« Pourquoi le courage manque tant aux Hommes du système Compaoré, pour opérer une véritable rupture » ? J’ai lu, comme bien d’autres amateurs de choux gras, le dernier ‘’Mutation’’ en date du 15 novembre 2012. En une de ce numéro, le journal fait un grand zoom sur Salif Diallo, l’ex-puissant ministre d’Etat aujourd’hui en retrait de la vie publique, « un baroudeur devenu un yes man » selon mes confrères.
Ce qui m’a le plus marqué dans cet article et que je voudrais partager avec vous, c’est une petite phrase en forme d’interrogation. Elle va du cas Salif Diallo pour se traduire en interrogation, toute simple mais très pertinente à mon avis : « Pourquoi le courage manque tant aux Hommes du système Compaoré, pour opérer une véritable rupture » ?
La réponse à cette question se trouve à mon avis, dans la question elle-même : Ils se sentent tous redevables à ce système, à un Homme, dirais-je, dont ils ont du mal à se défaire pour mille et une raisons. Ils ont du mal à opérer en eux, le nécessaire « devoir d’ingratitude », première étape, selon moi pour amorcer une vraie rupture de système !
Alors même qu’ils ont les idées et pour certains les moyens, ils hésitent, s’interrogent, tournent en en rond, pensent à ce que l’on dira d’eux, aux tacles sans pitié qu’ils se sont fait les uns aux autres, puis finalement acceptent de se tasser dans leur silence.
Je pense aussi qu’en démocratie, on ne peut pas forcer quelqu’un à assumer des responsabilités qu’il ne veut pas. Cela me fait d’ailleurs penser au cas français où vers la fin du second mandat de François Mitterrand, les partisans de Jacques Delors ont demandé au chef de l’Etat sortant de convaincre son ami socialiste de prendre les devants. La réponse de Mitterrand fut des plus cinglantes. Lui s’est assumé dira-t-il, et n’a pas eu besoin qu’on le supplie. Il s’est battu pour être président. A chacun donc de s’assumer devant l’histoire…