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Le Pays N° 5242 du 21/11/2012

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Subvention de l’état aux partis politiques : Compter d’abord sur soi-même
Publié le jeudi 22 novembre 2012   |  Le Pays




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C’est en principe à partir d’aujourd’hui que les 82 partis politiques en lice pour le scrutin juxtaposé du 2 décembre vont commencer à toucher la part de subvention de l’Etat qui leur revient. Cette subvention est calculée au prorata des listes déposées et des candidatures féminines, conformément à l’esprit de la loi sur le quota genre qui exige un minimum de 30 %. Pour certains partis, la campagne ne commencera vraiment qu’une fois le butin en poche, soit avec une semaine de retard. On accusera encore le pouvoir de s’être pris tardivement pour mettre les ressources à la disposition des bénéficiaires. On le soupçonnera de faire des calculs politiques ou politiciens dans la mise à disposition en pleine campagne du « nerf de la guerre ». Soit. Mais à voir de près l’attitude de certains responsables de partis en rapport avec cette subvention, leur campagne s’arrête dès que le chèque du Trésor aura été empoigné. D’autres arpentent le sentier suspect de la campagne dite de « porte-à-porte » pour thésauriser l’argent public. Ce faisant, ils oublient que les conditions de succès du porte-à-porte derrière lequel ils cachent leur indigence reposent essentiellement sur une mobilisation exceptionnelle de volontaires, de militants acquis et conquis capables de consacrer leurs propres moyens et leur temps à la cause d’un candidat ou d’un parti. Le porte-à-porte à la burkinabè ressemble plus à une entourloupe, une mode pour leaders en mal de publicité, usant de l’argent public pour faire de la figuration politique au nom d’un pluralisme démocratique qui, 20 ans après, a encore du mal à stabiliser la faune politique. C’est le côté pernicieux du système actuel. La subvention est comme du miel qui attire les mouches. On a eu le même effet avec la subvention de l’Etat pour la presse privée. Il y a lieu de durcir les conditions d’attribution et de surtout exiger des comptes sur l’utilisation des fonds publics. C’est un exercice auquel les partis politiques se dérobent souvent avec l’indulgente complicité des autorités de contrôle. Les grands partis politiques, ceux qui aspirent réellement à la conquête du pouvoir d’Etat, mieux structurés, sont déjà sur le terrain à la conquête des voix des électeurs. Pour ces partis-là, la subvention de l’Etat n’est pas une fin en soi. C’est un appoint qui devra permettre d’huiler une mécanique existante et non le moteur de la campagne. Ce sont ces partis-là qui portent en eux les germes de la transformation démocratique du Faso parce qu’ils ont un vivier de militants engagés, une organisation sans faille et un budget de campagne. Comme quoi, les partis consciencieux déploient d’abord à l’interne les moyens et les stratégies, avant le soutien de l’Etat.

Abdoulaye TAO

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