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Notre Temps N° 100 du 11/6/2014

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Aboubacar Zida dit Sidnaaba : « Mon parti, c’est le Burkina Faso »
Publié le mercredi 11 juin 2014   |  Notre Temps


Zida
© Autre presse par DR
Zida Aboubacar dit Sidnaaba


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Sidnaaba en mooré traduit en français chef de la vérité, est né dans le Nayala, a vécu une partie de sa vie en Côte d’Ivoire avant de rejoindre sa terre natale le Burkina. Multidimensionnel, cet autodidacte est une sorte de touche à tout. De propriétaire de plantation en Côte d’Ivoire en passant par le commerce, il est aujourd’hui propriétaire d’une société immobilière, courtier d’assurance et surtout fondateur et directeur de la Radio Savane FM. C’est cet homme aux multiples facettes que nous avons reçu en entretien dans notre rédaction le lundi 2 juin dernier.


Notre Temps : Pourquoi vous appelle-t-on Sidnaaba ?

Sidnaaba : Si on m’appelle le chef de la vérité, cela ne veut pas dire que je suis un chef avec un gros bonnet, intronisé avec la vérité, mais c’est depuis mon enfance que ce nom m’a été attribué parce que je n’ai pas toujours eu ma langue dans ma poche comme on le dit si bien. Je dis toujours ce que je pense. Ce que les gens pensent bas, moi je le dis tout haut, c’est pour cela qu’on m’a attribué ce surnom, sinon mon vrai nom est Aboubacar Zida.

Pouvez-vous vous présenter un peu pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Aboubacar Zida, je suis né en1962, soit 52 ans aujourd’hui, précisément dans le Nayala, je suis autodidacte. Pour vous dire, je ne suis jamais allé à l’école, donc je n’ai pas un curriculum vitae étoffé à vous donner.

Mais comment quelqu’un qui n’a jamais été à l’école se trouve être un homme aussi multidimensionnel ?

Je peux dire que c’est un don, et je remercie Dieu pour cela. Je n’ai jamais eu de formation académique, je ne suis jamais allé à l’école, même pas le cours du soir ou une formation quelconque, mais j’arrive à me débrouiller. Tout ce que je fais, je me suis auto formé, à l’écrit comme à l’oral.

Il semble que sous une autre vie, vous avez travaillé à Horizon-FM et à radio Energie ?

Il faut dire qu’en 87, quand je suis rentré définitivement de la Côte d’Ivoire, j’ai d’abord travaillé en tant que manœuvre spécialisé sur les chantiers de construction, et j’arrivais à manipuler pas mal de machines. Il s’est fait que mon retour de la Côte d’Ivoire coïncidait avec la construction du grand marché de Ouagadougou et c’est l’entreprise chargée de la construction du grand marché de Ouagadougou, qui a aussi construit le CGP, et également le bâtiment abritant le ministère de l’Administration territoriale et celui de la Communication, ce qui fait que c’est nous qui avons construit tous ces bâtiments. A la fin de tous ces travaux, je me suis retrouvé en chômage. Ce qui a fait que de temps en temps, je me rendais chez le Larlé Naaba pour écouter les contes, puisque je me suis retrouvé accro de contes, et il faut dire que j’aimais écouter les contes depuis mon enfance, notamment ceux du Larlé Naaba. Mais comme l’occasion fait le larron, je suis à Ouagadougou maintenant, et j’ai décidé d’aller voir concrètement comment se déroulent les soirées de contes. La première fois, j’ai suivi sagement la séance. La seconde fois, j’ai proposé de participer, et ils ont accepté. A cette époque, c’est le Larlé Naaba Benéwendé, le père de l’actuel Larlé Naaba qui était sur le trône. J’ai donc commencé les contes en février 88, chez lui. A la suite de cela, il y a eu une émission qui passait à la télévision, réalisée par le regretté Rock Augustin Taoko, à laquelle je prenais part, ce qui m’a d’ailleurs révélé au public, avant l’arrivée de la radio Horizon FM. Cette radio a ouvert ses portes le 31 décembre 1990. J’ai donc commencé le travail à Horizon FM précisément le 3 janvier 1991, et je suis resté pendant 2 ans, avant de partir travailler dans une usine de fabrication de bonbons, la Nouvelle confiserie du Burkina (NOCOB), créée par Edouard Bouda. Quand j’ai quitté Horizon FM, je me suis dit que comme j’aime la communication, il me fallait m’y essayer. Je suis arrivé à NOCOB au moment où elle travaillait à aider Sankara Inoussa à ouvrir sa radio Energie, puisque c’est elle qui a entièrement financé la radio, Energie. A NOCOB, j’étais chargé de la publicité, parce que c’est moi qui étais sur le terrain et qui assurais la publicité des bonbons. C’est à partir de cela que j’ai été détaché à Radio Energie, où je suis resté pendant 4 ans. Malheureusement, après le décès de Sankara, la radio a été fermée, ce qui nous a amenés à la création de la radio Savane FM aujourd’hui, où je suis le PDG.

Où avez-vous donc trouvé les fonds pour mettre en place Savane FM ?

C’est une très belle question, et j’avoue que la mise en place de Savane FM a été un parcours du combattant. Après la fermeture de la radio Energie, il se trouvait que la confiserie était en difficulté, ce qui fait que je me suis retrouvé en quelque sorte en chômage. Mais avec les amis notamment Charlemangne Abessi qui était le directeur de programme de radio Energie, on a décidé de se battre. C’est ainsi que Radio Savane FM a vu le jour sur le papier. On a par la suite signé une convention en mai 99 avec le CSC à l’époque. Après la signature de cette convention, il fallait de l’argent pour faire marcher la radio, ce qu’on n’avait pratiquement pas, même pas pour acheter le matériel qu’il fallait. Le premier matériel qu’on a eu, c’est grâce à un Italien qui se nomme Dario, et qui était basé à Bamako. C’est donc lui qui était de passage à Ouagadougou et qui avait un herziteur qu’il nous a vendu à 1.400.000 francs CFA. Avec cet herziteur, on a caracolé et on a eu le matériel du studio avec Bakisse, un vendeur d’appareils, à plus de 6.000.000 de francs CFA. Il nous l’avait vendu à crédit parce que des gens nous avaient promis de l’argent, mais malheureusement, ils n’ont pas tenu leur promesse. Après avoir monté le matériel, la radio ne couvrait même pas toute la ville de Ouagadougou, et aussi on n’avait pas un fonds de roulement pour la faire marcher. On avait mis un compteur cash power, puisqu’on craignait de prendre un compteur ordinaire et ne pas pouvoir payer la facture à la fin du mois. Pour le premier essai de diffusion, j’ai vendu la roue secours de ma 305 Peugeot à 15.000 francs à un gérant de station d’essence, que je ne nommerai pas ici. Il m’a dit qu’il n’avait pas besoin de roue de secours, mais qu’il peut me donner la somme dont j’ai besoin et prendre la roue comme garantie, et quand j’aurai l’argent, je rembourserai et je récupèrerai ma roue. C’est avec cet argent que nous avons acheté des unités pour débuter les essais, et c’était en septembre 99. A l’épuisement de ces unités, on n’avait plus de moyens pour continuer parce qu’on émettait, mais on ne recevait pas de communiqués pour faire rentrer de l’argent. Alors, j’ai fait un communiqué pour informer les auditeurs qu’on va fermer la radio et reprendre dans quelques jours. Après, j’ai rencontré le regretté M. Eugène Guinguéré, qui m’a remis 10.000 fr, ce qui nous a permis de lancer notre deuxième essai. L’épuisement de ces unités coïncidait avec la visite d’un officier pilote de l’armée, qui m’a remis une somme de 25.000 francs. Cette fois-ci,j’ai dit à mes camarades que si on épuise ces unités et qu’il n’y a aucun communiqué, ça veut dire que le projet ne va pas marcher. On a discuté entre nous et on a redémarré et c’était le 11 octobre 99. Avec l’émission phare comme le « sonré », avec laquelle on a démarre 3 jours après, les gens ont commencé par envoyer les communiqués, malgré qu’on ne couvre pas tout Ouagadougou ; et depuis, on a plus eu de problèmes d’électricité. Ce n’est qu’après que mon associé, Charlemangne Bessi a rencontré un monsieur qui travaille à Burkina Bail. Ce dernier nous a rassurés que Burkina Bail peut nous aider à mettre tout en place pour démarrer normalement. On a fait les dossiers que nous avons déposés. Mais il fallait une garantie avant que l’aide ne nous soit octroyée. Dieu merci j’avais ma villa que j’ai hypothéquée, et Burkina Bail nous a acheté notre premier émetteur toujours avec le même Italien Dario, à 2.500.000 francs. C’était un émetteur de 200 w, avec lequel on a couvert tout Ouagadougou, et c’est comme ça, qu’on a démarré. Aujourd’hui on est à 1000 w, et ça aussi, c’est grâce à un prêt de la BOA qui s’élève à 13.000.000 de francs et que nous avons remboursé depuis 2002.

Avez-vous combien d’employés, est-ce-que SavaneFM est rentable ?

Rentable c’est trop dire. Mais en ce qui concerne les employés, je n’ai pas un chiffre exact, puisque nous travaillons avec des bénévoles, des contractuels, des fonctionnaires. Mais de façon globale, nous pouvons évaluer l’effectif du personnel à près d’une soixantaine d’individus répartis entre Ouagadougou, Bobo et Gourcy. Maintenant, en terme de bénéfices, vous savez que la communication notamment la radio, c’est comme un site aurifère. Il y en a qui gagnent, et ceux qui ne gagnent rien, alors on ne peut pas dire qu’elle marche ou qu’elle ne marche pas. C’est une question de chance. Mais nous arrivons à payer notre personnel, nos charges fixes. Mais je souligne que nous ne sommes pas riches pour le moment.

Il parait qu’il y a eu des problèmes entre le fils de Sankara Inoussa et vous. De quoi s’agit-il exactement ?

Je ne pense pas que ce soit une histoire en tant que telle. Je crois que ce sont des gens qui cherchent des poux sur un crâne rasé. L’histoire de Savane FM, je viens de vous la relater, et il n’y a pas d’autres histoires que cela. Quand Sankara partait, la radio était fermée, et pourquoi ? Parce qu’il y avait des problèmes et les bailleurs de fonds ont confisqué le matériel. Ils sont tous vivants, Dieu merci, et ils peuvent en témoigner. Mais si quelqu’un vous dit que Savane FM utilise du matériel de la radio Energie alors qu’il n’y a pas de preuves pour attester ce qu’il avance, alors ce n’est pas vrai. Radio Energie n’utilisait pas l’herziteur, c’était un émetteur de 1000 w à tube. Mais nous, nous avons démarré avec un herziteur de 20 w et le matériel du studio a été acheté par Bakisse qui est toujours vivant. De plus, ceux qui ont retiré le matériel de Radio Energie sont aussi vivants, ce ne sont pas mes copains avec qui je peux m’entendre pour mentir. Ceux qui veulent vérifier peuvent aller se renseigner.

Mais comment débrouillez -vous pour que votre radio marche si fort ?

C’est comme je l’ai dit tantôt, la radio c’est comme un site aurifère et si tu trouves ton filon, ça va marcher pour toi. Malheureusement, ce n’est pas notre cas, nous ne l’avons pas encore trouvé et nous cherchons toujours. Mais le peu que nous gagnons nous permet de faire fonctionner la radio.

Il semble que le soutien du regretté El Hadj Omarou Kanazoé a été décisif dans vos affaires. Est-ce exact, et comment cela s’est-il manifesté ?

Merci, avant la mort de Kanazoé, j’ai fait un témoignage à la radio. Le même problème a resurgi après sa mort. Pour faire la lumière concernant ce problème, j’ai repris l’histoire de la radio pour donner plus d’explications. S’il était décédé avant que je n’ai témoigné, vous pouvez dire que j’ai menti. Mais c’est quand il était toujours vivant que j’ai relaté l’histoire de la radio et j’ai dit combien de francs il nous a donnés. Je vous rappelle qu’il était prêt à m’aider pour l’achat du matériel. C’est à lui-même que j’ai remis le devis de Bakisse qui s’élevait à 6.400.000 francs. Paix à son âme, il est décédé, mais Bakisse, lui, est toujours vivant. J’ai été avec ce dernier sur sa demande chez lui et on a discuté. Il lui a demandé de revoir à la baisse le devis mais Bakisse n’avait pas accepté parce qu’il estimait qu’il ne pouvait pas faire mieux. Kanazoé m’a demandé de revoir le devis, parce qu’il attendait une somme dont il devait rentrer en possession, alors il pourra m’aider. Mais ça a beaucoup traîné et on ne pouvait pas attendre, donc on était obligé de démarrer avec les moyens de bord. Mais ce qu’il nous avait apporté comme aide dans le temps s’élevait à 300.000 francs CFA. Je l’ai dit à l’antenne et si c’est faux, il allait contester. D’autres personnes également nous ont aidés comme Michel Zida de Sol confort et décor, qui nous a donné aussi 300.000 francs ; Eugène Guinguéré 50.000 francs ; Zongo Boukari nous a donné 25.000 francs.

Vous êtes journaliste, cinéaste, chroniqueur sportif, courtier en assurance. 24 heures vous suffisent-elles pour mener à bien toutes ces activités ?

Si Dieu pouvait allonger la journée ça devait m’arranger personnellement. Malheureusement, il ne l’a pas créé à cause de moi. Sincèrement, les activités que je mène ne me permettent pas de prendre du repos. Très souvent, je rentre la nuit, pratiquement à 23 heures, voir même 1 heure du matin ; mais à 4 heures, je suis déjà debout. Vous venez de souligner que je suis courtier. Effectivement, j’ai une agence d’assurance, une société immobilière. Mis à part ça, à l’étranger également je me débrouille.

Il semble que vous avez une plantation en Côte d’Ivoire. Est-ce exact et comment arrivez-vous à manager tout cela ?

Vous allez m’excuser mais je préfère ne pas aborder le sujet parce que je ne compte pas trop sur ça. Je dirai juste que quand je rentrais en 87 de la Côte d’Ivoire, les gens m’ont beaucoup critiqué. Je faisais même le commerce, mais j’ai préféré partir parce qu’après analyse, j’ai vu que la Côte d’ Ivoire serait à la longue invivable pour les étrangers.

Mais parlez-nous d’une journée ordinaire de Sidnaaba ?

Je ne sais pas si c’est un don, ou c’est l’habitude. Tous les jours à 4 heures moins, je me réveille, c’est comme s’il y avait un réveil dans ma tête. Même si c’est à 3 heures, ou à n’importe quelle heure à laquelle je me couche, à 4 heures moins 15, je me réveille. Une fois debout, rapidement je me douche et je me rends au bureau, surtout que je ne suis pas loin de la radio. Après 7 heures, si je ne suis pas à la société immobilière, je suis en ville en train de mener d’autres activités jusqu’à 13 heures où je reviens au bureau. Parfois, je reste en ville jusqu’à 17 heures avant de revenir au bureau où je travaille jusqu’à 23 heures avant de rentrer chez moi.

Mais quels sont vos loisirs ?

Je vais quelquefois au cinéma, mais je ne danse pas car j’ai un problème avec la danse. Une fois que je me mets à danser, j’oublie mes priorités, c’est-à-dire les choses les plus importantes, ce qui fait que je ne danse pas. Pour le sport, je fais la natation de temps en temps, je marche aussi quelquefois, pour m’éloigner de la ville, et tout ça pour des raisons de santé.

Parlez-nous de votre vie de famille.

Pour les enfants, permettez-moi de ne pas trop parler de cela parce que j’ai commencé à élever des orphelins avant que moi-même je n’aie des enfants. La plupart de ces enfants ne savent même pas que je ne suis pas leur vrai père. Donc ce n’est pas bien de parler de cela dans un journal.

Si on vous conviait à notre table, que souhaiteriez-vous manger, autrement dit, quel est votre plat préféré ?

Je mange pratiquement tout, à l’exception de ce qui est gras, j’aime les crudités aussi. Je ne bois pas les boissons sucrées ou alcoolisées, je consomme plutôt de l’eau simple.

Sidnaaba est-il proche d’un parti politique ?

Mon parti politique s’appelle le Burkina Faso.

Que pensez-vous du débat actuel sur le référendum, sur l’article 37 ?

Il faut dire, que j’ai fait partie de ceux qui sont sortis le 2 juin 1991 pour voter l’actuelle Constitution. Je peux aller plus loin pour dire que je fais partie de ceux qui ont fait campagne pour le référendum en cette année-là. A cette époque, je n’étais pas affilié à un parti politique, mais je me suis engagé, parce que j’étais pour le retour d’un régime constitutionnel dans mon pays. J’étais d’ailleurs un acteur dans ma zone parce que la province du Passoré compte 9 départements et dans chaque département, 2 représentants étaient désignés et moi j’en étais un. Chaque week-end, on sortait pour faire la campagne et demander aux gens de voter oui. Je ne suis jamais affilié à un parti politique. J’ai fait ça à l’époque parce que je voulais qu’on mette fin au régime d’exception. Maintenant, revenons à votre question. Moi je ne suis pas contre le référendum. Par contre, je souhaiterais que la question posée ne soit pas seulement qu’à un seul article. On évolue, et de 1991 à 2014, ce n’est pas la même génération, ce ne sont pas les mêmes préoccupations. On aurait dû demander à ces constitutionalistes de voir qu’est-ce qu’il faut introduire de nouveau dans notre Constitution. Maintenant, si on trouve qu’il faut ajouter l’article 37 en question, il n’y a pas de problème. Mais si ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas la peine. Cependant, la révision de certains articles, personnellement, je trouve que c’est possible, car il y a aujourd’hui des articles qu’on peut changer et qui peuvent être un soulagement pour certains. Donc moi, je crois que le référendum en lui-même n’est pas si mauvais que ça. Mais ce qui frustre les gens aujourd’hui, c’est parce qu’ils estiment qu’on veut organiser le référendum, pour que le président se pérennise au pouvoir, c’est ce qui énerve les gens. Mais si ça ne tenait qu’à moi, si j’étais le conseiller du président, mon avis sera autrement.

Alors, si tu étais le conseiller du président, quel sera ton avis ?

Si j’étais son conseiller, j’allais lui dire que là où nous sommes en train d’aller, nous risquons de diviser le peuple en 2. En bref, j’ai vu que dans les années 90 ; quand les gens demandaient la conférence nationale souveraine, il y a eu des marches par ci par là, exactement comme ce qui se passe aujourd’hui. Mais à un moment donné, le président a coupé court, il a appelé tout le monde, et a fait un gouvernement d’union nationale qui a calmé la situation. Aujourd’hui, ça peut ne pas être comme ça, mais on peut inviter les acteurs pour discuter, et ça va éviter l’affrontement entre le peuple. Une autre solution pour résoudre cette crise, c’est l’adoption d’une amnistie par l’Assemblée nationale. Le problème c’est qu’il y a déjà une amnistie votée, qui était pour le président seul.

Donc vous voulez qu’on amnistie tout le monde ?

Moi je propose qu’on fasse une amnistie pour les crimes de sang. Que tous ceux qui ont commis des crimes de 1983 à 1991, ceux qui ont participé aux différents coups d’Etat, civils ou militaires soient tous amnistiés.

Mais que pensez-vous de la presse burkinabè ?

Je pense qu’actuellement, la presse burkinabè fait preuve de maturité. Si on prend l’exemple de certains pays comme la Côte d’Ivoire qui a connu une crise politique, il faut reconnaitre que la presse ivoirienne est comptable de cela. Au Burkina Faso, il y a beaucoup d’organes qui ont vu le jour récemment, et qui sont dirigés par des professionnels, même s’ils n’ont pas les moyens nécessaires, ils travaillent avec leur intelligence. Et je crois que si on maintient ce cap, on peut s’en sortir. Il faut également éviter de faire sensation. Ce n’est pas parce qu’on veut vendre son journal qu’il faut écrire ou raconter du n’importe quoi.

Pourquoi avoir choisi le métier de journaliste pour vous affirmer ?

Je peux affirmer que c’est une passion chez moi, sinon la radio ne me nourrit pas beaucoup, il faut dire la vérité. Mais je suis connu grâce à la radio.


Propos recueillis par Edoé MENSAH-DOMKPIN (stagiaire)

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