais aussi à travers tout le pays. Il vient s’ajouter à la liste déjà longue de cambriolages d’institutions financières et bancaires. On se rappelle celui de la Caisse populaire de Boulsa le jeudi 23 janvier 2014, ceux de Mogtédo le 13 mai 2014 ou encore de l’agence de la Banque sahélo-saharienne pour l’Investissement et le Commerce de Tampouy, le vendredi 23 mai 2014. Les forces de l’ordre se sont déjà saisies de l’affaire et peut-être que leurs investigations permettront de mettre hors d’état de nuire ces bandits de grand chemin. D’ores et déjà, la question se pose de savoir s’il s’agissait de vrais militaires ou de chenapans qui se sont fait passer pour tels.