Le mouvement Balai citoyen, constitué par des activistes burkinabè dont Samsk Le Jah et Smockey, des artistes engagés, pour lutter contre le projet de modification de l’article 37, limitatif des mandats présidentiels a reçu un allié de taille le week-end à l’occasion des concerts qu’il a organisés à Ouagadougou et Bobo Dioulasso, les capitale politique et économique du Burkina Faso.
Aux côtés des militants burkinabè armés de balais, des représentants du mouvement sénégalais «Y en a marre» étaient à Ouaga et à Bobo pour manifester leur refus contre «toute modification de la Constitution». Une manifestation qui traduit la naissance d’une solidarité entre deux mouvements dont l’ambition affichée est non seulement d’enclencher l’engagement pour le changement politique, mais aussi et surtout de faire tâche d’huile dans une sous-région ouest-africaine où la sempiternelle question de l’alternance à la tête de l’Etat continue de faire des gorges chaudes comme au Sénégal en son temps, au Togo et au Bénin pour ne citer que ces pays.
Jusqu’où ira le Balai citoyen? La question est d’autant plus pertinente que le sujet de la prolongation ou non du mandat du président Blaise Compaoré a fini par diviser la classe politique burkinabè en deux camps diamétralement opposés qui se regardent désormais en chiens de faïence. Dans ce bras de fer, la jeunesse apparaît soit comme corvéable et malléable à souhait de part et d’autre, soit comme un arbitre conscient des enjeux. La partition des jeunes burkinabè est donc très attendue. Mais de quel côté va se pencher leur cœur? Telle est la grande question.