Comme prévu, le face-à-face Zéphirin Diabré et Ibrahim Sanon a eu lieun le samedi 14 juin 2014, à Bobo-Dioulasso. En effet, au moment où l’opposition politique, avec Zéphirin Diabré à sa tête, était au stade Aboubacar Sangoulé Lamizana pour dire non au référendum, à la modification de l’article 37 de la Constitution et au Sénat, la jeunesse du CDP/Houet, conduite par Ibrahim Sanon, était au plateau omnisport de Yéguéré pour dire oui au référendum, à la modification de l’article 37 et au Sénat. Aussi, Ibrahim Sanon et ses camarades ont demandé au président du Faso de se porter candidat à sa propre succession, en 2015, car celui-ci est, selon eux, l’espoir de toute la jeunesse burkinabè. Présent aux cotés des jeunes, Salia Sanou n’a pas managé ses adversaires d’en face qu’il qualifie de « petits » pour faire le recto-verso qu’ils prétendent. Pour la circonstance, la sortie des jeunes fut relativement importante.
Animations artistiques, éloges du président Blaise Compaoré, appel au référendum, à la modification de l’article 37 de la Constitution, à la candidature de Blaise Compaoré en 2015 et à la mise en place du Sénat. Tels ont été les moments forts de ce meeting. Ce meeting, selon ses organisateurs, se veut un cadre pour eux de réaffirmer leur reconnaissance au président Blaise Compaoré pour ses multiples actions en faveur de la paix et le développement du pays, particulièrement pour la jeunesse.
D’entrée de jeu, c’est une suite de douze (12) jeunes qualifiés de «jeunes leaders » qui se sont succédé au parloir. En main, chacun tenait un bout de papier sur lequel il est écrit un message qu’il se devait de livrer à la foule. Ces messages ne sont autres que ce pourquoi le meeting a été organisé. Deux d’entre eux ont particulièrement marqué l’assistance. A propos, Drissa Guira, président du conseil régional des jeunes des Hauts-Bassins n’a pas managé ceux qui, selon lui, se prennent pour des jeunes leaders à Bobo-Dioulasso. « On connait la jeunesse du Houet. On connait la jeunesse de Bobo-Dioulasso, si elle dit oui, c’est oui, si elle dit non c’est non. Mais ce soir, elle dit oui pour continuer avec Blaise Compaoré », a-t-il fait savoir avant de préciser que rien n’interdit la modification de l’article 37. Ainsi, il a signifié que ceux qui sont contre le référendum sont contre la démocratie.
Et Karim Barro, maire de l’arrondissement n°6 d’ajouter : « Est-ce qu’on a peur de quelqu’un pour modifier l’article 37 ? », avant de crier haut et fort : « Quelqu’un qui était avec nous peut-il nous empêcher de faire ce que nous voulons ? » A l’en croire, le CDP a la force de modifier cet article qui fait obstacle à la candidature de Blaise Compaoré en 2015, mais dit-il, « le fait de vouloir aller au référendum atteste de notre attachement aux valeurs démocratiques ».
« Seul le CDP a le secret
du recto-verso »
S’il y a quelqu’un qui a été le plus heureux lors de ce meeting, c’est bien le responsable des jeunes du CDP/Houet, à savoir Ibrahim Sanon. Apparemment, la jeunesse du CDP/Houet tenait son meeting avec un regard tourné vers le stade Sangoulé Lamizana, car à chaque fois qu’un orateur prenait la parole, il donnait la situation de la mobilisation du CFOP. C’est ainsi que fier d’avoir réussi son pari, à savoir empêcher le « en haut en bas, recto-verso » du CFOP, Ibrahim Sanon a laissé entendre que seul le CDP a le secret du « recto-verso ». Avant d’appeler au référendum et autres, il a précisé que le CDP et ses alliés, avec à leur tête le président Blaise Compaoré, sont les seuls garants de la paix au Burkina Faso. Cependant, dit-il, « la jeunesse du Houet est attachée aux valeurs prônées par Blaise Compaoré. Dans le but de permettre à Blaise Compaoré de continuer dans ce sens, elle (la jeunesse) lui demande de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2015 pour assurer le développement et la paix au pays». Tout comme ses prédécesseurs, il a appelé à l’arbitrage du peuple pour trancher les opinions sur l’épineuse question de l’article 37 de la Constitution. Afin de faire de Blaise Compaoré le président du Faso en 2015, il a invité les jeunes à aller se faire enrôler pour aller au référendum en vu de modifier l’article 37 de la Constitution, qui ne le permet pas en l’état actuel.
Salia Sanou, le « sorcier »
de Bobo-Dioulasso
Salia Sanou, toujours fidèle à ses propos, n’a pas fait de cadeau à ses adversaires d’en face. Après les avoir traités de « petits » pour remplir le stade, il a fait savoir que lorsque la jeunesse du CDP se lève, le MPP (et non le CFOP) tremble. Aussi a-t-il ajouté, « la cour du sorcier n’est pas un endroit où vont jouer les enfants ». De Zéphirin Diabré à Roch, en passant par Salif et Simon, chacun en a eu pour son grade. Individuellement, chacun a été traité amèrement par le maire de Bobo Dioulasso. En effet, s’interroge-t-il, « comment comprendre qu’après avoir géré le pays pendant plusieurs années, ils reviennent remettre en cause le développement de la ville de Bobo-Dioulasso dont ils ont eu l’occasion de bâtir» ? « Ils ne sont pas bien placés pour parler du retard de Bobo-Dioulasso », a-t-il dit avant d’ajouter que le changement tant prôné par l’opposition politique s’est déjà opéré, à savoir mettre de côté tous ceux qui bloquent le développement du pays et particulièrement la ville de Bobo-Dioulasso en empêchant la mise en place des institutions et des hommes à même de conduire le Burkina vers ce développement. Sûr des actions en faveur du développement de la ville de Sya (en particulier), Salia Sanou a, avec conviction, fait savoir que 80 hectares ont été dégagés pour construire « un hôpital international à Bobo-Dioulasso », et la liste est loin d’être exhaustive, selon lui.
Le Balai citoyen et le Mouvement en rouge dans le collimateur de Salia Sanou
Après avoir amèrement malmené ses adversaires, Salia Sanou s’est retourné vers les mouvements de la société civile, particulièrement le Balai citoyen et le Mouvement en rouge. Eux aussi n’ont pas été caressés dans le sens du poil. Il a fait savoir que ces mouvements sont constitués de personnes qui ont perdu le repère. Ainsi, il a exprimé son indignation du fait que ces mouvements, au lieu de faire la part des choses, entre ce qui a été fait et ce qui ne l’est pas, passent leur temps à remettre en cause toutes les actions de développement entreprises. Pourtant, dit-il, « tout le pays est en chantier ». Mécontent de ces mouvements, Salia Sanou n’exclut pas de devenir lui-même un balayeur pour les balayer. Il a, à voix basse, demandé aux jeunes de rester sereins car, dit-il, « nous construisons ce pays pour vous ». Pour finir, il leur a demandé d’aller se faire enrôler pour reporter Blaise Compaoré à Kosyam en 2015.
La conviction de Alpha Yago
Alpha Yago, secrétaire général adjoint chargé du mouvement associatif au CDP, ne pouvait pas, selon lui, se faire conter cet évènement. Fier de « l’échec » du CFOP et de la « victoire » de la jeunesse du CDP/Houet, Alpha Yago s’est réjoui. Pour lui, au regard du contexte particulier de Bobo-Dioulasso, il était évident que le « en haut en bas et recto-verso » du CFOP n’aurait pas lieu. Chose qui, selon lui, réconforte le CDP dans sa position, à savoir demander l’arbitrage du peuple pour trancher la question de l’article 37 de la Constitution. « Les différentes mobilisations de ce soir viennent de trancher. Il n’y a plus de doute, les populations sont pour le référendum. Et nous estimons que tout bon démocrate ne doit pas trouver d’inconvénient en cela ». Pour finir avec le meeting, Salia Sanou a annoncé la tenue d’un meeting des femmes du CDP/Houet pour la même cause que la présente .