«L’autopsie va au-delà des kits ; vous pouvez avoir les meilleurs kits, mais si vous n’avez pas les hommes qu’il faut, ça ne va pas servir ». Ces propos du porte-parole du Gouvernement, Alain Edouard Traoré, lors du point de presse du Gouvernement le 5 mai dernier, a fait réagir le syndicat des médecins du Burkina. Dans la déclaration qui suit, les médecins s’insurgent contre ce qu’ils qualifient d’ « attitude de condescendance envers le corps médical » et exige des excuses de la part du porte-parole du gouvernement.
«Nous voudrions avant tout propos déplorer cette vie humaine dont nous nous battons au quotidien en tant que médecins pour sauver. Nous présentons nos condoléances les plus attristées à la famille éplorée et à l’ensemble du corps judiciaire pour cette perte énorme. C’est avec une grande indignation que le SYMEB s’insurge contre la délation monstre à l’endroit de la communauté médicale. Les chantres du jacobinisme ont de la manière la plus éhontée voulu se dérober de leurs responsabilités par la politique de l’autruche, en jetant le discrédit sur des médecins qui travaillent dans des conditions extrêmement pénibles pour offrir des soins aux peuples burkinabés.
Nous nous attendions à des félicitations à la suite du procureur qui a salué la qualité et la célérité du travail des médecins légistes burkinabé qui ont contribué à écarter les autres pistes pour garder la piste de l’homicide volontaire. Malheureusement le porte-parole du gouvernement estime qu’il n’y a pas de compétences au Burkina Faso en la matière et pour cause le ministre Alain Edouard Traoré lors de la traditionnelle conférence de presse du gouvernement le jeudi 05 juin 2014 a déclaré en ces termes : «l’autopsie va au-delà des kits ; vous pouvez avoir les meilleurs kits, mais si vous n’avez pas les hommes qu’il faut, ça ne va pas servir ». Et au ministre Traoré d’enfoncer davantage le clou en affirmant que : « peut-être les problèmes d’autopsie ne se posaient pas au Burkina Faso ces 15 ou 20 dernières années ». Mr le ministre avez-vous une idée du nombre d’autopsies réalisées par les médecins légistes burkinabés depuis 20 ans ?