Les Sawadogo du Burkina Faso et d’ailleurs ont tenu une rencontre de famille à Pobé Mengao dans la province du Soum, le samedi 31 mai 2014. Placée sous le signe du raffermissement des liens familiaux et de la découverte de ses origines, cette rencontre des Nionionsé a connu le co- parrainage de Abdou Karim Sawadogo, journaliste à l’Observateur paalga, et de El Hadj Souleymane Sawadogo, fondateur du centre de Formation commerciale privé du Kadiogo.
Le samedi 31 mai 2014 a été une date qui s’inscrit à jamais dans l’histoire de la grande famille Sawadogo du pays des Hommes intègres et de la population de Pobé Mengao.
La cause, les Berba (Nionionsé) du Burkina Faso y ont tenu une rencontre de famille, la première du genre dans leur histoire. Ce retour à la source des Sawadogo se veut un acte à travers lequel les liens de fraternité, de solidarité et de cohésion qui existent entre les fils et filles de la grande famille se raffermissent davantage. Une des visions de cette rencontre est aussi de permettre aux familles alliées des Sawadogo, ainsi qu’aux familles sœurs, de préserver le cordon ombilical qui les lie.
“Lorum : origine et perspectives“. C’est ce thème qui a fait l’objet de communications qui a rassemblé les Sawadogo du pays des Hommes intègres et d’ailleurs, ainsi que les familles sœurs et alliées, à Pobé Mengao. Venus d’environ une centaine de villages à travers le pays, les Sawadogo et familles dérivées se sont ressourcés auprès du village de leur ancêtre. Découvrir la maison de ses ancêtres semble être un acte banal, mais constitue un aspect enrichissant de son histoire. C’est ce qui a nourri la volonté manifeste des fils et filles du monde des Sawadogo de promouvoir leur culture et leur tradition.
Ce voyage des Fulsé (Korumba qui veut dire en français l’union) vers leur origine tend à magnifier les valeurs telles que l’entente, la solidarité et l’amour du prochain jadis reconnues comme le quotidien de leur grand père Gamè.
A Pobé Mengao, traditionnellement reconnu comme le chef-lieu du Lorum, les participants à la rencontre ont pu effectuer un pèlerinage vers le site rocheux ayant en son sein une grotte qui aurait abrité l’ancêtre des Sawadogo (Gamè) dans le village de Cissé. Là, ils se sont imprégnés de visu de certaines choses que l’histoire leur raconte. Le mode de vie de l’ancêtre des Nionionsé, ceux la même qui détiennent le pouvoir sur les phénomènes naturels, a été expliqué aux visiteurs. L’histoire nous enseigne qu’en voulant quitter le royaume terrestre, Gamè s’est enfoncé vif sous la terre légant ainsi à sa progéniture un pouvoir sur la gestion de la terre. Ce lieu a aussi fait l’objet d’une visite.
Selon l’histoire, Lorum a été pour la première fois peuplé par les Sawadogo. Leur ethnie constitue les Nionnioncés, premier peuple du Burkina Faso. Ils vivaient avec d’autres ethnies venues d’autres contrées parmi lesquelles on peut citer les Kipirsi, les Dogons et autres. La sympathie et l’intégrité dont faisaient preuve les Sawadogo ont fait d’eux un peuple convoité par ses pairs. Les Konfé, actuels prince du Lorum, y sont arrivés vers 1700. Ces derniers, chassés de leur famille d’origine pour des raisons de chefferie, ont pris refuse auprès de Gamè. N’ayant aucune envie du pouvoir politique, il accorda aux Konfé la chefferie. Les Sawadogo (Nuage en fraçais), reconnus pourr leur pouvoir mystique et surtout leur pouvoir à diriger le vent et la pluie, s’occupent spécialement de la gestion des terres, d’où leur rôle de chefs de terre. De nos jours, les notabilités coutumières du Lorum reconnaissent aux Sawadogo leur rôle incontournable dans la gestion du pouvoir coutumier.
Les parrains, de cette sortie ont traduit leur satisfaction face à l’initiative. Pour eux, « ce que nous sommes aujourd’hui, nous le devons à nos devanciers. Ce sont eux qui ont construit, parfois au prix de leur vie, notre identité. Ils nous ont montré la voie à suivre pour être en paix avec les autres ». C’est ainsi que cet évènement permet à la grande famille Sawadogo de revisiter son histoire afin d’en tirer de meilleurs profits.
En tant que cellule de base de la société, la famille est l’école de la sympathie, du plaisir et de la douceur en commun. Ainsi, manifester ses sentiments d’appartenir à une famille permet à l’homme d’avoir une conscience aigüe de ses devoirs. Comme le dit André Maurois : « Dans les pays où la vie de famille a diminué d’intensité, les hommes éprouvent le besoin de penser en fou ».
Cela, pour traduire à telle point cette rencontre a un sens bien élargi. Au-delà d’une simple retrouvaille, cette rencontre constitue un acte qui vitalise les liens et les valeurs familiaux. Les parrains de la rencontre ont émis le vœu que cette initiative soit perpétuée.
Ainsi, comme le disait un chef d’Etat, « la vie d’un homme va de zéro à cent, alors que celle d’une famille, d’un peuple, une fois bien construite, va de zéro à l’infinie ». Ce qui pourrait être une réalité au sein de la famille Sawadogo. De ce fait, les valeurs comme la dignité, la probité, la sincérité, le savoir vivre, jadis reconnues en les Nionnionsé, seront toujours cultivées dans les contrées du pays pour une société plus fraternelle et solidaire. Le rendez-vous a été donné pour la prochaine communion dans l’harmonie des Fulsé .