La Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo, l’épouse de Laurent Gbagbo. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire est détenue au nord du pays et inculpée notamment de génocide.
La Cour pénale internationale a annoncé jeudi avoir levé les scellés sur un mandat d’arrêt émis en février contre Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, pour des crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011. La CPI précise dans un communiqué que le mandat d’arrêt avait été demandé par le procureur le 7 février et délivré sous scellés par les 29 février. Simone Gbagbo, 63 ans, est soupçonnée de meurtres, de viols et d’autres formes de violences sexuelles, d’autres actes inhumains et d’actes de persécution, commis sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, a précisé la CPI. Elle est détenue dans le nord de la Côte d’Ivoire depuis avril 2011.
"Simone Gbagbo était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari"
Son époux, Laurent Gbagbo, est lui aussi soupçonné de crimes contre l’humanité par la CPI. Il avait été écroué à La Haye en novembre 2011, devenant le premier ancien chef d’Etat remis à la CPI. Son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président Alassane Ouattara, avait plongé le pays dans une crise qui avait fait 3000 morts. "Simone Gbagbo était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari", a indiqué la CPI dans le mandat d’arrêt : "elle a participé à toutes les réunions tenues pendant la période considérée. Bien que n’étant pas élue, elle se comportait en alter ego de son mari, en exerçant le pouvoir de prendre des décisions d’État".
La Cour a demandé au greffe de prendre les dispositions nécessaires en vue du transfert de Mme Gbagbo à La Haye, où siège la CPI. Le transfert à La Haye de Laurent Gbagbo avait directement suivi la levée des scellés sur le mandat d’arrêt à son encontre. L’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo est actuellement poursuivie en Côte d’Ivoire pour génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat et infractions économiques dans le cadre des enquêtes sur la crise de décembre 2010-avril 2011