Les élections du Décembre 2012 constituent le premier grand test pour la loi sur le quota genre votée en 2009. Cette loi préconise au moins 30 pour cent (30%) de femmes sur les listes de candidatures des partis politiques faute de quoi, ceux-ci perdront de l’argent dans le financement public dédié à la campagne. Le vendredi 16 novembre dernier, les partis politiques sont passés à la caisse et certains ont pu s’apercevoir des retraits qui ont été effectués.
Votée en 2009, après une âpre lutte, la loi sur le quota/genre connaît son application véritable cette année avec les élections municipales et législatives couplées de décembre prochain. La loi préconise 30% de femmes sur les listes de candidatures des partis politiques. Après la publication des listes des partis, on constate qu’il y en a qui ont joué le jeu et d’autres qui ne l’ont pas fait.
Au niveau des élections locales, tous les partis ou presque ont fait des efforts. Aussi, sur 81 partis politiques engagés, 10 n’ont pas respecté la loi. Au niveau des élections législatives, la loi peine à être respectée. Sur les 74 partis engagés, 32 partis dont de grandes formations politiques comme le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), le Parti pour la Démocratie et le Socialisme/Parti des Bâtisseurs (PDS/METBA), le Faso Autrement n’atteignent pas les 30% exigés.
Par ailleurs et comme convenu au moment de l’adoption de la loi, les partis qui n’ont pas atteint les 30% perdent de l’argent au compte du financement public alloué par l’Etat. Des pertes qui vont d’environ 5 millions à environ 2. 500 FCFA, soit la moitié de la somme totale allouée au parti.
Changer la vision des partis politiques sur les candidatures féminines. Tel était l’un des objectifs de la loi. Pas seulement parce qu’il y a le risque de perdre de l’argent mais susciter au sein des partis une émulation autour des candidatures féminines. Pour un premier essai, si on considère la globalité, on dira que ce n’est pas satisfaisant. Mais, si on considère les partis pris individuellement, on constate qu’il y a des efforts. Reste à espérer qu’au lendemain des élections il y aura beaucoup de femmes élues pour donner du sens à la loi sur le quota genre.