C’est une œuvre salvatrice à laquelle se sont engagés les pères Carmes : offrir aux populations les plus démunies de Bobo et de sa région des soins de santé de qualité et à moindre coût. La polyclinique en construction à cet effet, et qui devait ouvrir officiellement ses portes dans les semaines à venir a été malheureusement investie dans la nuit du 30 au 31 mai 2014 par des visiteurs indélicats, des vandales qui s'en sont pris à l’appareil de radiologie qu'ils ont littéralement endommagé et rendu inutilisable. Les dégâts, qui sont estimés à plusieurs millions de nos francs CFA, continuent d’intriguer aussi bien les riverains que les initiateurs de ce gigantesque projet à caractère social.
Située en plein cœur du quartier Belle Ville, dans l’arrondissement n°6 de Bobo-Dioulasso, la polyclinique Eureka, dont les travaux de construction sont presque achevés, constitue à l’heure actuelle l’un des principaux pôles d’attraction en matière d’infrastructures sanitaires. Une initiative des religieux Carmes dont l’importance n’est plus à démontrer dans un contexte de vie chère avec surtout cette ambition de répondre aux besoins réels de la majorité des populations à faible revenu.
Ce projet à caractère social a été conçu, selon ses initiateurs, dans le seul objectif de soulager les familles dépourvues de moyens financiers et par conséquent, privées de soins adéquats. Dotée d’une maternité, d’une pédiatrie et d’un cabinet de soins dentaires, la polyclinique Eureka devait aussi offrir à ses patients des consultations en médecine spécialisée. Elle dispose également d’un laboratoire de radiologique avec des équipements techniques de dernière génération. Notre laboratoire dispose d’un plateau technique ultramoderne permettant à tout médecin depuis son bureau, d’expédier par courrier électronique des demandes d’analyse du patient et de recevoir par le même procédé, les différents résultats en un temps record a déclaré le père Eugène Kaboré.
Malheureusement, le laboratoire dont fait cas ici le premier responsable de la polyclinique est actuellement dans un piteux état. Des vandales s’y sont en effet introduits frauduleusement dans la nuit du 30 au 31 mai 2014 pour se livrer à une véritable opération de démolition. Les équipements de radiologie acquis à coûts de millions, ont été particulièrement la cible des vandales. A l’aide d’une pioche qu’ils ont d’ailleurs abandonnée sur les lieux, ils se sont livrés à ce qu’on pourrait qualifier de destruction volontaire de biens. Outre l’appareil de radiologie et ses accessoires, les dégâts ont aussi concerné les installations électriques du bâtiment et le groupe électrogène.
Et le plus intrigant dans cette affaire est que ces malfrats, après leur acte inqualifiable, se sont retirés sans rien emporter. Ce qui fait dire déjà qu’il pourrait s’agir d’un acte de sabotage délibéré ? Alors, qui en sont les auteurs et quel est leur mobile ? Des questions qui restent sans réponse à Belle Ville où l’indignation est à son comble, aussi bien chez les pères Carmes que chez les habitants du secteur. Saisi de l’affaire, le service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Lafiabougou a déjà ouvert une enquête.
Mais c'est un véritable coup dur pour les pères Carmes. Des religieux qui en sont encore à se demander les réelles motivations de ces vandales. Et du coup, c’est l’ouverture officielle de l’établissement, prévue pour le mois de juillet prochain, qui est remise en cause. Les populations démunies devront donc patienter encore quelques semaines, voire quelques mois, le temps qu'on tire cette affaire au clair et remplace ce qui a été sauvagement détruit.