Chaude ambiance hier dans la matinée au parking de la mairie centrale de Bobo. En effet, des militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de la sous-section du secteur 21 y étaient allés exprimer leur indignation et leur colère à leur secrétaire général, Salia Sanou, après les propos «discourtois» de la secrétaire générale provinciale à la mobilisation féminine. C’était au cours de la rencontre préparatoire au meeting que le parti organise demain samedi sur le plateau de Yéguéré et qui se serait terminé en queue de poisson.
«CDP Houet, le retour des vieux démons ?» nous interrogions-nous dans notre parution du lundi 05 mai 2014. Dans cet article, nous faisions cas de cette nouvelle crise née des réaménagements effectués au sein du bureau de la section provinciale du parti. Un remaniement qui avait été ouvertement critiqué par des militants du parti, qui reprochaient à Salia Sanou de n’en faire qu’à sa tête et de diriger le CDP Houet au gré de ses humeurs et sans la moindre considération pour la base. Depuis ce processus de renouvellement, c’est une sorte de bicéphalisme qui semble régner au sein de la direction provinciale du parti au pouvoir. Et n’ayons pas peur de le dire : il y a les pro Salia Sanou et les pro Alfred Sanou. Conséquence, aujourd’hui le CDP Houet ressemblerait à une sorte de poudrière avec des cadres provinciaux qui se livrent quotidiennement une guerre fratricide souterraine et des militants à la base qui continuent de se regarder en chiens de faïence. Dans une telle atmosphère, la moindre étincelle suffit pour mettre le feu aux poudres.
C’est ce qui pourrait expliquer les événements du mercredi 12 juin au secteur 21 lorsqu’une mission du bureau provincial était venue s’entretenir avec les militants sur deux sujets d’actualité : l’enrôlement biométrique et la préparation du meeting des jeunes CDP prévu samedi après-midi sur le plateau de Yéguéré. Et tout se serait bien passé jusqu’aux ‘’divers’’ quand une militante aurait pris la parole pour signifier sa reconnaissance à certaines personnes-ressources de l’arrondissement sans faire allusion à la secrétaire provinciale à la mobilisation féminine, Korotimi Bagagnan, dont la récente nomination à ce poste est vue d’un mauvais œil par d’autres militants du parti. Et c’est la réaction de cette dernière à cette omission (volontaire ou involontaire) qui a été jugée scandaleuse par des participants à la rencontre.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher la colère de certains militants. S’ensuivit un tohu bohu indescriptible au point que deux militants en vinrent aux mains. Mais les choses ne tardèrent pas à rentrer dans l’ordre avec l’intervention des uns et des autres. Seulement, le calme qui régnait au secteur 21 n’était que précaire et sera d’ailleurs vite rompu, puisque dès le lendemain c’est-à-dire hier jeudi, les protagonistes, certains avec toujours des velléités offensives, se retrouvaient à la marie de Bobo. Très vite le secrétaire général de la section, Salia Sanou, joue au médiateur en accordant trois audiences successives. En premier lieu, les femmes venues en grand nombre dire leur mécontentement des propos «discourtois» de la secrétaire provinciale à la mobilisation féminine à leur endroit. Ensuite un premier groupe d’hommes venus en soutien aux femmes en colère et un deuxième groupe visiblement acquis à la cause de Korotimi Bagagnan et qui avait mobilisé des loubards pour la circonstance. Ce qui est sûr, Salia Sanou n’a pas eu la tâche facile mais aura tout de même réussi à calmer les esprits. Mais pour combien de temps ? Wait and see.