Les Maisons des jeunes et de la culture (MJC) figurent le plus souvent au premier rang des doléances que les jeunes ruraux formulent aux autorités administratives et politiques lorsque ces dernières leur rendent visite. Mais une fois l’infrastructure acquise, l’engouement est de courte durée. Ces centres communautaires se retrouvent abandonnés par ceux-là qui les avaient réclamés corps et âme au motif qu’ils manquent de moyens pour l’entretien et le fonctionnement. Sur la question, nous avons approché la direction régionale de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi des Cascades qui a rassuré jouer sa partition à travers des sessions de formation.
Dans la région des Cascades, on enregistre un nombre important de Maisons des jeunes et de la culture (MJC). Les villages de Bounouna, Kossara et Takalédougou qui sont rattachés à la commune de Banfora, en passant par les plus éloignés du chef-lieu de région tels Wolonkoto, Douna, Kankalaba, Sindou et bien d’autres disposent chacun d’un centre communautaire. Ce sont des institutions socioéducatives devant abriter de manière régulière des activités éducatives, sportives au profit des populations en général et des jeunes en particulier. Selon le directeur régional de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi (DRJFPE) des Cascades, Bâ Boubakar, les MJC peuvent également abriter des activités de formation sur la base d’une participation volontaire. Cependant, force est de constater que la plupart de ces centres, depuis leur réalisation, n’ont pas très bien fonctionné.
Plusieurs difficultés relevées
Certains sont devenus l’ombre d’eux-mêmes : clôture en ruines, toiture au bord de l’effondrement et les quelques mobiliers détruits. Le constat a été confirmé par le premier adjoint au maire de Sindou, Zani Dieudonné Coulibaly, qui a attesté que la MJC de Sindou se trouve dans une situation critique parce que les deux jeunes qui y officient n’ont aucune compétence en matière d’animation d’une MJC. A cela, a-t-il poursuivi, il y a un problème de moyens financiers qui se pose car jusqu’à présent, la commune n’est pas parvenue à dégager une ligne budgétaire pour son entretien.
Du côté des jeunes chargés de l’animation et de la gestion de ces infrastructures, le manque de moyens financiers et la défaillance du matériel qui leur est alloué, ont été évoqués comme entraves à l’animation des MJC. Daouda Son, membre du comité de gestion de la MJC de Wolonkoto, une commune rurale de la Léraba située à 25 km de Banfora, a évoqué, pour sa part, le manque de moyens financiers et de matériel. A l’en croire, la MJC de sa localité dispose d’appareils performants mais malheureusement les plaques solaires qui leur ont été livrées ne peuvent pas les faire tourner pendant plus d’une heure. « Au bout d’une heure d’animation, au moment où on commence à sentir l’affluence, les batteries nous lâchent », a-t-il confié. Mariam Coulibaly du comité de gestion de la MJC de Kankalaba a embouché la même trompette pour dire que si les MJC avaient un minimum d’accompagnement en matériel et en financement, rien ne les empêcherait d’être animées à temps plein par les jeunes. « A Kankalaba, a-t-elle relevé, nous avons suffisamment de matériel mais les batteries que nous avons sont faibles ».
La formation des acteurs comme alternative
Comme on peut donc le constater, la plupart des MJC de la région des Cascades se trouvent dans une certaine léthargie. En attendant de trouver les moyens et des partenaires pour solutionner la question du manque de matériel et de finances, la DRJFPE compte jouer, un tant soit peu, sa partition en donnant des notions d’animation de MJC aux membres des structures de gestion des MJC de Wolonkoto et de Kankalaba. Selon le DR Boubakar Bâ, cette formation qui s’est tenue du 28 au 30 mai 2014 fait justement suite au constat selon lequel il existe beaucoup de Maisons de jeunes dans la région mais qui, malheureusement, ne sont pas toujours bien animées. C’est pourquoi sa structure a élaboré un programme qui vise à les dynamiser en partenariat avec le Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales et les communes engagées. « Dans ce programme, nous entendons travailler à placer les animateurs, soit en stage ou en volontariat. L’équipement de ces MJC, quant à lui, est pris en charge par le Fonds permanent », a expliqué le DR