Le point de presse du gouvernement, tenu à Ouagadougou le 5 juin 2014, avait pour invité le ministre de la Justice, garde des sceaux, Dramane Yaméogo. Lors de cette rencontre avec les hommes de médias, il s’est agi, pour le ministre, de présenter, d’une part, l’ensemble des moyens mis en œuvre par le gouvernement pour humaniser les prisons au Burkina Faso et la spécialisation des juridictions. D’autre part, il a été question d’éclaircir, avec le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, l’opinion publique sur certaines questions d’actualité dont la mort suspecte du juge Salifou Nébié.
Dans sa traditionnelle rencontre avec les hommes de médias, le gouvernement du Burkina Faso s’est exprimé sur la question des conditions de vie des détenus dans les prisons civiles, la spécialisation des juridictions et sur certains sujets qui défraient la chronique comme celui du juge Constitutionnel Salifou Nébié. C’est par le biais du ministre de la Justice, garde des sceaux, Dramane Yaméogo et celui de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, que les échanges ont été menés. Concernant la mort du juge Salifou Nébié, Dramane Yaméogo a indiqué que la procédure a été entamée pour la manifestation de la vérité. Selon lui, c’est dans cette perspective qu’un médecin légiste Français, Chochois Stéphane, est arrivé le 3 mai à Ouagadougou pour pratiquer une autopsie sur la victime dans la journée du 4 juin. « S’agissant du rapport du médecin légiste, je crois qu’il faudra patienter afin qu’il fasse tous les recoupements nécessaires pour nous donner un rapport technique fiable qui permet de tenir de base aux acteurs du terrain », a-t-il dit. Les acteurs du terrain, a-t-il poursuivi, que sont le magistrat instructeur et le ministère public, une fois qu’ils se sont saisis du rapport, pourront rassembler tous les éléments pour orienter les investigations.
« Ce n’est ni le ministère, ni le ministre qui conduit les investigations sur le terrain », a ajouté Dramane Yaméogo. Il a donc invité la population à rester calme car l’enquête qui a déjà commencé suit son cours afin que la lumière soit faite sur la mort de Salifou Nébié.
En ce qui concerne les conditions de vie en milieu carcéral, Dramane Yaméogo a révélé que le gouvernement met tout en œuvre pour humaniser les prisons à travers la réduction de la surpopulation carcérale, l’amélioration de l’alimentation et des conditions sanitaires, la promotion et la réinsertion sociale des détenus et la protection de leurs droits. La réduction de la surpopulation carcérale, a-t-il poursuivi, est déjà en cours avec l’ouverture des Maisons d’arrêts et de correction de Yako, de Ouahigouya et de Ziniaré. « La mise en fonction du nouveau bâtiment de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), l’ouverture prochaine de la maison d’arrêt et de correction de Koupéla et l’achèvement total de la construction de la prison de haute sécurité de Ouagadougou devraient aussi permettre de réduire les effectifs dans les prisons », a-t-il indiqué. Pour la promotion et la réinsertion sociale des détenus et la protection de leurs droits, le ministre a indiqué que des séances de formations seront faites à leur endroit. Quant à la spécialisation des juridictions, Dramane Yaméogo a confié que cela s’inscrit dans le souci du gouvernement de rendre la Justice burkinabè plus efficace à travers les pools économiques et financiers et les pools terrorisme et crimes organisés. Le ministre de la Communication, quant à lui, est revenu sur la question de l’autopsie du corps du juge Salifou Nébié. Pour lui, l’autopsie ne se limite pas à une question de matériel mais aussi d’expertise avérée ; c’est ce qui a valu l’arrivée du légiste français. Mais, en la matière, a-t-il soutenu, le ministère de la Justice travaillera à développer des capacités d’autopsie.