Ouagadougou (Burkina Faso) : Le rapport d’autopsie du médecin-légiste français sur les causes du décès du juge constitutionnel Salifou Nébié, conclut à une mort accidentelle , a appris APA, vendredi, auprès des médias.
Le juge Salif Nébié a été retrouvé mort dans des conditions suspectes, le 24 mai dernier, sur une route à Saponé (environ 50 kilomètres au sud de Ouagadougou).
Le rapport du médecin légiste français Stéphane Chochois est formel : il s'agit d'un accident routier et non d'un homicide volontaire, selon Jeune Afrique.
« Rédigé par le médecin légiste français Stéphane Chochois, dépêché à Ouagadougou dans le cadre d'une demande d'assistance technique, le texte, dont Jeune Afrique a obtenu une copie, conclut que le juge constitutionnel est décédé +des suites d'un accident de la circulation, avec percussion violente par un engin indéterminé + », relate le journal.
Le rapport daté du 12 juin, précise-t-on, exclut donc la thèse d'un homicide volontaire, avancée dans un premier temps par Wenceslas Ilboudo, le procureur général du Faso, ainsi que par les proches de la victime.
Selon la source, le médecin légiste affirme que des traces "d'impact d'un quelconque objet contondant" sur la tête, des signes "d'empoignade ou de défense sur les zones classiques anatomiques où elles sont recherchées" ou encore "d'utilisation d'arme blanche" n'ont pas été retrouvés sur la dépouille mortelle de Salifou Nébié.
Dans le rapport, il serait précisé que des traces "d'alcoolisation aigue" ont été relevées sur le cadavre.
Le rapport d'autopsie du Dr Chochois (réalisée le 4 juin à la morgue du centre hospitalier de Ouagadougou) aurait été transmis à la justice burkinabè.
Ce rapport d'autopsie contredit les premières analyses mortuaires réalisées le 27 mai par une équipe burkinabè.
Celles-ci faisaient état "d'usage d'armes contondantes" et avaient conduit le procureur général du Faso, Wenceslas Ilboudo, à publiquement évoquer la piste d'un "homicide volontaire".
La mort brutale et suspecte du juge constitutionnel a plongé le corps de la magistrature et les populations burkinabè dans des interrogations. Certains analystes avancent la piste politique pour expliquer ce décès.
Ils estiment qu'avec la situation politique nationale actuelle, marquée par des divergences, la position du juge Nébié au Conseil constitutionnel pourrait être la raison de son « élimination ».
Son inhumation, lundi dernier, avait été émaillé par la huée puis, la lapidation au cimetière du président du Conseil constitutionnel, Dé Albert Milogo par une foule en colère.