Le Parti indépendant du Burkina (PIB) était en congrès les 7 et 8 juin 2014 à Ouagadougou, avec pour objectif le renouvèlement des structures et la redynamisation des militants et militantes avant les prochaines joutes électorales. A l’occasion, le premier responsable du parti, Maxime Kaboré, s’est dit favorable à un référendum sur la question de l’article 37 de la Constitution burkinabè.
Quarante-huit heures durant, les responsables et les 300 délégués du PIB se sont réunis pour réfléchir sur le devenir du parti. Le thème de ce congrès: « Cultivons la culture démocratique » a été, selon Maxime Kaboré, président du parti, choisi à dessein pour montrer aux militants que la diversité est une richesse. «Cultiver la différence, l’esprit d’ouverture et l’acceptation des autres », est pour le président du PIB une « valeur cardinale en démocratie ». Il s’est agit donc au cours de ce congrès d’inculquer cette valeur aux militants, mais aussi de redynamiser les structures au niveau provincial et régional. « La démocratie, c’est l’esprit d’ouverture, la liberté, c’est le choix de la majorité, le vote, le gouvernement de la majorité par la majorité au profit de la majorité. C’est vrai qu’il y a le droit des minorités, mais il faut qu’il y ait plus d’ouverture. Nous avons voulu faire ce thème de la culture démocratique où on sait qu’on peut être différent mais qu’on peut s’accepter», fait remarquer Maxime Kaboré, qui pense ainsi apporter un plus à la démocratie au Burkina Faso.
Ce congrès du PIB, premier du genre d’ailleurs depuis sa création en mars 2011, était aussi une occasion pour donner quitus au bureau exécutif national pour un nouveau mandat et de réaffirmer ses positions sur trois sujets principaux, notamment l’éventuel référendum pour sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels. Si le PIB n’est pas opposé à la tenue de ce référendum parce que prévu par la Constitution, il affirme qu’il va battre campagne pour ne « Non » à la révision de l’article 37 de la constitution, qui limite à deux quinquennats consécutifs le nombre de mandats présidentiels.
«Nous disons que nous ne sommes pas demandeurs. Mais si le président du Faso, conformément à l’article 49 de la Constitution, utilisait son droit constitutionnel, nous irons faire campagne pour maintenir notre position sur l’article 37, que nous voulons maintenir en l’état», laisse entendre M. Kaboré. A propos de la mise en place ou non d’un Sénat, il souhaite que « la Constitution soit mis en application sur cette question », parce que, d’après lui, « on ne peut pas vouloir piocher dans la Constitution les éléments qui nous arrangent et rejeter les autres. A partir du moment où l’article 37 n’est pas intangible, je ne vois pas pourquoi il faut faire une guerre sur cette question ». Pour l’heure, c’est la veillée d’arme chez Maxime Kaboré et les siens.