La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé une rencontre ce mercredi 29 août 2012 à Ouagadougou avec la classe politique et les organisations de la société civile. Cette rencontre s’est déroulée en présence du président de la CENI, Me Barthélémy Kéré. Il s’est agi, à cette rencontre, de faire le point des opérations de l’enrôlement biométrique et d’aborder la suite du processus qu’est la gestion des candidatures aux prochaines élections législatives et couplées du 2 décembre 2012. Au cours des échanges, il est ressorti que la CENI, après certaines concertations, arrête tout projet d’opération de ratissage ; toute chose qui n’a pas rencontré l’assentiment de tous dans la salle.
Enrôlement biométrique et processus électoral, ce sont ces deux points qui ont été à l’ordre du jour ce mercredi 29 août lors de la rencontre entre la CENI et les partis politiques. Cette rencontre qui avait un double objectif a permis, dans un premier temps, de faire le point des opérations d’enrôlement biométrique et ensuite d’aborder les orientations en vue de la phase suivante du processus, à savoir la gestion des candidatures aux prochaines élections législatives et communales couplées. Pour le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, l’enrôlement a été fait dans des conditions difficiles et, parmi les 8 000 000 de Burkinabè en âge de voter, le nombre d’inscrits sur les listes électorales s’élève à 4 426 051, soit un taux de 55%. A la fin de l’enrôlement, la CENI a enregistré des requêtes des partis politiques, l’invitant à envisager des séances de rattrapage, a ajouté Me Barthélémy Kéré. Une fois toutes les données enregistrées, celle-ci a initié des rencontres pour discuter de l’éventualité d’une prorogation. Ainsi, sur les plans technique, matériel, financier et tenant compte du chronogramme fondé sur les délais légaux, la CENI avait suggéré un ratissage qui se mènerait à partir des chefs- lieux de province. Des échanges, il est ressorti, de manière globale et, selon Me Kéré, une réserve de la majorité et de l’opposition si l’opération ne pouvait pas s’étendre directement à toutes les communes, voire tous les villages. D’aucuns y voyaient, a-t-il mentionné, l’occasion de créer d’autres types de difficultés qui pourraient mettre à mal les résultats engrangés et qu’ils trouvent déjà satisfaisants. Prenant acte de tous ces avis, les commissaires de la CENI ont donc signifié que le projet d’opération de ratissage ne se poursuivra pas. Le président a, par ailleurs, rappelé que certaines personnes peuvent être inscrites sur les listes électorales en dehors des périodes de révision. Concernant les déclarations de candidature, Me Barthélémy Kéré a souligné qu’un guide pratique a été élaboré qui contient les informations utiles sur la présentation et la gestion des dossiers de candidature. A titre d’exemple, les dossiers de déclaration de candidature pour les élections législatives sont déposés en exemplaire original unique auprès du secrétaire général de la CENI soixante dix jours (70) au plus tard avant la date du scrutin, par le mandataire du parti qui a donné son investiture. Pour les élections municipales, l’article 247 du code électoral indique que la déclaration de candidature doit être également déposée en un exemplaire par un mandataire du parti ou du regroupement du parti ayant donné son investiture auprès de la Commission électorale communale indépendante (CECI) au plus tard 60 jours avant la date du scrutin. La date prévue pour la réception des dossiers de candidature est du 10 au 23 septembre 2012, tous les jours de 8h à 24h. Après sa déclaration liminaire, le président de la CENI a passé la parole aux représentants des partis politiques pour partager leurs inquiétudes. Pour Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, l’enrôlement a été un échec du fait qu’il na pas été fait dans une période propice. C’est pourquoi, il a proposé de reprendre l’enrôlement après la période hivernale et de décaler la date des élections vers le premier trimestre de 2013 car, de son avis, il n’y a aucune situation de crise au Burkina Faso qui nécessite que les élections se tiennent nécessairement le 2 décembre 2012. Mamadou Kabré du prit lanaya a, quant à lui, demandé à la CENI de mieux informer les partis politiques de certaines décisions et dates, ne serait-ce qu’à travers les médias, pour éviter certaines rumeurs qui déroutent. Il a aussi souhaité que les documents rendus publics par la CENI soient mis à la disposition des partis politiques et que, si fraude il y a, que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Pourquoi ne pas rendre le vote obligatoire ? C’est la question que M. Kabré s’est posé à cette rencontre. Cela éviterait, selon lui, qu’une moitié de la population ne soit inscrite sur les listes électorales et, du même coup, les sommes exorbitantes allouées pour l’opération d’enrôlement seraient utilisées à bon escient. Plusieurs autres participants sont intervenus à la suite et, à toutes les interrogations, Me Barthélémy Kéré a apporté des éléments de réponse.