Il faut dire que le processus mis en place par le CDP pour le choix de ses candidats définit clairement les rôles : la base apprécie les candidats à la candidature et la direction désigne les candidats. Il n’y a donc pas de primaires à proprement parlé puisque la base ne désigne pas les candidats et n’établit pas de hiérarchie entre eux. Elle donne des appréciations sur le militantisme et la popularité des candidats, donnant ainsi des informations précieuses qui pourront guider et motiver le choix définitif de la direction.
Il faudra aussi aller dans le sens du renouvellement en donnant leur chance à des candidats qui n’ont pas encore été élus et n’ont jamais siégé afin de renouveler un peu l’Assemblée nationale qui a besoin d’un réel coup de jeune. Il ne s’agira pas de mettre dehors tous les anciens mais de faire en sorte d’apporter du sang neuf pour redynamiser l’institution et respecter l’esprit et la lettre du dernier congrès qui a donné des indications très claires sur ces sujets.
L’heure des véritables grandes manœuvres vient réellement de sonner au CDP. Après que les militants à la base aient débroussaillé le terrain en élaguant les listes des prétendants à l’investiture du parti pour les élections municipales du 2 décembre 2012, la balle est maintenant dans le camp du Secrétariat Exécutif National (SEN) qui doit sortir les listes définitives des candidats. C’est donc tous les sens en éveil que les uns et les autres scrutent tout ce qui se fait ou ne se fait pas de ce côté. C’est aussi le moment de toutes les spéculations, de toutes les tractations et de toutes les prières soit pour transformer l’essai, pour ceux qui estiment avoir été bien classés par la base, soit pour améliorer son score pour ceux qui ont surestimé leur popularité. On peut le dire, le plus dur et plus délicat commence, car, même si la première phase ne s’est pas faite sans grand danger, cette étape-ci est autrement plus complexe et promet des étincelles. Et justement, parce que la première phase a été calme, voire même trop calme, il faut craindre que le travail du SEN ne s’en trouve complexifié. Cela d’autant plus que une fois de plus le CDP sera contraint de courir après les évènements pour n’avoir pas su ou voulu communiquer en temps opportun. En effet, comment expliquer qu’il ait voulu contenir son processus de désignation de ses candidats entre les murs de ses seules structures comme le ferait un vulgaire petit parti alors qu’il engage des milliers de citoyens et concerne plus de la moitié du corps électoral ? Tenez ; ils étaient 629 à solliciter l’investiture du parti et les collèges électoraux, des milliers !
Il faut dire que le processus mis en place par le CDP pour le choix de ses candidats définit clairement les rôles : la base apprécie les candidats à la candidature et la direction désigne les candidats. Il n’y a donc pas de primaires à proprement parlé puisque la base ne désigne pas les candidats et n’établit pas de hiérarchie entre eux. Elle donne des appréciations sur le militantisme et la popularité des candidats, donnant ainsi des informations précieuses qui pourront guider et motiver le choix définitif de la direction. Chaque candidat est passé au grill d’un questionnaire en cinq (5) points par un collège électoral composé des responsables de toutes les structures du parti. Pour minimiser les trafics d’influences et donner les mêmes chances à chacun, ceux-ci n’étaient pas admis pendant les délibérations et chaque membre du collège répondait aux mêmes questions pour chaque candidature. Il s’est agi de dire pour chaque candidat s’il était reconnu comme un militant actif, s’il était de bonne moralité, s’il était connu dans la province et si sa candidature pouvait assurer la victoire du parti. Enfin, il fallait dire si on souhaitait qu’il soit désigné candidat dans la province. Les réponses pouvaient être positives, négatives ou des abstentions.
Comme il en ressort, il n’apparaît à ce niveau ni le critère du genre, ni ceux du renouvellement et de la jeunesse, ni la prise en compte des facteurs sociologiques et socioprofessionnels qui sont pourtant au centre des options du CDP. Ces absences à eux seuls indiquent que la première phase est en réalité un simple test de popularité qui renseignera le SEN sur les dosages à opérer pour atteindre des résultats à la hauteur des attentes du parti. Elle a donc une grande importance en ce qu’elle engage la responsabilité de la base dans le choix des candidats en lui permettant de donner des indications sur ses préférences. Assurément une donnée très importante qui devra permettre de mieux gérer les «parachutages» qui ne manqueront pas. Il serait parfaitement illusoire de penser en effet, qu’il n’y en aura pas pour la simple raison qu’il faudra certainement positionner des personnalités dont ou aura besoin : même si elles ne sont pas d’emblée populaires. L’élection législative se saurait se limiter en un vulgaire test de popularité.
Cela dit, on pourrait dire qu’il ne reste plus à la direction qu’à mettre de l’ordre dans tout ça en prenant en compte les instructions du dernier congrès sur la question genre (au moins 30% de femmes) et la question des jeunes (30% de jeunes). Plus facile à dire qu’à faire ! Sans aucun doute qu’elle corsera l’équation en intégrant aussi d’autres critères qui ont fait la preuve de leur pertinence au fil des élections comme la prise en compte des autorités coutumières et religieuses, le secteur informel, les anciens, etc. Il faudra aussi aller dans le sens du renouvellement en donnant leur chance à des candidats qui n’ont pas encore été élus et n’ont jamais siégé afin de renouveler un peu l’Assemblée nationale qui a besoin d’un réel coup de jeune. Il ne s’agira pas de mettre dehors tous les anciens mais de faire en sorte d’apporter du sang neuf pour redynamiser l’institution et respecter l’esprit et la lettre du dernier congrès qui a donné des indications très claires sur ces sujets.
Au regard de tous ces impératifs, il coule de source que les listes, telles que présentées, connaîtront des retouches notables. Pour la simple raison que pour la plupart, elles ne prennent pas en compte les indicateurs dont nous venons de faire cas. Il y aura donc certainement des grincements de dents et de la pédagogie à faire. D’autant plus qu’il y a un véritable déficit de communication qui fait que certains voient déjà midi à leur porte et que l’opinion publique croit que les candidats sont déjà tout désignés.
En effet, à écouter la vox populi et à lire les médias qui publient ici et là les résultats des travaux d’appréciation des candidatures, la base aurait classé les impétrants par ordre de mérite et la direction n’aurait d’autre choix que de s’y conformer si elle ne veut pas créer des problèmes. Ce qui n’est pas tout à fait exact. Il semble aussi que certains candidats qui se retrouvent dans «des positions confortables» font du lobying effréné pour qu’il ne vienne pas à l’esprit de la direction du parti de les en déloger ! Le plus dur commence donc au CDP et ce serait faire injure à sa direction de croire qu’elle n’en est pas consciente ! Attendons tout de même de voir !