Dans cette déclaration, les 4 femmes ayant rencontré la ministre de la Promotion de la Femme et du Genre, à la Maison de la femme, le 27 mai dernier, suite au manque des fiches d’inscription pour le fonds national de financement de l’entrepreneuriat féminin ayant occasionné ce jour un mouvement d’humeur, nient toutes les allégations portées à leur encontre.
Après avoir lu et entendu les déclarations de certaines femmes dans la presse à notre encontre, nous, les quatre femmes qui avons été désignées pour rencontrer la ministre de la Promotion de la Femme et du Genre, le mercredi 28 mai dernier, venons par la présente, établir la vérité au sujet de tout ce qui a été dit. En effet, le Conseil extraordinaire des ministres, en sa séance du 24 mars 2014, a adopté un certain nombre de mesures parmi lesquelles « le renforcement des ressources des fonds nationaux de financement de l’entrepreneuriat féminin par la mise en place d’une ligne de crédit de cinq milliards de F CFA » et « la réalisation d’une opération spéciale de financement d’associations bien organisées du secteur informel, à travers la mise en place d’une ligne de crédit de cinq milliards de F CFA, logée au sein du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) ».
Qu’en est-il exactement ?
Désireuses, à l’image des autres femmes, de bénéficier de ce fonds qui pourrait à coup sûr nous aider à nous affirmer dans les affaires, nous nous sommes rendues, le 22 mai dernier, à la Maison de la femme, pour les formalités de l’inscription. Précisons néanmoins que nous ne nous connaissions pas avant notre rencontre avec madame la ministre. Aussi, nous avons, comme l’ensemble des femmes, fait plusieurs tours qui s’apparentaient à un véritable chemin de croix à la Maison de la femme pour avoir les fiches d’inscription. Le 26 mai, nous avons passé toute la journée à la Maison de la femme, mais nous n’avons pas pu avoir de fiches. Le 27 mai, nous n’avons eu aucune explication quant à un quelconque manque de fiches d’inscription. Or, nous voyions certaines femmes rentrer et en ressortir avec des fiches sans que nous ne comprenions pourquoi. C’est alors que la directrice est sortie pour nous informer qu’il n’y avait plus de fiches individuelles et qu’il ne restait plus que les fiches de groupements. Les femmes se sont plaintes et ont demandé à savoir pourquoi on ne leur avait rien dit depuis le matin. C’est suite à cela que nous sommes descendues sur la voie pour manifester, en barricadant la voie. Par la suite, les femmes ont décidé de bloquer la circulaire pour protester. Une équipe de la police est venue nous rencontrer. Le responsable s’est approché de nous et nous a demandé ce qui se passait. Nous lui avons expliqué et il nous a promis de trouver une solution à notre problème. Après ses déclarations, nous avons applaudi et avons libéré la voie. Après s’être entretenu avec les responsables, il est ressorti et a demandé à 4 femmes de rentrer pour s’entretenir avec madame la ministre de la Promotion de la Femme et du Genre qui venait d’arriver. C’est ainsi que nous sommes entrées volontairement. Il y avait même une cinquième femme à qui le responsable de la police a demandé de rester dehors parce qu’elle n’avait pas son numéro de téléphone pour pouvoir être contactée éventuellement. Une fois à l’intérieur, la ministre nous a fait savoir qu’il n’y avait pas assez de fiches au regard de l’engouement qu’il y avait dehors. En plus, nous a-t-elle fait savoir, ce n’est pas le ministère qui imprime les fiches, mais le FBDES. C’est donc lui que le ministère a contacté pour avoir les fiches. C’est seulement après que ce dernier est arrivé avec mille (1 000) fiches, malgré le fait que madame la ministre lui avait demandé d’augmenter le nombre à cinq mille (5 000) fiches.
Aussi, vu que les fiches ne suffiraient pas pour toutes les femmes qui attendaient, madame la ministre nous a demandé d’en informer les autres femmes et de leur demander de revenir le lendemain pour que toutes les femmes puissent entrer en possession des fameuses fiches d’inscription. Elle nous a fait comprendre qu’elle s’est battue pour avoir davantage de fiches et nous a demandé d’arrêter notre manifestation. Elle a aussi demandé au directeur du FBDES de livrer les fiches comme promis et surtout d’apporter une quantité suffisante. Tout en reconnaissant que nous avons abandonné nos familles pour y être de bonne heure et pour aller nous aligner sous le soleil, nous lui avons présenté nos excuses au nom de toutes les femmes pour les incompréhensions.
Après cette entrevue, nous sommes sorties pour faire le compte-rendu aux femmes. A notre surprise, elles n’étaient plus aussi nombreuses. En effet, nous sommes entrées à 17 heures et sommes ressorties aux environs de 18 heures et nous nous sommes rendues compte que la moitié des femmes était rentrée. Nous avons néanmoins transmis fidèlement le message.
Le lendemain, mercredi 28 mai, nous avons entendu toute sorte de choses, à savoir que nous avons été choisies et payées et que nous n’avons rien dit. Nous tenons à dire que nous n’avons reçu aucun centime, aucun copeck. Bien au contraire, nous sommes entrées voir madame la ministre pour régler un problème collectif et nous croyions bien faire ! Au lieu de nous en remercier, on se complait à salir notre image. En réalité, celles qui ont soutenu que nous n’avons pas rendu compte sont celles qui sont rentrées avant notre sortie !
Nous tenons à affirmer et à réaffirmer qu’en aucun cas, nous n’avons été choisies, ni désignées. D’ailleurs, certains ont vite fait de lier cela à la politique. C’est déplorable ! Car, nulle ne nous a demandé notre parti politique avant de nous faire entrer. Personne n’a demandé le parti de l’autre avant de lui donner une quelconque fiche. Mieux, il n’y avait aucun politicien sur place.
Ce fonds, contrairement à ce que d’aucuns penseraient, n’est nullement un achat de conscience. Car, parmi les femmes, il y a des femmes qui sont de l’opposition, de la majorité, de la mouvance… Dans ce cas, nous ne pouvons comprendre comment une telle idée a pu être mûrie et extériorisée. De ce fait, nous tenons une nouvelle fois à faire une mise au point :
- En aucun cas, ni en aucun lieu de la Maison de la femme, nous n’avons été payées, encore moins achetées par qui que ce soit !
- Nous n’avons vu personne percevoir de l’argent à aucun endroit !
- Nous n’avons non plus vu personne regrouper les femmes du secteur informel en fonction de leur appartenance à tel ou tel parti politique !
- Aucune des femmes ne s’est non plus présentée avec la carte d’un parti politique au retrait des fiches, encore moins à l’inscription !
Malgré toutes ces allégations et les tentatives de dénigrement, nous restons convaincues d’avoir agi au nom et dans l’intérêt de toutes les femmes. En outre, si cela était à refaire, nous l’aurions refait, car nous ne nous reprochons rien. Nous prions et espérons que la lumière sera faite au plus tôt pour que l’opinion publique se rende compte de tout le mensonge qui a été dit à notre encontre .
Ont signé
Madame Marie Madeleine Tiemtoré
Madame Hortense Tougouma
Madame Rakiéta Ouédraogo
Madame Ramatou Saré