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Lettre ouverte du syndicat SYNAPAGER au Premier ministre relative à des »manœuvres »du gouvernement
Publié le mercredi 11 juin 2014   |  Agence de presse Labor


Le
© RTB par DR
Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a présidé un séminaire gouvernemental le lundi 28 avril 2014 à Ouagadougou


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Excellence Monsieur le Premier ministre,

La question de l’indemnité spécifique des Personnels d’Administration et de Gestion (PAG) de l’Education est celle pour laquelle le SYNAPAGER a établi le plus de dialogue avec les membres du gouvernement. Aussi bien dans les correspondances que lors des rencontres d’échanges, aucun membre du gouvernement n’a jamais démontré la non pertinence de notre revendication étant donné que nos arguments et les termes du protocole d’accord sont sans ambiguïté et ne sauraient laisser indifférent le plus insensible des humains.

En dépit des nombreuses correspondances (dont au moins trois vous ont été adressées sans recevoir la moindre réponse), des rencontres d’échanges avec les ministres concernés et des manifestations pacifiques, votre gouvernement demeure sur sa logique selon laquelle la force des arguments ne prévaut plus sur l’argument de la force dans notre pays.

En effet, l’opinion publique n’aurait jamais su véritablement non seulement jusqu’où allait le mépris que votre gouvernement manifeste à l’endroit des Personnels d’Administration et de Gestion (PAG) de l‘Education mais aussi l’intention souterraine qu’il nourrissait de ne pas accéder à notre requête légitime si le SYNAPAGER s’était limité à croire qu’il existait un gouvernement pour tous les burkinabé, et que la lutte ne valait pas la peine. C’est l’étape actuelle de notre lutte qui permet de découvrir que malgré la longue période de négociation et les deux sit-in pacifiques d’avertissement vous avez opté pour des manœuvres en vue de montrer votre désintérêt total à la question au lieu de la résoudre pour le bonheur des personnels de l’éducation et pour une fin d’année apaisée. C’est ainsi que monsieur le ministre des Enseignements secondaire et supérieur procède par cette pratique honteuse de recrutement de mercenaires pour assurer la paie des examens. A ces mercenaires il est payé au moins vingt-sept mille (27000) FCFA par jour pendant que les acteurs légitimes des examens ne s’en sortent qu’avec des indemnités de misère. En effet, les acteurs non-résidents (correcteurs et payeurs) n’ont que dix mille (10000) FCFA et lorsqu’ils sont résidents, ils n’obtiennent que trois mille cinq-cents (3500) FCFA (faites la comparaison). A ces pratiques s’ajoutent les intimidations et les menaces de toutes sortes dont font l’objet nos dignes militants qui ne réclament que leur pain pour l’honneur de l’existence.

L’utilisation des fonds publics à des fins des mercenariat compromettent la bonne gestion des finances publiques et aggravent les injustices déjà criardes entre les acteurs des examens et concours scolaires. En termes de mauvaise gouvernance financière soutenue par les autorités du MESS, cette situation vient s’ajouter à celle des fonds publics des établissements d’enseignement dont la question des 25% constitue une cagnotte au service de pratiques mafieuses et à des fins inavouées et dont les seuls bénéficiaires sont les mêmes autorités et leurs complices régionaux.

Ces pratiques liberticides ne sauraient perdurer car les examens ne sont que des activités ponctuelles de l’éducation et le SYNAPAGER est conforté dans sa position d’une poursuite de sa légitime et digne lutte pour laquelle ni mercenaires ni pratique anti syndicale ne pourront résister.

Le SYNAPAGER n’ignore pas votre logique de mépris généralisé des personnels de l’éducation, mépris traduit en termes clairs sous forme de boutade largement relayée par la presse selon laquelle même les enseignants réclament un statut particulier …, mais en ce qui concerne cette question de l’indemnité ce mépris est en passe de franchir les limites de l’exagération.
Dans tous les cas le BEN du SYNAPAGER attire votre attention sur ces pratiques mafieuses contre les libertés syndicales et vous tiendrait entièrement responsable des désagréments qui arriveraient à un éventuel mercenaire sur le terrain de notre lutte légitime.
Veuillez agréer Excellence Monsieur le Premier ministre, l’assurance de ma considération distinguée.



Pour le Bureau Exécutif National,
le Secrétaire Général
Apollinaire K A B O R E
Chevalier de l’Ordre du mérite Burkinabé

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