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Autopsie du Juge Salifou Nébié: des médecins répondent au porte-parole du gouvernement
Publié le mercredi 11 juin 2014   |  FasoZine


Salifou
© Autre presse par DR
Salifou Nébié, magistrat, membre du Conseil constitutionnel


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Le Syndicat des médecins du Burkina (Symeb) s’insurge dans cette déclaration contre des propose tenus par le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, au sujet de l’autopsie du Juge Salifou Nébié, le 5 mai dernier lors du point de presse du gouvernement. Il y voit une «attitude de condescendance envers le corps médical». Le Symeb, qui doute de la légalité de l’autopsie réalisée par un médecin légiste français exige du gouvernement qu’il fasse toute la lumière sur les couts de cette intervention.

«Nous voudrions avant tout propos déplorer cette vie humaine dont nous nous battons au quotidien en tant que médecins pour sauver. Nous présentons nos condoléances les plus attristées à la famille éplorée et à l’ensemble du corps judiciaire pour cette perte énorme. C’est avec une grande indignation que le SYMEB s’insurge contre la délation monstre à l’endroit de la communauté médicale. Les chantres du jacobinisme ont de la manière la plus éhontée voulu se dérober de leurs responsabilités par la politique de l’autruche, en jetant le discrédit sur des médecins qui travaillent dans des conditions extrêmement pénibles pour offrir des soins aux peuples burkinabés.

Nous nous attendions à des félicitations à la suite du procureur qui a salué la qualité et la célérité du travail des médecins légistes burkinabé qui ont contribué à écarter les autres pistes pour garder la piste de l’homicide volontaire. Malheureusement le porte-parole du gouvernement estime qu’il n’y a pas de compétences au Burkina Faso en la matière et pour cause le ministre Alain Edouard Traoré lors de la traditionnelle conférence de presse du gouvernement le jeudi 05 juin 2014 a déclaré en ces termes : «l’autopsie va au-delà des kits ; vous pouvez avoir les meilleurs kits, mais si vous n’avez pas les hommes qu’il faut, ça ne va pas servir ». Et au ministre Traoré d'enfoncer davantage le clou en affirmant que : « peut-être les problèmes d’autopsie ne se posaient pas au Burkina Faso ces 15 ou 20 dernières années ». Mr le ministre avez-vous une idée du nombre d’autopsies réalisées par les médecins légistes burkinabés depuis 20 ans ?

De la condescendance du ministre Alain Edouard Traoré
Le ministre, en tant que responsable aurait pu apurer son ignorance sur les hommes que le Faso possède auprès de son collègue de la santé, de la fonction publique ou de la justice qui travaillent régulièrement avec les médecins légistes burkinabés depuis plusieurs années pour faire l'économie de cette sortie peu honorable . Aussi, parlant de kits, le médecin légiste est-il venu avec son kit ou pas ? Le cout de la mission du médecin légiste aurait pu payer plus de deux kits.

Par ailleurs nous exigeons du gouvernement qu’il fasse toute la lumière sur les couts de cette intervention du médecin légiste français qui avoisineraient la cinquantaine de millions selon nos informations. Au demeurant si le Burkina Faso dispose d’un kit de médecine légale, nous voudrions bien le savoir où il est flanqué mieux Monsieur le Ministre nous aimerions savoir ou il se trouverait éventuellement.

Le problème de kit a été posé bien avant cette autopsie dans d’autres situations dont le secret médical nous interdit de donner des détails. Cette attitude de condescendance vis-à-vis du corps médical exerçant dans nos hôpitaux et enseignant la discipline à l’université depuis plusieurs années est intolérable. Nous invitons le ministre à s’informer davantage sur la profession médicale avant de faire des affirmations fortuites.

De la légalité de l’autopsie
La loi N° 028-2012/AN portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’ordre national des médecins du Burkina Faso, dispose à son article 37 que : Nul ne peut exercer la profession de médecin au Burkina s’il n’est inscrit au tableau de l’ordre. L’article 43 de la même loi renchérit en disposant, nous citons : l’inscription au tableau de l’ordre rend légal l’exercice de la profession sur tout le territoire national. À contrario celui qui n’est pas inscrit exerce illégalement la profession de médecin.

Tout médecin étranger doit se référer aux instances ordinales burkinabè avant de pouvoir exercer sur notre territoire. En dépit des prérogatives de réquisition que la justice possède pour faire la lumière sur ses dossiers, il faut rappeler que ne peut réaliser l’expertise de médecine légale qu’un médecin qui n’est pas sous le coup d’une sanction ordinale l’en empêchant. Dans un pays l’institution habilitée à faire ce contrôle est nul doute l’ordre des médecins de ce pays. Nous passons outre les manquements à l’éthique de la profession dont l’ordre est garant.

A ce propos Le code de déontologie harmonisé de l’Afrique de l’Ouest dispose à son Article 2 : Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toutes circonstances le devoir primordial du médecin. Le respect dû à la personne ne cesse pas de s’imposer après la mort. C’est l’ordre des médecins de chaque pays qui est garant du respect de cette déontologie Le médecin légiste français est-il entré en contact avec les instances ordinales du Burkina avant d’exercer la médecine au Burkina ?
- Le SYMEB exige des excuses sous la même forme du ministre Traoré Alain à l’endroit du corps médical et hospitalo-universitaire.
- Réitère son engagement à lutter pour que les structures hospitalières soient bien équipées pour améliorer l’offre de services aux populations.
- Exige la mise en place d’un institut de médecine légale pour aider la justice à protéger les victimes.
- Exige le respect du droit positif régissant l’exercice de la médecine au Burkina Faso pour garantir le respect de l’éthique et du droit des patients.
- Invitons l’ensemble de nos militants à se mobiliser pour défendre davantage nos intérêts moraux et matériels »

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