« Poulets bicyclettes », « poulets flambés », « poulets grillés , poulet sautés au rabilé ou à l’ail », … Ces dénominations ne sont pas étrangères des Ouagalais, qui, selon une opinion bien répandue en raffolent. C’est certainement ce qui a fait grimper depuis quelques années déjà, les prix des gallinacées et autres viandes grillées. Depuis 3 ans est né le Festival des grillades de Ouagadougou (Festigrill). Au-delà de son aspect festif, il se veut un cadre de réflexion pour tous les acteurs de la chaîne des grillades, aussi bien pour les grilleurs que pour les consommateurs. L’ouverture du Festigrill, après deux éditions, est intervenue hier, jeudi 22 novembre 2012 à la Maison du peuple. L’occasion était opportune pour rencontrer les acteurs de la filière qui ont parlé à cœur ouvert de leurs attentes et difficultés. Deux ans après, le festival a été adopté par les Ouagalais, friands de ce type de rencontres.
Les Ouagalais consomment en moyenne 30 000 poulets par jour. Cela peut paraître étonnant, mais c’est pure réalité. Ce chiffre émane du ministère des Ressources animales. C’est dire que le domaine de la volaille est porteur d’emplois et de devises dans une ville comme Ouagadougou où le nombre d’habitants ne fait que croître d’année en année. C’est d’ailleurs ce qui lui vaut le surnom de capitale des « poulets bicyclettes », bien prisés des étrangers qui ne ratent pas les grands rendez-vous culturels comme le Fespaco et le Siao. Et comme il fallait s’y attendre, au regard de la forte demande, l’offre est faible. Ce qui du coup fait grimper les prix des gallinacées surtout à l’approche des fêtes de fin d’année. De nos jours, le prix moyen du poulet dans la capitale est de 3 000 francs CFA. A l’approche des fêtes, l’évolution de la courbe des prix de la volaille est telle que bon nombre de consommateurs se rabattent sur d’autres produits. Selon El Hadj Hamidou Compaoré, grilleur de poulets depuis 2 décennies, la pénurie de poulets fait que très souvent, il est obligé de fermer boutique.
Il est apparu nécessaire aux yeux de Mme Doumbia de créer un cadre de réflexion et de promotion de la filière viande, appelé le Festival des grillades de Ouagadougou (Festigrill). Depuis 2009, le festival se veut une interface entre les professionnels du domaine et les consommateurs.
Depuis l’ouverture de la 3è édition du Festigrill, hier jeudi 22 novembre 2012 à la Maison du peuple de Ouagadougou, le beau monde qui a pris d’assaut les quelque 150 stands témoigne de l’engouement sinon de l’intérêt des citadins pour ce festival. « Pour moi, c’est une occasion rêvée de déguster des grillades qui sortent de l’ordinaire. Il y a de tous les goûts et tous les coûts », a confié un festivalier. Effectivement Adama Ouédraogo, cuisinier, rencontré dans son stand, vante de sa spécialité, le « kédjénou de poulet » qu’il vend à un prix unique de 4 000 francs CFA. Quant à Ahmed Lamine Ouédraogo, ses grillades de poulets sont « number one ». Aussi, a-t-il fait la confidence que l’édition passée, il a réalisé un bon chiffre d’affaires. Clémence Ouali ne dit pas le contraire quand elle se réjouit de revenir au Festigrill.
La promotrice, satisfaite de la réussite de l’édition de cette année, a insisté sur le fait que son festival allait s’orienter vers la résolution des problèmes inhérents à la filière grillade. C’est pourquoi, elle a mis l’accent sur la valorisation des produits de l’élevage. C’est ce qui d’ailleurs, selon elle, a justifié le choix du présent thème : « Transformation des produits de l’élevage et promotion de l’art culinaire au Burkina.» Par rapport à la pénurie de volaille dans la capitale, El hadj Hamidou Compaoré a sa petite idée. Pour lui, en plus de promouvoir les éleveurs locaux, il faut incontestablement valoriser les poulets de chair et permettre l’importation des poulets congelés.
Le festival a été soutenu cette année par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, celui des Ressources animales